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Le 9 février 2017, la Bundesbank
a publié
une mise à jour quant à son long et fastidieux programme de rapatriement
de réserves d’or, une mise à jour dans laquelle elle confirme avoir transféré
111 tonnes d’or depuis la Banque de réserve fédérale de New York au cours de
l’année 2016, ainsi que 105 tonnes d’or additionnelles depuis la Banque de
France à Paris sur la même période.
Grâce à ces déplacements
hypothétiques de barres d’or, la Bundesbank dit désormais être parvenue à son
objectif
établi au début de l'année 2013 qui était de rapatrier 300 tonnes d’or
depuis New York. En revanche, après quatre années d’opérations, 91 des 374
tonnes d’or allemand déposées à Paris n’ont toujours pas été renvoyées vers
Francfort. Dans l’ensemble, sur une période de quatre ans (208 semaines), la
Bundesbank n’a été capable de rapatrier que 583 tonnes d’or depuis New York
et Paris. Et la Bundesbank dit disposer d’encore 1.236 tonnes d’or auprès de
la Fed de New York.
Plutôt que d’inciter les médias
financiers conventionnels à demander pourquoi ces supposés mouvements de
barres d’or ont pris si longtemps, le communiqué de presse de la Bundesbank
les a poussé à se bousculer pour lui faire une accolade, et régurgiter son
communiqué de presse dans des articles tels que Germany brings its gold stash home sooner
than planned publié par Reuters, Germany Gets Its Gold Back Faster With
Job Seen Done in 2017 par Bloomberg, et Germans Sent Gold Away to Keep It From
the Soviets. Now Much of It Is Back par le New York Times.
En plus de ça, si les médias
financiers conventionnels avaient daigné observer le Tableau
3.13 – Actifs
étrangers officiels déposés auprès des banques de réserve fédérale sous
la catégorie « or alloué » (earmarked gold) à la ligne 4,
ils se seraient rendu compte que le chiffre des réserves d’or détenues par la
Fed pour les nations étrangères n’a pas changé depuis septembre 2016, mais a
décliné de 113 tonnes entre mars 2016 et septembre 2016, ce qui signifie que
le transfert de 111 tonnes d’or depuis New York vers Francfort a été complété
avant septembre 2016, c’est-à-dire au moins quatre mois avant que la
Bundesbank n’en fasse l’annonce officielle.
 
Actifs
étrangers officiels déposés auprès des banques de réserve fédérale –
« or alloué », 2016
Cent tonnes
d’or déplacées par avion, par jour, pendant neuf jours
Tous les retraits d’or depuis la
catégorie « or alloué » rapportés en 2016 ont eu lieu entre les
mois de mars et septembre, avec des activités enregistrées au cours de tous
les mois s’étant écoulés sur la période, à l’exception du mois de mai. La
question de savoir pourquoi 113,45 tonnes d’or ont été retirées depuis la Fed
alors même que la Bundesbank n’a rapporté en avoir retiré que 111 reste sans
réponse. De l’or a-t-il également été retiré de la Fed par une autre banque
centrale étrangère ? La Bundesbank a-t-elle perdu plus de 2 tonnes
(1,7%) de métal lors de ses opérations de refonte ? Ou peut-être ces
quantités d’or ont-elles été perdues lors de la fonte d’anciennes barres du
Bureau des poids et mesures (lots de 18 à 22 barres) qui n’avaient auparavant
pas été pesées correctement ?
Quoi qu’il en soit, nous ne le
saurons certainement jamais, parce que la Fed ne divulgue pas l’identité des
banques centrales qui déposent du métal auprès d’elle, et parce que la
Bundesbank ne divulgue pas les numéros de série des barres qui figurent sur
sa prétendue liste (nous y reviendrons plus bas).
Une once de bon sens aurait dû
suffire pour alerter les robots des médias conventionnels du caractère très
anormal des délais impliqués par le rapatriement de l’or allemand depuis New
York et Paris. Paris n’est qu’à une heure d’avion ou six heures de route de
Francfort, et New York n’est qu’à 9 heures d’avion.
D’autres questions que les
médias conventionnels ont oublié de poser ou auxquelles ils n’ont simplement pas
pensé incluent la raison pour laquelle la Bundesbank a ressenti le besoin de
conserver de l’or auprès de la Banque de réserve fédérale de New York – 1.236
tonnes pour être exact – à une heure où New York n’est pas un centre global
pour le négoce de l’or. Cet or laissé à New York fait-il l’objet de contrats,
de prêts ou de swaps ?
Par opposition à la durée
ridicule du programme de rapatriement de l’or allemand, la Banco Central do
Venezuela a été capable de transférer 160 tonnes d’or depuis l’Europe vers sa
capitale, Caracas, sur une période de deux mois entre le 25 novembre 2011 et
le 20 janvier 2012. Voyez ceci pour plus de détails : Venezuela’s
Gold Reserves – Part 2: From Repatriation to Reactivation
Ce qui nous donne 80 tonnes par
mois, et donc des délais de quatre mois, pour les 300 tonnes de l’or allemand
déposées à New York. Pas quatre ans. Et pourquoi les médias grand public ne demandent-ils
pas à la Bundesbank la raison pour laquelle quatre années ont été nécessaires
au rapatriement de 374 tonnes d’or depuis Paris ?
Plus embarrassant encore pour la
banque centrale allemande, la Réserve fédérale a été capable de transférer
800 tonnes d’or depuis les Etats-Unis vers l’Angleterre il y a cinquante ans,
en novembre et décembre 1967, pour accroître le poids des Etats-Unis dans les
réserves de la London Gold Pool, déposées auprès de la Banque d’Angleterre.
Cet or a été transporté par des avions de l’US Air Force vers RAF Mildenhall,
dans le Suffolk, en seulement neuf jours, à hauteur de cent tonnes par jour, avant
d’être escorté par la police jusqu’à la City de Londres.
Les quatre premiers vols ont eu
lieu les mardi 28 novembre, mercredi 29 novembre, vendredi 1er
décembre et dimanche 3 décembre, avec 100 tonnes d’or déplacées lors de
chacun de ces vols. Ce qui nous donne 400 tonnes d’or déplacées depuis les
Etats-Unis vers l’Europe en seulement six jours. Voyez ci-dessous :

