L’une des grandes
ironies de la politique américaine, c’est que la plupart des hommes
politiques qui prétendent soutenir la cause de la classe moyenne défendent
des politiques qui, en élargissant l’Etat guerrier et providence, mettent à
mal la classe moyenne américaine. L’élimination de l’Etat-providence et des
dépenses militaires de grande échelle bénéficierait à la classe moyenne, qui
se trouverait ainsi libérée des taxes fédérales exorbitantes, et de l’inflation
générée par la Réserve fédérale.
Les hommes politiques
qui souhaiteraient réellement venir en aide à la classe moyenne devraient
permettre aux individus de se retirer des programmes de sécurité sociale et
de Medicare, et de cesser de verser des cotisations sur salaire s’ils acceptaient
de ne jamais accepter de bénéfices gouvernementaux liés à la retraite ou aux
soins de santé. Les individus sont tout à fait capables de satisfaire à leurs
propres besoins en termes de retraite et de santé, et s’en tireraient bien mieux
si le gouvernement cessait d’appliquer un programme unique pour tous.
Les familles de la
classe moyenne dont les enfants sont en âge de faire des études ne s’en
tireraient que mieux si le gouvernement cessait d’intervenir dans la sphère
des prêts étudiants. L’implication du gouvernement dans l’éducation
supérieure est la raison principale pour laquelle les frais d’inscription
sont si élevés, et la raison pour laquelle tant d’Américains sortent de l’université
noyés par la dette. Les diplômés qui intègrent le marché de l’emploi ne
pourraient que tirer profit de l’abandon par le Congrès de l’imposition de
régulations destructrices et de lourdes taxes sur l’économie.
Les hommes politiques
qui défendent des politiques étrangères interventionnistes ne sont bien
évidemment pas concernés par les conséquences que peuvent avoir leurs actions
sur la classe moyenne des pays au sein desquels ils cherchent à transformer
le régime. Ils ne prêtent également aucune attention aux dommages causés par
leurs politiques étrangères sur la population américaine. Les Américains de
classe moyenne et de classe ouvrière qui rejoignent l’armée, tout comme leurs
familles, endurent de terribles souffrances lorsqu’ils se trouvent blessés ou
tués sur les champs de bataille, à se battre pour des guerres injustes et
inconditionnelles. Nos politiques étrangères interventionnistes contribuent
également à l’alourdissement du poids de la dette imposée aux Américains de
la classe moyenne.
La classe moyenne
américaine souffre également des intrusions du gouvernement sur ses libertés
et sa vie privée. Les Américains ne peuvent pas monter à bord d’un avion s’ils
ne se soumettent pas à des fouilles invasives et humiliantes. Même les
enfants et les handicapés ne sont pas en sureté face à la Transposition
Security Administration. Ces assauts sont justifiés par la menace de terrorisme,
une conséquence directe de nos politiques étrangères interventionnistes qui
nourrissent la haine et le ressentiment envers les Américains.
Certains « Keynésiens
militaristes » soutiennent que les employés de la classe moyenne
bénéficient des emplois créés par le complexe militaro-industriel. Les
Keynésiens militaristes s’imaginent que les ressources dépensées sur le
secteur militaire disparaîtraient si le budget du Pentagone était réduit. La
vérité, c’est que si nous réduisions les dépenses militaires, ceux qui sont
aujourd’hui employés par le complexe militaro-industriel seraient capables de
trouver d’autres emplois dans la production de biens demandés par les
consommateurs. Même ceux qui sont aujourd’hui employés en tant que lobbyistes
pourraient aussi retrouver un emploi utile.
Très peu de choses
pourraient bénéficier autant au peuple américain que l’abolition de la
Réserve fédérale. Les politiques inflationnistes de la Fed érodent le niveau
de vie des familles de la classe moyenne tout en bénéficiant à l’élite
financière et politique. Les Américains de la classe moyenne peuvent tirer des
avantages temporaires des phases de croissance générées par la Fed, ils
souffrent aussi inévitablement des phases de récession qui arrivent ensuite.
A l’heure où j’écris ces
lignes, le dollar est encore la devise de référence mondiale. Il y a en
revanche des signes qui indiquent que les autres économies se délient lentement
du dollar, et que cette tendance devrait s’accélérer à mesure que la Fed
continuera d’injecter de la monnaie fiduciaire dans l’économie et que le
ressentiment envers nos politiques étrangères se développera. Viendra un jour
où les investisseurs perdront toute confiance en l’économie des Etats-Unis,
où le dollar perdra son statut de devise de référence, et où la bulle sur le
dollar éclatera.
Ces évènements
entraîneront un retournement économique qui pourrait s’avérer pire encore que
la Grande dépression. Ses premières victimes en seront les Américains de la
classe moyenne. La seule manière d’éviter de voir apparaître une telle
calamité serait pour le peuple américain d’obliger le Congrès à le libérer du
fardeau de l’Etat-providence, de l’Etat guerrier, des taxes et de la monnaie
fiduciaire.