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Le 14 juillet et la Révolution française

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Extrait des Archives : publié le 15 juillet 2013
935 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 29 votes, 4,4/5 ) , 11 commentaires
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Nombreux sont ceux qui savent que la fête nationale française commémore la prise de la Bastille 14 juillet 1789. Plus rares sont ceux qui savent que l’on célèbre aussi le 14 juillet 1790. Ce jour-là, le général La Fayette, qui avait obtenu la ratification de la Constitution par Louis XVI, avait invité tous les Français à se rassembler au Champ-de-Mars pour une grande fête nationale appelée Fête de la Fédération. La France s’était dotée d’une constitution anti-absolutiste, elle avait abandonnée l’économie dirigée, elle avait rétabli des impôts équitables et la garantie des libertés individuelles. La Constitution avait instauré un système représentatif. Le pouvoir législatif était confié à une Assemblée permanente. Le gouvernement de la France restait monarchique, la personne du roi était inviolable et son rôle était modérateur. Le roi gardait le pouvoir exécutif avec droit de choisir et de révoquer les ministres ainsi qu’un droit de veto sur toutes les décisions de l’Assemblée.


La Fayette, voulait que cette commémoration du 14 juillet soit une fête de l'unité retrouvée de tous les Français. Ainsi, le 14 juillet n’est pas d’abord la date de la prise de la Bastille mais celle de la Fête de la Fédération et donc de la monarchie constitutionnelle. 


En tête du défilé des délégations se trouvait Thomas Paine, l’ami de La Fayette et l’auteur du livre qui a déclenché la révolution des colonies américaines : Le Sens Commun. Madame de Staël écrivit en juillet 1790 : « Des femmes de premier rang se joignirent à la multitude des travailleurs volontaires qui venaient concourir aux préparatifs de cette fête. En face de la Seine qui borde le Champ-de-Mars, on avait placé des jardins avec une tente pour servir d’abri au roi, à la reine et à toute la cour. On voyait à l’autre extrémité un autel préparé pour la messe que M. de Talleyrand alors évêque d’Autun, célébra dans cette grand circonstance. M. de La Fayette s’approcha de ce même autel pour y jurer fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi ; et le serment et l’homme qui le prononçait firent naître un grand sentiment de confiance. Les spectateurs étaient dans l’ivresse ; le Roi et la liberté leur paraissaient alors complètement réunis. »


Une ou deux Révolutions françaises ?


À ce moment-là, La Fayette considérait que la révolution était terminée. Mais pour qu’un tel système fonctionne, il fallait que les représentants du peuple fussent choisis librement. Or, le roi n’avait plus les moyens de maintenir l’ordre. Ses officiers avaient émigré pour la plupart et ceux qui restaient n’étaient plus payés. Des petits groupes armés faisaient régner la violence un peu partout. La Fayette, commandant en chef de la Garde nationale, chargée du maintien de l’ordre, était débordé. Dans l’anarchie générale, les lois votées à l’Assemblée devenaient inapplicables.


Devant l’Assemblée, La Fayette prononça cette phrase, restée célèbre : « Pour la révolution, il a fallu des désordres, car l’ordre ancien, n’était que servitude, et, dans ce cas, l’insurrection est le plus saint des devoirs ; mais pour la constitution, il faut que l’ordre nouveau s’affermisse, et que les lois soient respectées ». 


Prise de panique devant les désordres et les émeutes de rue, l’Assemblée fit voter la constitution civile du clergé. Elle mettait l’Église sous la tutelle de l’État. Louis XVI s’y opposa par son veto comme la Constitution l’y autorisait. Aussitôt, il fut soupçonné de trahison. Jusque-là, il avait joué le jeu, de bonne grâce. Mais là on s’en prenait directement aux dogmes de l’Église. Cette fois la décision de l’Assemblée violait sa conscience et portait atteinte à la liberté religieuse, il ne pouvait le tolérer. La rupture sera définitive. Louis XVI n’aura plus jamais confiance dans l’Assemblée et cherchera de l’aide à l’extérieur, comptant notamment sur une invasion de l’Autriche pour rétablir l’ordre.


Le 20 avril 1792, l’Assemblée législative déclara la guerre à l’Autriche. Le marquis fut appelé au commandement de l’armée française. Pendant ce temps, les sans-culottes prirent le pouvoir à Paris. Danton et Robespierre attaquèrent La Fayette avec violence et réclamèrent sa tête. Le 19 août, il fut convoqué devant le tribunal révolutionnaire. Le 20 août, il prenait le chemin de l’exil et se réfugiait en Belgique. Quelque temps plus tard, il fut arrêté par les Autrichiens, jugé comme un chef militaire ennemi et jeté dans un cachot à Olmütz. Ce fut le début de la fin. La guerre avec l’Autriche précipita la chute de la royauté et, avec elle, l’effondrement de toute légalité.


Selon le héros de l’Indépendance américaine, il y eut deux Révolutions françaises bien distinctes et même contradictoires : la révolution libérale de 1789 et la révolution jacobine de 1793, qui conduisit à la formation de l’État totalitaire. La Fayette fut pour l’une et contre l’autre.


Dans l’avertissement de ses Mémoires, il déclare que son but n’est autre que de « montrer une fois de plus quelles ont été […] la conduite des vrais amis de la liberté [et de] signaler leur différence […] d’avec les ennemis avoués de la cause nationale et les désorganisateurs insensés ou coupables, toutes les fois que ceux-ci, usurpant le nom de patriotes, ont dénaturé ou souillé cette cause sainte ». (Lafayette, Mémoires, correspondances et manuscrits, Paris, 1837, tome II).


