Le nouveau prix de l’or
de Londres, venu remplacer le fixing de Londres, a « déterminé » le
prix de l’or cinquante fois (le mot « fixé » étant, ce qui est compréhensible,
évité au possible) depuis son lancement le 20 mars dernier. Dans le cadre de
cette transformation, l’administrateur du nouveau système rend publics les
détails relatifs à chacune des séances, auxquels vous pourrez accéder ici.
Ces détails n’étaient
jusqu’à présent pas disponibles au public, et représentent une évolution vers
une transparence accrue. Par le passée, tout ce qui était révélé publiquement
était le prix fixé. Les investisseurs au détail n’avaient pas accès aux
volumes échangés, au nombre de participants, et à la durée des négociations
(pour en savoir plus sur le fonctionnement du nouveau prix de l’or, cliquez ici).
Ces données nous offrent
un aperçu intéressant des dynamiques de vente et d’achat d’or sur le marché
professionnel de Londres, notamment dans la mesure où une majorité de
professionnels pensent que le prix de l’or de Londres apporte une liquidité
importante au marché de l’or. Bien qu’il n’en soit qu’à ses début, je suis
certain que les analystes s’intéresseront à ces données, de la même manière
qye d’autres s’intéressent aux données des marchés à termes, pour tenter de déterminer
qui des haussiers ou des baissiers se trouvent avoir raison. Par
exemple :
- Combien
de phases de négociations ont été nécessaires à la détermination du
prix ?
- Quel a
été l’écart entre les volumes de vente et les volumes d’achat au premier
tour ?
- Comment
les deux volumes ont-ils évolué au fil des négociations ?
- Les
acheteurs ont-ils augmenté leurs volumes pour satisfaire la demande des
vendeurs, ou l’inverse ?
- L’évolution
du prix entre le début et la fin des négociations est-elle liée aux
points précédents ?
- Ces
points laissent-ils supposer une volatilité future des prix ?
Il est trop tôt pour en
dire plus, puisque seules cinquante déterminations de prix ont jusqu’à présent
eu lieu, ce qui n’est pas suffisant pour établir des statistiques. Jusqu’à
présent, nous pouvons estimer que :
- 20%
parviennent à se mettre d’accord en un tour, et la majorité des
participants ont besoin de quatre à six tours, pour un total de trois
minutes en moyenne.
- Les
négociations les plus longues ont duré douze tours, ou environ dix
minutes.
- Les
volumes moyens sont de 89.233 onces, ou environ 3 tonnes (100 millions
de dollars)
- Jusqu’à
présent, les volumes ont été inférieurs à 6 tonnes, à l’exception de
l’après-midi du 27 mars, qui a enregistré 608.117 onces ou 19 tonnes
d’or (d’une valeur de 727 millions de dollars).
A mes yeux, ce qu’il y a
eu de plus intéressant jusqu’à présent a été le nombre de jours où les
volumes offerts à la vente n’ont pas changé, ou très peu, au fil des
négociations. Dans ce cas, les acheteurs n’ont de choix que d’accroître les
volumes d’or à acheter si les participants font baisser le prix de l’or.
Qui peuvent bien être ces
vendeurs si sensibles aux prix, qui se présentent chaque jour sur le marché ?
Selon moi, il s’agit de sociétés minières, puisque beaucoup d’entre elles
vendent leur production sur le marché de Londres. Peut-être devraient-ils
cesser de placer des ordres de vente à prix marché ? Il semblerait
qu’ils n’en tirent rien de bon, et nous non plus.