L’Autriche est sur le
point de révoquer la garantie des dépôts offerte par le gouvernement – Projet
de l’Autriche concernant les dépôts approuvé par l’Union européenne – Les banques
devront financer un fonds d’assurance de dépôts pendant ces dix prochaines
années – Ce fonds sera ensuite alimenté jusqu’à atteindre la somme inadéquate
d’1,5 milliard d’euros – Nouvelle loi sur les bail-ins approuvée par l’Union
européenne il y a deux ans – Les déposants devront réaliser le risque encouru
et prendre les mesures nécessaires – Les bail-ins sont devenus la norme, et
le régime des plans de sauvetage approche – Les dépôts bancaires ne sont plus
protégés par l’Etat en Autriche dans l’éventualité de paniques ou d’effondrements
bancaires – Selon Die
Presse, la décision qui abroge la responsabilité de l’Etat en matière d’assurance
de dépôts a été rendue possible par la loi approuvée par l’Union européenne
il y a deux ans.


A l’heure actuelle, les
dépôts des Autrichiens sont garantis par le gouvernement à hauteur de 100.000
euros – la première moitié de cette somme étant à couvrir par la banque en
difficulté, et l’autre par l’Etat. Depuis juillet, en revanche, l’Etat sera
exclu de ce processus de garantie, et un fonds d’assurance des dépôts sera
mis en place et financé par les banques pour faire face aux difficultés
potentielles.
Ce fonds sera alimenté
graduellement au cours de ces dix prochaines années pour atteindre 1,5
milliard de dollars. Dans l’éventualité où une faillite bancaire survenait au
cours de ces dix prochaines années, le fonds aurait la possibilité d’emprunter
à l’international, bien que selon Die Presse, le fournisseur de ce prêt
éventuel et les termes y étant liés ne sont pas encore très clairs.
En revanche, même si ce
fonds représentait un jour 1,5 milliard d’euros, il serait inadéquate face à un
effondrement bancaire.
1,5 milliard d’euros, ce
n’est que 0,8% des dépôts en Autriche. Il n’y a que très peu de chances qu’une
banque majeure soit couverte correctement, et dans l’éventualité de faillites
de banques concurrentes, une majorité des épargnants pourraient se retrouver
sans le sou.
Die Presse cite l’exemple
de Bank Corp., en Bulgarie. Lorsque cette banque s’est effondrée, elle
disposait d’1,8 milliard d’euros de dépôts, mais le fonds d’assurance ne
contenait qu’un milliard d’euros.
Pour ce qui est du côté
positif, « les héritages, les transactions en biens immobiliers, les
dots et les divorces seront protégés pour une durée de trois mois, pour une
somme allant jusqu’à 500.000 euros » - Die Presse, Google Translate
Le fait que la structure
de base de cette législation ait été mise en place en Europe il y a deux ans et
que la décision de l’Autriche entre en vigueur cet été en dit long. Le 27
juin 2013, le Ministre irlandais des finances, Michael Noonan, a déclaré que les
bail-ins étaient désormais la norme.
L’article de Die Presse
suggère que les Autrichiens aient pu obtenir une dérogation ou une exemption
face à la loi sur les plans de sauvetage mise en place en 2013. « Les
bail-ins sont désormais la norme », comme l’a déclaré le Ministre
irlandais des finances Michael Noonan en juin 2013. Noonan a alors qualifié la
décision de ne plus considérer les dépôts bancaires comme sacrosaints de « révolutionnaire ».
Il n’en est pas moins que les investisseurs et les déposants demeurent pour
la plupart inconscients des risques présentés par un bail-in pour leurs
dépôts personnels mais aussi pour le système financier et l’économie dans son
ensemble.
A l’époque, les
déposants qui disposaient de moins de 100.000 euros n’avaient aucune idée des
risques encourus par leur épargne, alors même que l’Union européenne travaillait
à abolir la responsabilité des Etats face à ces dépôts.
Le journal roumain Bursa
soulève qu’il ne s’agit pas ici d’une expérience monétaire menée dans une
nation périphérique de la zone euro. L’Autriche appartient au cœur de l’Europe.
Ce qui se passe aujourd’hui
en Autriche se passera dans le reste de l’Union européenne. Il se pourrait
que l’Autriche ait été chargée de prendre cette décision la première
précisément parce qu’elle anticipe des faillites bancaires suite à l’effondrement
de sa plus mauvaise banque, Heta.
De nombreuses banques
autrichiennes sont aussi très exposées aux pays et aux marchés immobiliers de
l’Europe de l’est. Les banques autrichiennes sont les plus exposées aux
pertes potentielles issues des sanctions imposées à la Russie, selon Fitch et
le FMI. Les créanciers français, suédois et italiens sont également
vulnérables, a précisé le FMI.
L’épargne placée entre
les mains du système bancaire insolvable n’est plus en sûreté. Où
devrions-nous donc placer notre épargne ?


Comme l’explique Deutsche
Wirtschafts Nachrichten, les déposants « devront observer en détails la
situation de la banque auprès de laquelle ils décident de placer leur épargne.
C’est une tâche extrêmement difficile, en raison de la complexité des
rapports financiers et des interdépendances sur le système bancaire ».
Bien que l’Autriche puisse
être la première à établir une telle législation, il n’est pas certain que
les épargnants, notamment dans les nations périphériques, soient mis au
courant du risque encouru par leurs dépôts.
Ce sont des évènements
de grande importance. Les épargnants ne peuvent plus se reposer sur l’Etat
pour protéger leurs dépôts. Voilà qui offre une bonne raison aux déposants d’allouer
une parte de leur épargne à de l’or physique déposé hors du système bancaire
et dans les régions les plus stables de notre planète.