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Le parti des grandes fraudes morales

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Tom DiLorenzo
Extrait des Archives : publié le 21 août 2012
1537 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
( 14 votes, 4,5/5 ) , 7 commentaires
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Au cours de ce dernier siècle et demi, le parti Républicain américain  s’est lui-même fait appeler ‘parti des grandes idées morales’. Inutile de dire que ‘parti des grandes fraudes morales’ aurait été bien plus approprié. Le parti Républicain fit ses premiers pas en tant que protecteur du mercantilisme, des sociétés parasites, des tarifs protectionnistes, des subterfuges constitutionnels, du système bancaire centralisé et de l’impérialisme. Sa plateforme présidentielle de 1860 promit de ne pas se prononcer sur la pratique de l’esclavage dans les Etats du Sud. Son premier président supporta le Fugitive Slave Act ainsi que l’amendement Corwin qui visait entre autres à interdire définitivement toute prise de décision de la part de l’Etat fédéral quant à l’esclavage dans le sud des Etats-Unis. Le parti Républicain commit également un acte de trahison en ‘désertant une guerre contre les Etats-Unis’ (exacte définition de l’acte de trahison selon la Constitution) et en assassinant des centaines de milliers de citoyens en vue de détruire l’union volontaire des Etats ayant été établi par les Pères Fondateurs. Il refusa de faire ce que l’Angleterre, la France, l’Espagne, la Hollande, le Danemark, la Suède et les Etats du nord des Etats-Unis avaient entrepris en vue de mettre fin à l’esclavage de manière pacifique. Il utilisa les esclaves comme les otages d’une guerre visant à consolider le pouvoir politique de Washington en général, et celui du parti Républicain en particulier.

Trois mois après la fin de la guerre ayant interdit l’indépendance des Etats du Sud, le parti Républicain se lança dans un génocide de 25 ans contre les Indiens Américains, assassinant plus de 60.000 personnes, dont plusieurs milliers de femmes et d’enfants, et plaçant de nombreuses autres en camp de concentration. Selon le général Sherman, qui mena cette épouvantable croisade, le parti Républicain aurait fait cela dans l’objectif de ‘faire de la place pour les nombreux chemins de fer’ qu’il avait subventionnés. Il imposa également aux Etats du Sud de lourdes taxes et y légalisa la saisie de propriétés par le gouvernement durant plus d’une dizaine d’années après la fin de la guerre (dans le cadre de la fameuse ‘reconstruction’), tout en ne mettant rien en œuvre pour venir en aide aux anciens esclaves devenus libres. Le parti se contenta de rester les bras croisés alors que plus d’un million d’anciens esclaves succombaient de diverses maladies quelques temps après la fin de la guerre. Ce fut le pire épisode de santé publique de l’histoire des Etats-Unis.

Les administrations Grant sont connues pour la corruption colossale associée à la construction des lignes transcontinentales de chemin de fer subventionnées par l’Etat, qui furent ouvertes au public peu de temps après qu’ait éclaté le scandale de Crédit Mobilier.

Le parti Républicain s’est toujours affairé à déguiser son désir de pillage économique sous les idées fausses que sont la ‘liberté’, le ‘christianisme’, l’’égalité’, la ‘civilisation’, et bien d’autres… La guerre ayant interdit  l’indépendance des Etats du Sud lui permit finalement à l’établissement d’un système hamiltonien, avec la mise en place de tarifs protectionnistes au bénéfice des producteurs des Etats du Nord et aux dépens de tous les autres, d’une réserve monétaire nationalisée par les lois sur le Change Légal et sur la Devise Nationale, et d’un soutien de l’Etat aux sociétés parasites, à commencer par la subvention du gouvernement aux sociétés ferroviaires. Tout ceci permit à l’élaboration d’un système de revenus interne, d’une douzaine de nouvelles taxes, d’un complexe militaro-industriel, ainsi qu’à la destruction du fédéralisme ou droit des Etats tel que l’avaient imaginé les Pères Fondateurs.

