Dans son discours à l’occasion
de la conférence Jackson Hole pour la politique monétaire, la gouvernante de
la Réserve fédérale, Janet Yellen, a suggéré que la Réserve fédérale
rehausserait ses taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Les marchés ont
réagi favorablement à la suggestion de Yellen. C’est assez surprenant, parce
qu’à l’exception d’une légère hausse des taux l’année dernière, la Réserve
fédérale n’a jamais donné suite aux suggestions de rehaussement des taux
faites par Yellen et d’autres membres de la Fed ces dernières années.
Plus significative encore que sa
référence à une hausse des taux potentielle est la récente suggestion de
Yellen selon laquelle la Fed devrait penser différemment face à la prochaine
crise financière. L’une des manières qu’aurait la Fed de « penser
différemment » serait, selon elle, d’augmenter sa capacité à intervenir
sur les marchés en achetant des actifs à des sociétés privées. Yellen a
également mentionné une possible modification de ses objectifs d’inflation.
Augmenter la capacité de la Réserve
fédérale à acheter des actifs privés aura un impact négatif sur la croissance
économique et sur le bien-être des consommateurs. La raison en est que la Fed
aura recours à ce pouvoir pour maintenir en vie des sociétés en détresse, et
donc empêcher les actifs de ces sociétés d’être utilisés pour produire des
biens et services plus utiles aux consommateurs.
Les investisseurs pourraient aussi
opter pour les sociétés qui font l’objet des rachats de la Fed, puisqu’il y
aurait de fortes chances que les régulateurs fédéraux les traitent comme
étant elles-aussi des too big to fail. La propriété de sociétés privées par
la Fed pourrait également pousser les entreprises à agir majoritairement en
fonction de considérations politiques que de considérations économiques.
L’idée d’une possible
modification des objectifs d’inflation de la Fed signifie que la Fed ferait
grimper la taxe d’inflation alors même que les Américains auraient des
difficultés à faire face à une récession majeure ou à une dépression. La taxe
d’inflation est la plus pernicieuse de toutes les taxes, parce qu’elle est à
la fois cachée et régressive.
L’échec de ces huit dernières
années de création monétaire au travers des programmes d’assouplissement
quantitatifs et de taux d’intérêt à zéro pourcent de la Fed à relancer l’économie
suggère que le système de devises fiduciaires puisse bientôt toucher à sa
fin. Les propositions « différentes » de Yellen ne feront qu’accélérer
le processus.
L’effondrement du système
fiduciaire ne génèrera pas seulement une crise économique majeure, mais aussi
l’effondrement de l’Etat guerrier et providence. Et pourtant, le Congrès
refuse de considérer une réduction significative des dépenses, et ne cherche
même pas à auditer la Fed.
Un audit de la Fed permettrait
au peuple américain de connaître enfin la vérité sur les politiques
monétaires de la Réserve fédérale, et sur ses plans quant à la prochaine
crise financière. Un audit nous permettrait également d’apprendre quelques
détails intéressants concernant les accords de la Fed avec d’autres banques
centrales.
Le grand nombre d’Américains qui
embrassent aujourd’hui l’autoritarisme – qu’il soit de gauche ou de droite –
est un signe du mécontentement général avec le système établi. A mesure que
la situation s’aggravera, nous risquerons une multiplication des violences et
une réduction toujours plus importantes de nos libertés. Mais le
mécontentement du public représente aussi une grande opportunité pour ceux
qui comprennent l’économie de marché libre et voudraient expliquer à nos amis
citoyens que nos problèmes n’ont rien à voir avec les immigrants, les
importations et les 1%, mais avec la Réserve fédérale.
Les politiciens ne restaureront
jamais une monnaie stable et ne réduiront jamais la taille du gouvernement, à
moins qu’ils n’en soient forcés par une crise financière ou un renversement
de l’opinion publique. Il nous faut répandre la vérité pour nous assurer à ce
que l’Etat providence et guerrier et le système de devises fiduciaires
prennent fin parce que le peuple en aura demandé ainsi, et non parce que la
crise n’aura laissé aucun autre choix au Congrès.