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Cours Or & Argent en

Les crypto-devises sont-elles des monnaies

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Lew Rockwell
Extrait des Archives : publié le 22 mars 2016
1537 mots - Temps de lecture : 3 - 6 minutes
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Rubrique : Université de l'or

La conclusion veut que les crypto-devises ne soient pas une monnaie. L’analyse autrichienne a parlé.

La propriété première de la monnaie est de pouvoir servir de numéraire pour les biens. Voici comment l’explique Wikipédia :

« Un numéraire est un standard de base grâce auquel une valeur est calculée. L’une des fonctions de la monnaie est de jouer le rôle de numéraire, de servir d’unité de compte : de pouvoir mesurer la valeur de différents biens et services en relation les uns aux autres, en utilisant la même unité ».

L’or est le numéraire ou l’unité de compte du monde, bien que ce fait soit dissimulé par l’utilisation quotidienne de devises telles que le dollar, le yen, le rouble, le franc et ainsi de suite.

Un numéraire tel que l’or ne peut pas apparaître sans que les participants au marché désirent l’échanger. Je vous prie de considérer cet exemple peu conventionnel : supposez que nous soyons en Egypte ancienne, et que le Pharaon demande à ce que 10 boisseaux de maïs lui soient versés par chaque adulte mâle. Appelons ces dix boisseaux un TEC. Les gens pourraient commencer à afficher le prix d’autres biens en termes de TECs, parce que tout le monde doit payer des taxes. Un cheval pourrait être échangé contre 5 TECs, par exemple. Le Pharaon pourrait ensuite émettre un billet papier sur lequel il est écrit qu’il est prêt à l’accepter en guise de 10 boisseaux, et ce billet deviendrait un TEC papier. Il l’utiliserait pour payer son armée, qui les dépenserait, et tous ceux qui ont à payer des taxes l’accepteraient. Chaque 15 avril, certains paieraient le Pharaon en TECs de papier, et d’autres en boisseaux de maïs. Le TEC pourrait devenir une unité de compte ou un numéraire. Si le Pharaon gonflait ses TECs papier, le prix des biens en TECs augmenterait. Il faudrait alors plus d’un TEC pour acheter 10 boisseaux de maïs.

L’or est une unité de compte de marché libre et internationale. Il l’est devenu sans l’aide d’un Pharaon. Il l’est devenu en raison de ses propriétés internationalement reconnues, de sa durabilité, de sa divisibilité, de sa valeur par unité de poids, de sa disponibilité limitée, et ainsi de suite. Après qu’il fut devenu un numéraire, des certificats papiers ont été émis pour le représenter. Mais il demeure aujourd’hui le numéraire principal.

L’une des preuves que l’or est encore un numéraire est que son prix a eu tendance à grimper par rapport à toutes les devises papier, dans la même mesure que ces devises ont été dévaluées. L’or et la masse monétaire sont liés, même si leur lien n’est pas parfait et est différé dans le temps. Les politiques monétaires et les facteurs temporaires de l’offre interfèrent avec ce lien de base. Cela signifie que le prix des biens a augmenté par rapport à l’or, avec l’or comme numéraire. Les devises papier ne sont pas un numéraire. Elles tirent leur prix en or en lui étant liées lors de leur émission, ou, une fois déliées de l’or, en étant utilisées par le gouvernement pour ses recettes fiscales.

Un or à 35 dollars signifie qu’un dollar permet d’acheter 0,02857 once d’or. En d’autres termes, le prix d’un dollar (qui représente un pouvoir d’achat général) est de 0,02857 once d’or. Un or à 1.300 dollars l’once signifie qu’un dollar permet d’acheter 0,0007692 once d’or. Il faut donc 37,14 dollars pour acheter 0,02857 once d’or, ce qui signifie qu’en termes d’or, les biens valent désormais 37 fois plus de dollars qu’auparavant, exception faite des prix qui évoluent en raison de l’évolution de la technologie et des goûts.