Si tant est
qu’elle le veuille, la Réserve fédérale est capable d’organiser le
déplacement rapide de grosses quantités d’or par voie aérienne
Ces quatre vols de la fin
novembre et du début décembre 1967 ont été suivis de 5 vols supplémentaires
les mardi 19 décembre, jeudi 21 décembre, jeudi 28 décembre, vendredi 29
décembre et dimanche 31 décembre 1967. Ces cinq vols ont transporté un total
de 445 tonnes d’or (14.317.458 onces de métal) depuis les Etats-Unis vers les
coffres de la Banque d’Angleterre (voir ci-dessous). Ce qui nous donne 445
tonnes d’or transférées en seulement 13 jours.

En décembre
1967, la Réserve fédérale a transféré 445 tonnes de métal depuis les
Etats-Unis vers Londres
Au total, près de 850 tonnes
d’or ont été déplacées par avion depuis les Etats-Unis vers l’Europe entre
novembre et décembre 1967.
De grosses quantités d’or ont
également été transportées par avion depuis les Etats-Unis vers la Banque
d’Angleterre pendant l’été 1968, des transferts qui, ironiquement, étaient
nécessaires pour rembourser les swaps d’or physique que la Bundesbank avait
rendu disponibles aux Américains par le biais de la Banque d’Angleterre en
mars 1968, à la mort de la London Gold Pool.
Ces déplacements rapides et significatifs
de métal physique au travers de frontières internationales entre 1967 et 1968
prouve du caractère ridicule des délais dont souffre aujourd’hui le programme
de rapatriement de l’or de la Bundesbank, et de la passivité des médias
financiers grand public face à ces délais.

Une escorte
policière a accompagné le métal depuis le RAF Mildenhall jusqu’à la Banque d’Angleterre
en décembre 1967 - source ici
Mise à jour de
la supposée liste de barres
Suite à la publication de son
communiqué de presse le 9 février, la Bundesbank a publié le 23 février une
version actualisée de sa supposée liste de barres, pour y spécifier ses
réserves d’or au 31 décembre 2016. Je parle ici de liste de barres supposée,
parce que le format de cette liste ne correspond à aucun format standard
accepté par l’industrie, et ne contient aucun détail de base tel que les
numéros de série des barres ou encore le nom de leurs raffineurs, qui sont
des éléments clés des listes de barres conventionnelles. La liste de barres
actualisée de la Bundesbank a également été publiée sans tambours ni
trompettes, et sa publication ne semble avoir été soulevée par aucun
organisme médiatique conventionnel. Elle est accessible ici,
dans un fichier créé par la Bundesbank le 14 février 2017.
 