L’abbé Morellet, un ancien collaborateur de l’Encyclopédie fit ce jugement sur la Révolution française : « Les philosophes n’ont voulu ni faire tout ce qu’on a fait, ni l’exécuter par tous les moyens qu’on a pris, ni l’achever en aussi peu de temps qu’on y a mis. La philosophie n’a pas conseillé les iniquités et les extravagances qu’on a mêlées à la cause de la liberté… »


 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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La révolution de 1789 n'a jamais été autre chose qu'une révolution bourgeoise libérale visant à "libérer" le marché de toutes contraintes : suppression des corporations, de la police des grains qui veillait sur la spéculation sur les matières premières agricoles. C'est la liberté pour les puissants de bouffer les petits (interdictions des associations, contrat de travail libre de toutes contraintes). Le résultat : il valait mieux être paysan au XVIII ème qu'ouvrier au XIX ème, constitution d'un immense prolétariat venu des campagnes contraints et forcés (voir la loi sur les open fields en Angleterre) qui fera la matière première des romans de ZOLA.
Et toujours, on a pour masquer les mauvais desseins de la révolution un catéchisme qui diabolise la monarchie et la noblesse avec l'image d'épinal du pauvre serf (qui n'existe plus au XVIII ème), exploité par le seigneur (qui n'existe plus au XVIII ème, la noblesse a depuis longtemps été transformé en courtisan de la cour).
Et bien sûr, on interdit de parler des massacres génocidaires de Vendée, qui démontraient que la révolution n'est pas une révolution mais bien un coup d'état.
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Je cite : " Louis XVI n’aura plus jamais confiance dans l’Assemblée et cherchera de l’aide à l’extérieur, comptant notamment sur une invasion de l’Autriche pour rétablir l’ordre."

Cela s'appelle une trahison non ? L'Autriche, de sa femme, manipulée par les anglais, non ?

Pour le reste, avec le recul, la vison de La Fayette semble mesurée et honnête. Cependant je ne crois pas que ce soit si simple.

1- Des contre-révolutions orchestrées de l'étranger, qui craignait des révolutions intérieures dominos, étaient permanentes.

2- Louis XVI a trahi la France et son peuple en tout premier.

Fin de la Révolution, Napoléon, début de l'empire.

La grande Armée était composée de volontaires de toute l'europe qui croyaient en cette révolution et en la fin des monarchies absolues.

Ces monarchies ne se sont réformées que sous la contrainte, la crainte, d'avoir a subir le même sort qu'en France...
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@Noumounke
Vous êtes en plein catéchisme révolutionnaire. Depuis les années 1970, grâce au travail d'historiens comme François Furet, toute personne un peu renseignée ne croit plus au mythe révolutionnaire. Comment se fait-il que 200 ans après la révolution avec une économie 100 fois plus riche (grâce à l'authentique et vraie révolution du pétrole), l'état républicain issu de la révolution est incapable de nourrir la population et que c'est les restaurants du coeur qui doivent s'en charger ?
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Ce que je retiens essentiellement de la révolution française, c'est la nuit du 04 août où fut votée l'abolition des privilèges de la noblesse et du clergé.
j'attends avec impatience le moment où notre classe politique et les syndicats vont se faire dûment saquer. En 200 ans et un peu plus, nous en sommes revenus au même point.
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Bravo ! je n'aurais pas mieux dit.
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Bien d'accord sur l'objectif .
Mais où trouver des troupes dans notre population servile abatardie et dégénérée a force d'assistances , de désinformations , de compromissions ?
"Ce pays est foutu" disait l'autre .
Je redoute qu'il n'ait raison .
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@ Y. Jullien,

Petit clin d'oeil à travers les âges :

"Lorsque les pères s'habituent à laisser faire leurs enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
Alors, c'est là, le début de la tyrannie."
Platon 400 av. JC.

"Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe, ils sont mal élevés, méprisent l'autorité, n'ont aucun respect pour leurs aînés et bavardent au lieu de travailler."
Socrate 470-399 av. JC.

"Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du cœur. Les jeunes sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d' autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture."
Inscription babylonienne. Plus de 3000 av. JC.

"Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n'écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut être très loin."
Prêtre égyptien. 2000 av. JC.

Comment le monde a-t-il donc fait pour arriver jusqu'en 2014 après J.C. ?

;-)
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La première citation de Platon, je me souviens l'avoir lu dans les toilettes chez mon oncle, quand j'avais 20 ans ! Croyait-il vraiment à cette citation, je ne le saurais jamais. Personnellement, je n'y vois qu'une phrase de vieux con pour dire c'était mieux avant.
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BLOUM !
La Lolo va détester les blondes, après ça.

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@ Samideano,

"Personnellement, je n'y vois qu'une phrase de vieux con pour dire c'était mieux avant."

Exactement ! C'est bien dans ce sens que j'ai transmis le clin d'oeil à Y. Jullien. A chaque époque, les Hommes ont pensé que c'était mieux avant.

Mais comme l'Humanité a quand même réussi à passer plusieurs millénaires depuis, c'est plutôt rassurant, non ?

;-)
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;-) ;-) ;-) ;-)

;-) ;-) ;-) ;-)

;-) ;-) ;-) ;-)

Dernier commentaire publié pour cet article
@ Samideano, "Personnellement, je n'y vois qu'une phrase de vieux con pour dire c'était mieux avant." Exactement ! C'est bien dans ce sens que j'ai transmis le clin d'oeil à Y. Jullien. A chaque époque, les Hommes ont pensé que c'était mieux avant.  Lire la suite
Phoenix1 - 14/07/2014 à 21:24 GMT
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