Si une coupe de cheveux valait autrefois 2 bits (0,25 dollar), elle vaut aujourd’hui 37 x 0,25 = 9,25 dollars. J’ai choisi de faire mon calcul ainsi parce qu’une coupe de cheveux est un service qui a su rester quasiment le même au fil du temps. Mais l’idée est que le dollar fiduciaire n’est pas un numéraire. C’est l’or qui occupe cette fonction.

Les crypto-devises sont divisées en plusieurs catégories telles que les Aurora Coins. Ces pièces ne sont pas métalliques. Elles sont des groupes de nombres arrangés d’une certaine manière et placés sous le contrôle de certaines personnes. Leurs propriétés de transfert et de disponibilité varient d’une devise à une autre. Le terme « crypto » fait référence à la cryptographie.

Peu importe leur valeur en tant que biens, leur prix est fixé par rapport aux devises papier, qui à leur tour ont un prix lié aux biens et à l’or en tant que numéraire.

Si les crypto-devises avaient été inventées il y a plusieurs milliers d’années alors que l’or comme le bétail servaient de numéraires et de monnaie, auraient-elles remplacé ces biens ? Comment auraient-elles pu représenter un numéraire pour la détermination des prix ? Une crypto-devise unique aurait-elle pu apparaître et être utilisée pour déterminer tous les autres prix ?

Je ne le pense pas. Et je ne suis pas certain qu’une crypto-devise pourra devenir notre nouveau numéraire dans le futur. Il y a deux raisons à cela, qui sont liées au marché libre. La première est que les crypto-devises n’ont pas de valeur significative en tant que bien, si ce n’est qu’il est possible de les échanger contre d’autres biens. Au contraire, la valeur de l’or en termes de maïs et vice-versa a été établie parce que les deux étaient un bien de valeur indépendante. Chacun avait un usage ou plus en tant que numéraire ou devise. Si une crypto-devise n’est rien de plus que quelque chose à échanger contre d’autres biens, cet échange de valeur ne peut pas être établi.

Deuxièmement, le nombre de crypto-devises en compétition les unes avec les autres n’est pas limité. Il en existe déjà beaucoup. Le nombre de crypto-devises en compétition est illimité, elles sont comme des tickets imprimés par quelqu’un dans son garage, ou des billets imprimés grâce à une imprimante personnelle. Leur valeur est quasiment nulle, ce même si ceux qui les créent en limitent l’émission, parce qu’elles sont des substituts pour leur seule utilité qui est de servir de moyen d’échange. Une pièce peut avoir une disponibilité limitée, mais ce n’est pas le cas de l’offre sur le marché.

Il y a aussi une troisième raison à cela, qui n’est pas liée au marché libre, et qui veut que les gouvernements ne permettront certainement pas aux crypto-devises de subsister si leur usage principal s’avère être lié au contournement des taxes et du contrôle des flux monétaires. Mais ce n’est pas ce sur quoi j’aimerai me pencher ici.

Le fait que les crypto-devises s’échangent à un prix supérieur à zéro ne change pas mes arguments développés ci-dessus. Les gadgets et articles de mode s’échangent aussi à un prix supérieur à zéro.

Voici une autre manière de comprendre que les crypto-devises ne sont pas des monnaies. Imaginez qu’un cercle de personnes décide de créer sa propre devise privée sous la forme d’une crypto-devise. Leur tâche serait donc d’établir des taux de changes contre tous les biens et services qu’ils échangent. Ils auraient besoin de développer un processus d’offre pour leurs unités de devise et de décider de la manière dont les allouer au sein de leur groupe. Un groupe de taille modérée ferait immédiatement face à des difficultés s’il tentait lui-même de déterminer les prix, parce qu’il existe énormément de biens et services et de dynamiques contingentes. Personne ne peut créer un numéraire. La meilleure chose qu’une personne puisse faire est de créer un processus d’enchère qui permettrait aux membres d’enchérir sur des pièces en termes des biens qu’ils offrent. Supposez que notre groupe parvienne à surpasser le problème de l’allocation en décidant de mettre leurs pièces en commun. Il déciderait ensuite d’enchérir sur ces pièces grâce à des biens et services. Comment le maître d’enchères pourrait-il décider de l’enchère la plus élevée si les gens offrent une variété de biens et services en échange ? Il aurait besoin d’un numéraire, comme une devise papier ou une marchandise. Il ne peut pas établir de prix pour sa crypto-devise sans un tel numéraire. Voilà qui prouve que les crypto-devises ne sont ni un numéraire ni une monnaie. Au mieux, elles sont un dérivé de la monnaie, un substitut.