Le génocide des Indiens d’Amérique fut une manière de socialiser le coût de construction des lignes de chemins de fer subventionnées par le gouvernement. Ayant éradiqué les Indiens avec succès, le parti Républicain jeta ensuite son dévolu sur de plus petits pays tels que Cuba et les Philippines afin de les piller sous le prétexte de diffuser ‘liberté’ et ‘manière de vivre Américaine’ autour du globe. Le parti Républicain disait avoir embrassé la parole transmise par le révérend Josiah Strong dans son ouvrage de 1885 intitulé Our Country, prônant la civilisation et la christianisation des peuples inférieurs par les Etats-Unis. Ils s’imaginaient eux-mêmes comme étant une clique de mères Theresas se sacrifiant avec abnégation au bénéfice d’habitants d’autres territoires.

L’un des exemples les plus époustouflants de cette hypocrisie et de cette malhonnêteté est la conquête du royaume d’Hawaii. Au début des années 1890, de nombreux hommes d’affaires étaient déjà présents sur les terres Hawaïennes en tant que producteurs de sucre et d’ananas. Encouragés par les politiques étrangères impérialistes et agressives du parti Républicain, ils poussèrent ce dernier à renverser le gouvernement de Hawaii et d’en faire une province Américaine sous leur contrôle politique. En d’autres termes, ils voulaient en faire un Etat corporatiste hamiltonien. Voici comment Gregg Jones décrit la situation à la page 23 de son livre Honor in the Dust: Theodore Roosevelt, War in the Philippines, and the Rise and Fall of America’s Imperial Dream :

Le 14 janvier 1893, la reine de Hawaii, Liliuokalani, tenta de freiner les intérêts commerciaux des Etats-Unis sur son royaume en promulguant une nouvelle Constitution. Une coalition de 13 Américains se faisant appeler Comité de Sécurité s’y opposa avec violence. Deux des membres du Comité, le juge Stanford Dole et l’homme d’affaires Lorrin Thurson créèrent une alliance secrète avec le négociateur Américain John Stevens et planifièrent de renverser la monarchie Hawaiienne. La milice armée du Comité s’empara de bâtiments stratégiques, déclenchant l’arrivée de troupes Américaines à Honolulu. Le groupe y installa ensuite un nouveau gouvernement, dirigé par Dole.

Le Comité de Sécurité employait une organisation paramilitaire se faisant appeler ‘Honolulu Rifles’, étant elle-même alliée à son parti politique fantoche connu sous le nom de Société Missionnaire de Hawaii. Stanford Dole était le fils d’un missionnaire de Nouvelle-Angleterre ayant immigré à Hawaii depuis le Maine. Les Honolulu Rifles forcèrent le roi de Hawaii à signer une nouvelle constitution qui fut par la suite surnommée ‘Constitution de baïonnette’, puisque le roi fut menacé d’être étripé s’il refusait de la signer, à la façon du Parrain. La nouvelle constitution priva tous les Asiatiques du droit de vote (l’élite Républicaine les considérant comme appartenant à une ‘race inférieure’), avec pour seule exception les propriétaires fonciers les plus importants, bon nombre d’entre eux étant déjà à l’époque des Américains. Stanford Dole devint le président fantoche de ce nouveau gouvernement. Peu de temps après, son cousin James Dole créa à Hawaii la société Dole Fruit, qui existe encore à ce jour.

Avant même que le parti Républicain n’ait eu le temps de demander au Congrès et au président des Etats-Unis d’annexer officiellement Hawaii, le Démocrate Griver Cleveland prit en mars 1893 la décision de refuser sa proposition et de condamner ‘l’envoi illégal de troupes Américaines à Honolulu’. Grover Cleveland fut le dernier président Jeffersonien des Etats-Unis, et le dernier bon Démocrate. Tout ceci déboucha sur l’arrivée au pouvoir du théoricien de la supériorité de la race blanche qu’était Théodore Roosevelt, président favori des néoconservateurs d’aujourd’hui. ‘Il est difficile d’écrire un mauvais livre au sujet de Théodore Roosevelt’, avait déclaré Charles Kessler, de l’Institut Claremont, dans un commentaire écrit en 1998. Selon ses amis néoconservateurs William Kristol et David Brooks, Kessler apercevrait Roosevelt comme étant ‘le saint patron du nationalisme Américain et de la vigueur du gouvernement’