Réserves
de barres d’or de la Bundesbank au 31 décembre 2016
Pour répéter ce que nous venons
de dire, une liste de barres conventionnelle, selon la définition que lui
donne le LBMA dans ses règles
Good Delivery pour les barres d'or et d'argent, doit contenir les
détails suivants :
- Numéro
de série de chaque barre
- Nom de
leur raffineur
- Poids brut
(en onces)
- Mesure
(finesse)
- Poids net
(en onces)
Voici par exemple une liste
de poids de barres d'or publiée par iShares Gold Trust (IAU). Pour
chacune des barres, les détails suivants sont indiqués :
- Marque de la
barre (nom de son raffineur)
- Numéro de
série
- Taille (400
onces)
- Mesure
(finesse)
- Poids brut en
onces
- Poids net en
onces
- Coffre
(exemple : JP Morgan, Londres)
Selon la Bundesbank, toutes ses barres
d’or seraient conformes aux critères Good Delivery, et pour cette raison,
elle-même et les autres institutions en charge de son or (la Banque
d’Angleterre, la Banque de France et la Banque de réserve fédérale de New
York) disposent de ces informations dans leurs propres systèmes de
comptabilité. Il est de leur devoir d’en disposer, parce que toutes les
barres qui entrent et sortent du réseau de coffres d’or du LBMA doivent être
accompagnées d’une liste détaillée.
Une liste détaillée conforme aux
critères du LBMA diffère grandement de la liste incomplète de barres d’or que
fournit la Bundesbank :
- Numéro
d’inventaire (séquence de nombre interne, ou numéro de série incomplet)
- Poids brut
- Finesse
- Poids net
 
Liste de
barres d’or de la Bundesbank – aucun numéro de série, aucun nom de raffineur
Pour ce qui concerne les barres
listées comme étant déposées auprès de la Bundesbank, de la Banque
d’Angleterre et de la Banque de France, les numéros spécifiés ne sont rien
d’autre que des « numéros affectés en interne ». Notez également
que la Banque d’Angleterre et de la Banque de France ne permettent aux autres
banques centrales que de publier des numéros d’inventaire partiels (généralement
les trois derniers chiffres de la séquence).
La confidentialité avec laquelle
la Banque d’Angleterre, la Banque de France et les autres banques centrales
traitent de la question des numéros de série de leurs barres d’or et de leurs
autres identifiants est très certainement liée au fait que leur publication
menacerait leurs opérations secrètes sur les marchés des prêts et des swaps
d’or, parce que l’identité de leurs barres serait susceptible d’être
retrouvée sur les bilans d’opérateurs commerciaux tels que des ETF.
Les numéros affectés aux barres
de la Bundesbank déposées auprès de la Banque de réserve fédérale de New York
montrent supposément un indice de raffinerie ou un numéro de coulée, mais
sans le nom de leur raffineur ou leur année de coulée, il n’existe aucun
moyen de vérifier ces numéros.
Notez que cette liste de de
barres est la troisième en son genre à avoir été publiée par la Bundesbank,
et est du même format que les deux versions précédentes, qui n’étaient pas
non plus des listes de barres conformes, parce qu’elles manquaient d’indiquer
numéros de série et noms de raffineurs.
Dans cet article, je ferais
référence à la « liste de barres de la Bundesbank » comme à une
« liste incomplète et partielle ». La Bundesbank a, se trouve-t-il,
annoncé la publication de sa liste de barres d’or actualisée à la fin de son
communiqué de presse du 9 février, dans lequel il est stipulé :
« Le 23 février, la
Bundesbank publiera une liste actualisée de ses barres d’or. Cette liste
contiendra des numéros de barre, de coulée ou d’inventaire, le poids brut et
net de chaque barre, ainsi que leur finesse. »
Les trois
listes de barres de la Bundesbank
Pour récapituler, la Bundesbank
a déjà publié deux listes de barres partielles et incomplètes. La première a
été publiée le 7 octobre 2015 et montre ses réserves de barres d’or au 31
décembre 2014. Le fichier peut être vu ici,
ou en bas de page ici.
La Bundesbank a créé ce fichier le 5 octobre 2015, et l’a sauvegardé sous le
nom 2015_10_07_gold.pdf.
 
Page de
couverture de la liste de barres partielle et incomplète publiée par la
Bundesbank pour l’année 2014
La publication de cette première
liste de barres a été élégamment disséquée par Peter Boehringer, de la
campagne pour le rapatriement de l’or allemand, dans son article du mois
d’octobre 2015 intitulé Guest
Post: 47 years after 1968, Bundesbank STILL fails to deliver a gold bar
number list.
La seconde liste partielle et
incomplète des barres d’or de la Bundesbank a été créée le 4 février 2016 et
représente ses réserves d’or au 31 décembre 2015. Elle a été publiée après le
4 février 2016. Chose troublante, cette liste de partielle et incomplète des
barres d’or au 31 décembre 2015 a été publiée sur la même page web et sous le
même nom que la liste des barres d’or allemandes au 31 décembre 2014 (sous le
nom 2015_10_07_gold.pdf). Cette deuxième liste incomplète et partielle peut être
vue ici.
 