Les crypto-devises pourraient survivre et rester utiles pour certaines transactions mais, comme l’air, pourraient être si abondantes qu’elles ne coûteraient plus rien. Supposons par exemple qu’une personne en Russie désire échanger confidentiellement des roubles situés à Moscou contre des dollars situés à Londres. Plutôt que d’utiliser un bureau de change, elle pourrait acheter des unités de crypto-devise avec ses roubles sur un marché localisé hors de la Russie, puis les vendre contre un dépôt en dollars à Londres. Afin que cette utilisation puisse survivre, les marchés de crypto-devises devront devenir un bureau de change sur lequel seront gérés les inventaires de crypto-devises. Ils devront également être gardés relativement secrets, ce qui s’avèrera difficile pour une majorité des transactions.

L’argument de disponibilité illimitée des crypto-devises nous indique que leur prix devrait rester très faible, voire atteindre zéro. Si les crypto-devises ne sont pas plus que des pièces digitales que n’importe qui peut créer à partir de n’importe quelle machine, alors elles finiront par ne plus rien valoir.

 

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Michael S. Rozeff est l’auteur de plusieurs livres sur l’empire américain. Il publie régulièrement ses idées et articles sur www.LewRockwell.com.
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La 1ere partie dénote d'une connaissance économique mais la seconde met en évidence une compréhension technique erronée.

Comment auraient-elles pu représenter un numéraire pour la détermination des prix ?

Imaginer que vous soyez programmeur, vous souhaitez écrire un morceau de code pour une application et la contrepartie représente 10 unité de compte. Si vous réaliser ce travail en 10h, vous pouvez choisir de convertir ces 10 unités de cryptomonnaie en numéraire contre 100€, ou la conserver en tant qu'unité de compte équivalentes à 10h de travail. Si demain le numéraire disparait, ces 10 unités de compte restent identiques à la valeur du temps nécessaire pour réaliser ce morceau de code. 100€=10h=10unités. le numéraire est un consensus, ce consensus peut être un algorithme (POW, POS) avec des caractéristiques inflationniste ou déflationniste, avec des caractéristiques intrinsèques distinctives rationnellement privilégies par les acteurs sur un marché libre.

"Il y a aussi une troisième raison à cela, qui n’est pas liée au marché libre, et qui veut que les gouvernements ne permettront certainement pas aux crypto-devises de subsister si leur usage principal s’avère être lié au contournement des taxes et du contrôle des flux monétaires. Mais ce n’est pas ce sur quoi j’aimerai me pencher ici."

Nous pouvons douter de la capacité et de la volonté des gouvernements à supprimer une technologie décentralisée, quand ceux-ci ont déjà bien des difficultés à manipuler le cours de l'or à la baisse de + de 5% et que pour cela, il est nécessaire d'attendre une semaine de fermeture des banques en Chine. Quand on sait que Swift à été hacké, que les dark pools sont légions, il est évident que les gouvernements sont incapable d'agir à l'unisson dans un espace transnational.

Une monnaie repose sur la confiance que demain vous puissiez obtenir la même chose pour un montant sensiblement identique, à ce titre, je peux créer un numéraire correspondant à la promesse de fournir au porteur l’équivalence du bien/service au moment souhaité. les acteurs pourront ensuite privilégier ce numéraire plutôt qu'un autre en fonction de la disponibilité, de la reconnaissance, de la spéculation... Nous avons confiance en l'or, car il est rare, difficile à reproduire, et est politiquement plus indépendant, reconnu de tous, mais à l'heure de la dématérialisation, il présente peu d'innovations, beaucoup de contraintes (cf or papier, poids, divisibilité, usure des pièces).