En octobre 1895, Roosevelt déclara au club Républicain du Massachussetts qu’il était ‘un crime non seulement contre les Etats-Unis, mais également contre la race blanche, que les Américains n’aient pas annexé Hawaii il y a trois ans’ (Jones, page 24). Il prononça ce discours en réponse aux plaintes ayant été faites par son ami proche et collègue Républicain Henry Cabot Lodge quant à la conquête par les Espagnols et les Anglais de tous les ‘terrains vagues de la planète’. Selon lui, les Etats-Unis n’étaient pas suffisamment impérialistes.

Après avoir été élu au poste de Président, Roosevelt perfectionna la politique de pillage économique du parti Républicain en développant un impérialisme déguisé sous une rhétorique humanitaire. Il dénonça les Jeffersoniens pacifiques comme étant ‘séniles et idiots, et rien de moins que des traitres’ (Green, page 162). Comme Jim Powell l’explique dans son excellent ouvrage intitulé Bully Boy: The Truth About Theodore Roosevelt’s Legacy, Roosevelt apercevait le gouvernement des Etats-Unis comme étant le policier du monde, mettait constamment en garde contre ‘la menace de la paix’, et planifiait de faire la guerre à Cuba, à Hawaii, à la Chine, aux Philippines, au Nicaragua, au Panama, au Chili, à la République Dominicaine et au Canada. Aucune de ses interventions militaires n’a jamais rien eu à voir avec la défense nationale. ‘Selon lui, les Etats-Unis se devaient d’intervenir lorsqu’une nation cessait de se comporter correctement’, écrivait Powell. ‘Les plus grandes races ont toutes combattu des races inférieures’, proclamait Théodore Roosevelt. Selon Powell, Roosevelt revigora le ‘parti de Lincoln’. C’est en effet le secrétaire d’Etat de Lincoln, William Steward, qui ordonna le premier la conquête par les Etats-Unis du Canada, du Mexique, de l’Asie, des Caraïbes, de Cuba, d’Haïti, de la Guyane Française, de Porto Rico et de Saint Bartholomée.

Le général des Marines Smedley Butler savait parfaitement de quoi il parlait lorsqu’il écrivit son fameux monographe War is a Racket. La guerre est un racket, elle l’a toujours été.

 

 

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Thomas DiLorenzo est économiste et professeur au Loyola College du Maryland. Il est l'auteur de 10 livres sur l'histoire américaine, les politiques antitrust et l'interventionnisme de l'état dans l'économie en général.
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Selon lui, les Etats-Unis n’étaient pas suffisamment impérialistes...

Ils se sont nettement améliorés depuis.
Les conservateurs, une fois l'Ouest américain conquis, avaient même envisagé de continuer et d'envahir la Chine.

Par ailleurs, merci d'avoir appelé la guerre de Secession par son nom : l'interdiction faite aux Etats du Sud des Etats Unis de quitter l'Union, parce qu'il n'était pas concevable pour les conservateurs de démanteler l'empire qu'ils étaient en train de construire. Ce fut la guerre la plus cruelle des temps modernes (25% de la population masculine tuée, par exemple, à comparer à 6% de la première guerre mondiale), invention des camps de concentration (qui fut reprise par les Boers ensuite en Afrique du Sud puis par les Allemands), etc, etc.

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Espérons que l'Europe ne tentera pas d'interdire militairement à certains pays de quitter l'Union !
Pour la Chine, c'était pas évident. Tout le monde sait bien qu'il faut arriver à pied par la Chine
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Pourquoi glisser une contrepèterie dans le débat ?
Les choses n'ont guère changé, semble t'il, sauf qu'ils se font désormais appeler néo conservateurs et que leur énergie colonisatrice est tournée vers le moyen orient pour l'instant.

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Après l'Europe au 20° siècle....
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