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Le cloud computing
est souvent considéré, à juste titre, comme une
innovation informatique de rupture. Il s’agit néanmoins
d’une notion brumeuse, surtout pour les néophytes en
informatique, très difficile à définir. Le National
Institute of Standards and Technology (NIST) en
donne toutefois une définition assez claire : selon cette
organisation, le cloud computing
est l’accès, via le réseau, à la demande et en
libre-service, à des ressources informatiques virtualisées
et mutualisées. Elle complète ensuite ces
éléments de réponse, en expliquant que le cloud computing permet
d’établir un accès, par le réseau, à un
réservoir partagé de ressources informatiques configurables
(réseau, serveurs, stockage, applications et services) pouvant
être rapidement mobilisées et mises à disposition en
minimisant leurs efforts de gestion. La flexibilité est ainsi une des
caractéristiques majeures du cloud computing.
Les utilisateurs et entreprises qui y recourent ne sont, ainsi,
plus gérants de leurs serveurs informatiques. Mais cela peut aussi
s’analyser en un avantage puisqu’ils n’ont alors plus
justement à gérer toute l’infrastructure sous-jacente
tout en pouvant accéder, de manière évolutive, à
de nombreux services en ligne.
Les applications et les données se trouvent
désormais, non plus sur l’ordinateur local, mais dans un nuage
(« cloud ») composé
d’un certain nombre de serveurs distants interconnectés. Quant
à l’accès au service, il se fait le plus souvent par un
navigateur web.
Même si, lors des années 1950, des
modèles annonciateurs étaient déjà apparus, le cloud computing est né
« officiellement » le 24 août 2006, date à
laquelle Amazon dévoila sa version d’essai d’Elastic Compute Cloud (EC2).
Cette offre proposait des ressources informatiques flexibles et était
destinée aux développeurs qui ne souhaitaient pas disposer de
leur propre infrastructure informatique et qui la louaient donc à
Amazon, via Internet.
En 2007, flairant l’innovation juteuse, Dell tenta
de déposer la marque « Cloud computing »,
l’autorisation étant, dans un premier temps, accordée
avant d’être révoquée quelques jours plus tard.
Aujourd’hui, d’autres géants de
l’informatique (IBM, Microsoft, Oracle, SAP, Sun, HP, Google…)
viennent concurrencer les entreprises pionnières du cloud computing, proposant la
location de leur infrastructure.
En 2011, un sondage réalisé
auprès de 573 entreprises dénotait une progression de
l’utilisation des services de cloud computing, 74% des firmes interrogées indiquant y
recourir contre 51% en 2009. Ce chiffre devrait continuer à augmenter
à l’avenir, d’autant qu’il permet des
économies non
négligeables, y compris, indirectement, pour les contribuables.
Ainsi, la révolution portée par le cloud computing n’est pas
seulement technologique : elle est aussi économique en ce
qu’elle abaisse progressivement les coûts à
l’entrée, rendant moins difficile l’accès de
nouvelles entreprises au marché. Le cloud computing permet à de très nombreuses
entreprises de ne pas avoir à investir dans une
coûteuse infrastructure, les services hébergés
étant désormais fournis sur le net et entièrement
gérés par le fournisseur.
L’entreprise aura uniquement à se munir
d’un ordinateur et d’un accès à Internet. Mieux, certains
fournisseurs
permettent l’accès aux services de cloud
computing quel que soit l’emplacement de leur
client.
Les adversaires du cloud computing ont néanmoins quelques arguments
à faire valoir : tout d’abord – et il est difficile
de les contredire entièrement sur ce point – ils expliqueront
que les données de l’utilisateur ne sont plus tout à fait
sûres en ce qu’elles sont désormais stockées sur un
serveur ne lui appartenant pas et qui, du coup, peuvent être
potentiellement exploitées par d’autres personnes. Et,
malheureusement, il est probable que l’État s’empare de
ces inquiétudes en vue de réglementer le cloud
computing. Des voix s’élèvent
d’ailleurs, dans le secteur privé, pour réclamer un cadre
juridique clair.
Lesdits adversaires ajouteront que, non seulement, cette
innovation technologique ne promeut pas la concurrence mais, qu’en
plus, elle a plutôt tendance à la restreindre, seuls certains
géants comme Amazon
disposant d’une infrastructure informatique digne de ce nom. Cela
rendrait les « locataires » de ces infrastructures
tributaires des desideratas de ces grandes firmes.
Toutefois, nous voyons bien que l’innovation
initiée par Amazon a rapidement été concurrencée
par d’autres entreprises et que de plus en plus de
sociétés proposent leurs services en la matière, preuve
que la concurrence est loin de faiblir en ce domaine. L’exigence de
sécurité est d’ailleurs de plus en plus prise en compte
par les propriétaires d’infrastructures, soucieux de se
démarquer par ce biais-là, en proposant un réseau
extrêmement sécurisé.
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