Les crypto-monnaies permettent d'échanger des devises FIAT mais elle ne sont pas identiques. Certaines sont plus liquides que d'autres, le bitcoin, le monero,le Dash,le ripple, le dogecoin ne peuvent pas être comparés, à des shares comme Icoo, à Lisk pour les dapps, à Augur ou Ethereum.

"L’argument de disponibilité illimitée des crypto-devises nous indique que leur prix devrait rester très faible, voire atteindre zéro. Si les crypto-devises ne sont pas plus que des pièces digitales que n’importe qui peut créer à partir de n’importe quelle machine, alors elles finiront par ne plus rien valoir"

Le prix des cryptomonnaies sera inversement indéxé sur le prix des FIAT monnaies, qui sont du papier inflationniste sans contrepartie, à la différence du Bitcoin qui repose sur un réseau de machines (avec des connectiques en or et en argent notamment) alliée à une technologie présentant des innovations privilégiées individuellement par des acteurs rationnels. Les gouvernements et les financiers utiliseront bientôt la blockchain à la place des chambres de compensations (Ripple), les particuliers pourront choisir d'utiliser une crypto-monnaie comme monero, madeSafe coin, ou Zcash pour garantir une certaine confidentialité de leur transactions.

L'important est de comprendre qu'a la prochaine crise majeure, l'économie mondiale et le pouvoir sera redistribué aux mains des gouvernements qui possèdent de l'or (et des armes), pour ensuite imposer une devise, avec une dette nécessaire aux échanges en contrepartie. l'entrée de la Chine dans la basket des DTS pour 5% ne solutionna rien tant que l'appréciation d'une monnaie n'est pas corrélée à la valeur réelle de l'attractivité de son économie.

Si vous possédez des actions d'entreprises Japonaises, vous n’êtes pas sans savoir que celles-ci sont à 50% la propriété de l'état Japonais, avec une dette colossale, qui imprime du papier dont la valeur intrinsèque et plus proche de zéro que de celui d'une crypto-monnaie pouvant représenter la même valeur en terme de titrisation mais présentant l’avantage de disposer d'une blockchain comme véhicule, d'un marché qui repose sur un consensus technique entre vendeurs et acheteurs permettant réellement le fonctionnement du mécanisme de fixation des prix, à la différence d'un seul acheteur, le gouvernement Japonais.

Have a good day Sir !

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L'exemple des TEC est frappant mais l'auteur semble oublier que l'or a été utilisé justement au cours d'un processus semblable.
Nier l'impulsion du prince dans ce processus est une faute et nie a l'administration son caractère fédérateur a une epoque où la diffusion de la connaissance et des techniques ne pouvait se faire sans un organisme fédérateur, homogénéisant l'espace économique, social, culturel et religieux.

Il nous parle également de l'or, accepté internationalement a cause de ses caractéristiques intrinsèques, comme d'un phénomène universel.
C'est oublier un peu vite que l'or n'a jamais été utilisé par certaines civilisations bien que celle ci fasse usage de la monnaie!
On en vient a se dire que l'utilisation de l'or réponds a des motifs sociaux-économiques propres à certaines civilisations et pas à d'autres.
Pour le cas des crypto monnaies, l'auteur touche juste lorsqu’il déclare "que les gouvernements ne permettront certainement pas aux crypto-devises de subsister si leur usage principal s’avère être lié au contournement des taxes et du contrôle des flux monétaires."
Pour le reste, on sent qu'il maitrise mal l'aspect techniques des crypto.
Crypto qui sont quand même a ce stade l'exemple type d'un marché libre où chacun peut créer sa devise et la voir ensuite évoluer dans un marché sans aucune influence étatique.

Une belle expérience grandeur nature, qui assure en plus un retour sur investissement très sympathique.
Et rien n’empêche de prendre alors ses bénéfices pour acheter....de l'or

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La 1ere partie dénote d'une connaissance économique mais la seconde met en évidence une compréhension technique erronée. Comment auraient-elles pu représenter un numéraire pour la détermination des prix ? Imaginer que vous soyez programmeur, vous souha  Lire la suite
JEANJEAN555 - 02/11/2016 à 11:13 GMT
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