Photo: Chip Clark
Peu d’informations
circulent sur cette pierre, qui n’a eu que deux propriétaires
majeurs. Le diamant est aujourd’hui en exposition permanente au Smithsonian Institute, à Washington DC.
Le
Portuguese, avec ses 127,01 carats, est le plus
gros diamant à facettes de la collection Nation Gem. Sa clarté
est quasiment sans aucun défaut, et sa taille octogonale originale en
fait l’un des plus somptueux diamants au monde. Il est plus que
surprenant qu’il n’existe quasiment aucune information relative
à son origine et son histoire. Ce manque a cependant été
comblé par un certain nombre de conjectures et de légendes. Le
diamant doit son nom actuel à l’une de ces légendes,
selon laquelle il aurait été découvert au Brésil
au XVIIIe siècle et aurait intégré les joyaux de la
couronne Portugaise. Il n’existe cependant aucune documentation quant
à sa relation avec la royauté Portugaise. Comme vous le verrez
ci-dessous, la version la plus plausible est que le Portuguese
aurait été découvert dans la mine Kimberley, en Afrique
du Sud, au début du XXe siècle.
Le Portuguese,
parmi d’autres diamants célèbres du Smithsonian
Institute :
Le Victoria-Transvaal,
le Pearson de 16 carats (diamant rond blanc), De Young Pink,
Blue Heart,
un diamant ovale sans nom, et
l’Oppenheimer à l’arrière-plan.
Il
est assez intéressant de noter que la couverture médiatique
dont a profité le Portuguese lors
d’expositions en 1946-47 n’y fait pas référence
sous son nom actuel, ni ne mentionne son passé Portugais ou
Brésilien, mais plutôt d’autres histoires bien souvent
conflictuelles. De nombreux articles indiquent que le diamant, qui
appartenait à l’époque à un syndicat de revendeurs
de diamants Américains, est mystérieusement apparu à
Amsterdam quelques années auparavant sous forme de pierre brute en
forme de coussin d’un poids de 187 carats.
(D’autres
articles indiquent que ce diamant en coussin pesait 150 carats, et non 187.
Je ferai cependant confiance au Smithsonian institute. Si quelqu’un est capable de rechercher
ce genre d’information, c’est bien lui). J’ai pu lire que
les revendeurs de diamants se sont tous montrés surpris de son absence
d’histoire, et auraient sans succès tenté de retracer son
origine. Un article mentionne que le Portuguese
aurait appartenu à un potentat Indien qui l’aurait donné
en gage à Londres. A l’époque, le diamant était
monté sur un pendentif en platine serti de 380 petits diamants.
En
février 1928, ce diamant a été acheté par Peggy
Hopkins Joyce à Black, Starr & Frost. Pour l’obtenir, elle a
échangé un diamant de perles d’une valeur de 350.000
dollars et y a ajouté 23.000 dollars en liquide. Selon les journaux
New-Yorkais, le diamant était alors monté sur un tour-de-cou en
platine (certainement celui décrit plus haut). Le porte-parole de la
société a alors indiqué que le diamant avait
été découvert à Kimberly, en Afrique du Sud, en
1910, et que sa firme l’avait obtenu peu de temps après. Madame
Joyce est la blonde qui a joué dans Ziegfeld
Follies, l’incarnation de la femme glamour
des années 1920. Elle a eu six maris, dont cinq étaient
fortunés, et aurait été fiancée 50 fois. Il est
dit qu’elle aurait été tout aussi amoureuse des hommes
qu’elle l’était des bijoux. Peu de temps avant 1946,
madame Joyce plaça son diamant en consigne auprès du groupe de
bijoutiers mentionné ci-dessus dans l’espoir de le vendre.
Harry
Winston acheta le Portuguese à madame Joyce
en 1951. Au cours des années qui suivirent, le diamant le suivit dans
tout le pays à l’occasion de son exposition ‘Court of Jewels’. En 1957, il le vendit à un
industrialiste international, qui le lui revendit en 1962. Le Smithsonian Institute obtint le Portuguese
de Mr. Winston en échange de 2400 carats de petits diamants.
Sous
la lumière ultraviolet, le Portuguese est
légèrement bleu fluorescent. Une légère
fluorescence est également visible à la lumière
naturelle ou artificielle, et donne à la pierre un reflet suffisamment
bleuté pour qu’elle se soit vue appeler ‘le plus gros
diamant bleu du monde’. En l’absence de cette fluorescence, le Portuguese serait de couleur jaunâtre.
SOURCE:
The National Gem Collection par Jeffrey E. Post.
Il
me semble que certains livres citent le Queen of
Holland comme étant le plus gros diamant bleu du monde, alors
qu’il est en réalité un diamant de couleur D. Il a
peut-être des tons bleus comme l’Idol's
Eye, qui a été décrit comme
étant très légèrement bleuté.
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