Oui, l’Allemagne est en colère contre la France.
Dans l’esprit germanique, les Français sont faibles, geignards et
paresseux. Nous ne voulons pas travailler ni faire d’efforts…
Il y a là un véritable sujet de fond. La France n’est pas l’Allemagne, et
inversement. Le problème c’est que les élites européennes veulent imposer à
la France en particulier et au reste de l’Europe en général le fonctionnement
allemand. Cela ne peut pas fonctionner et nous assistons au piège de l’euro
qui se referme sur nous.
L’Allemagne a gagné et domine sans partage l’Europe grâce à une monnaie
forte qui l’avantage et lamine les autres pays européens qui ne disposent
plus de l’ajustement monétaire et sont obligés de s’ajuster obligatoirement
par le budgétaire.
D’où les crises sociales à répétition en Grèce, en Italie, en Espagne et
maintenant en France.
L’Allemagne le sait pertinemment.
Les dirigeants français, aussi.
D’ailleurs, avec le traité d’Aix-la-Chapelle, c’est la même
logique qui est à l’œuvre.
La France affaiblie de Macron, qui ne réformera pas grand-chose s’il
arrive à tenir, n’a plus que son poids politique, son siège à l’ONU et son
industrie militaire avec son arme atomique à troquer avec l’Allemagne contre
une ou deux années de déficit supplémentaire à plus de 3 %.
Brillant résultat, n’est-ce pas.
Macron n’est pas le responsable de tout. Il n’est pas l’alpha.
Il est l’oméga. Celui qui arrive à la toute fin.
La campagne électorale des européennes sera sans doute la plus
passionnante, et largement plus intéressante que la non-campagne
présidentielle qui a été occupée par des histoires textiles et de costumes,
volant au peuple français la possibilité de parler et de débattre des vrais
sujets. D’où le grand débat actuel qui aurait dû avoir lieu il y a presque
deux ans.
Grosse colère allemande contre la situation française
C’est sous ce titre que La Tribune revient sur la dernière
analyse diffusée sur Xerfi Canal.
« La France est «menacée de rejoindre l’Italie en troisième classe».
Emmanuel Macron n’est «plus un partenaire pour sauver l’Europe et la zone
euro mais un facteur de risque». Épidermique, pavlovienne, la colère exprimée
outre-Rhin après les mesures sociales destinées à répondre, en décembre, à la
crise des gilets jaunes se lit dans cet éditorial publié à chaud par Die
Welt. Sans surprise, la perte de crédibilité budgétaire française est
jugée très sévèrement outre-Rhin. »
« Symboliquement, le mot qui désigne la dette, «Schuld», signifie
également la culpabilité. La Banque centrale est en Allemagne une autorité
morale et le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a critiqué le
dérapage budgétaire français. Il souhaite que la limite des 3 % de déficit
public en pourcentage du PIB ne soit finalement pas dépassée par la France en
2019, alors que le chiffre de 3,2 % est évoqué. Il n’y a là rien de nouveau :
Jens Weidmann avait estimé que les réformes annoncées par Emmanuel Macron
lors de son élection ne justifiaient en rien qu’un cadeau soit fait aux
Français. »
Le tabloïd Bild s’est félicité des vœux d’Emmanuel Macron où ce
dernier déclare : « On ne peut pas travailler moins et gagner plus. Baisser
nos impôts et accroître nos dépenses » et le Bild de trouver bien
que le président « passe un savon à la Grande Nation ». C’est aussi le Bild
qui avait exigé que la Grèce paye avec ses îles les financements allemands
liés à la crise.
Bref, les politiques allemands et la presse germanique tirent à boulets
rouges sur la France.
Pourtant, outre-Rhin, tout n’est pas rose. Loin de là.
La précarité et les inégalités sont réelles en Allemagne, malgré cette
histoire fumeuse de « plein emploi » qui n’est que statistique.
« Le débat sur les gilets jaunes a aussi rouvert le débat sur le
malaise et le déclassement des classes moyennes, qui touche également
l’Allemagne en dépit de sa bonne santé économique. Une étude de la Hans
Boeckler Stiftung soulignait en septembre 2018 qu’environ 4 millions
d’actifs, soit 12,3 % d’entre eux, vivent dans la précarité des petits
boulots depuis plusieurs années et manquent de protection sociale. « Le
mécontentement en France et en Allemagne est similaire », écrit l’économiste
Marcel Fratzscher, président de l’institut DIW, dans une tribune à Die
Zeit, où il liste ces points communs comme des coûts du logement élevés,
beaucoup de bas salaires — et même plus, en proportion, en Allemagne qu’en
France —, ainsi qu’une charge fiscale qui pèse lourd sur les bas
revenus. »
Si Macron était malin, il enverrait gratuitement quelques caisses de
gilets jaunes à nos amis allemands dont la population, elle aussi, souffre en
partie des mêmes maux que ceux qui accablent la classe moyenne française…
Une bonne crise sociale en Allemagne arrangerait finalement bien les
Français. Elle ne prendra sans doute pas la même forme que chez nous, car la
France n’est pas l’Allemagne, et inversement. La montée de « l’extrême
droite » est également forte en Allemagne, et il se pourrait que, là
aussi, l’Allemagne soit bien plus fragile qu’elle n’y paraisse. C’est par
exemple le cas de ses banques qui sont plutôt très fragiles. On se demande
quelle banque française aura le plaisir et la joie d’aller fusionner avec la
Deutsch Bank.
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend
inévitables les révolutions violentes » (JFK)