Page de
couverture de la liste de barres partielle et incomplète publiée par la
Bundesbank pour l’année 2015
Pourquoi n’existe-t-il
pas de liste pour la période d’avant 2014 ?
Parce que la Bundesbank nous a
désormais fait preuve de sa capacité à générer des fichiers qui répertorient
ses réserves d’or, même si les détails fournis restent limités, le fait que
la Bundesbank n’ait commencé à en publier des listes qu’en octobre 2015 est
très suspect. Pourquoi n’a-t-elle pas publié de liste de ses barres d’or au
31 décembre 2012 (avant que commence le programme de rapatriement), ainsi qu’au
31 décembre 2013 ?
Un observateur occasionnel
pourrait en déduire que la Bundesbank ne souhaite pas que quiconque accède à
une liste détaillée de ses barres pour la période 2012-2013, et aurait
certainement raison d’en arriver à cette conclusion. C’est en effet en 2013
et 2014 que la Bundesbank a fait refondre 55 tonnes de ses barres d’or
déposées à New York. Cinq tonnes de cet or ont été refondues en 2013, et 50
autres en 2014. En janvier 2014, la Bundesbank a déclaré
qu'au cours de l'année 2013 :
« Nous disposions de
barres qui ne satisfaisaient pas les critères Good Delivery, que nous avons
donc décidé de refondre. Nous avons opéré avec des raffineries européennes, et
le processus de refonte a été observé par des experts indépendants. Ce
processus a été établi de telle manière que l’or de la Bundesbank n’a jamais pu
se trouver mélangé à de l’or étranger. »
« Certaines de nos
barres déposées à New York ont été produites avant la seconde guerre
mondiale. » « Notre équipe d’audit interne a été présente sur le
site l’année dernière, à l’occasion du retrait des barres, et a suivi les
opérations de très près. Le processus de fonte a également été observé par
des experts indépendants. »
« L’or destiné à la
fonte a été livré aux raffineries européennes que nous avions sélectionnées. »
« Il a été retiré des coffres d’or de New York en présence de notre
équipe d’audit interne, avant d’être transporté vers l’Europe. Ce n’est
seulement qu’après que cet or est arrivé en Europe qu’il a été refondu pour
correspondre aux standards actuels. »
En janvier 2015, la Bundesbank a
déclaré avoir, au cours de l’année
2014 :
« tiré avantage du
transfert d’or depuis New York pour refondre 50 tonnes d’or dans le respect
des standards Good Delivery de Londres, aujourd’hui internationalement
reconnus. »
Pour plus de détails sur le
sujet, voyez ceci : The
Keys to the Gold Vaults at the New York Fed – Part 3: ‘Coin Bars’, ‘Melts’
and the Bundesbank.
Si la Bundesbank avait publié
des listes de barres à la fin 2012 et à la fin 2013, alors certains détails
tels que le poids brut des barres, leur pureté et leur poids fin auraient été
divulgués. Mais parce que la Bundesbank n’a pas publié ces listes, personne,
en dehors de la Fed et d’elle-même, n’aura un jour connaissance du poids et
de la pureté des barres qui ont été refondues. La Bundebsank a disposé de ces
données, parce qu’elle a demandé à ce que les barres soient refondues. Mais
comme Peter Boeringer l’a expliqué dans son article d’octobre 2015, « il
semblerait que la liste des barres transférées ait été perdue ou détruite ».
Quel secret cachent ces barres ?
Il est fort possible qu’elles aient été des barres de faible qualité, coulées
à partir d’anciennes pièces d’or. Dans ce cas, il se serait agi de barres d’or
0,90 ou 0,917. Ce genre de barres a commencé à apparaître dans les coffres de
la Fed de New York à Manhattan en 1968, en provenance probablement des
réserves du Trésor déposées à Fort Knox, composées à hauteur de 80% de barres
de moindre qualité. Il serait une bien mauvaise chose pour la Fed que de voir
ces barres apparaître sur les listes de barres d’autres banques centrales, et
des questions seraient alors certainement posées quant à leur provenance.
Peut-être les barres fondues par
la Bundesbank étaient-elles des barres prussiennes datant de l’époque nazie,
que la Bundesbank ne souhaitait pas conserver en Allemagne pour des raisons
politiques ? Peut-être s’agissait-il de barres dont la pureté était
inférieure à ce qui était indiqué sur ces barres, comme nous avons pu le voir
avec
de l'or de la Bundesbank déposé à Londres en 1968 ? Ou peut-être s’agissait-il
de barres à la provenance embarrassante, dont l’origine devait être gardée
secrète ? Parce que la Bundesbank ne clarifiera jamais la question, nous
n’en saurons jamais plus.
Comparaison
des trois listes
Quelles informations pouvons-nous
tirer de la comparaison de ces trois listes les unes avec les autres ?
Les seules variables susceptibles d’être comparées sont le poids brut, la
finesse et le poids net des barres, ainsi que le nombre de barres et de numéros
de coulée par lieu de stockage.
Parce que la quantité d’or totale
n’a pas changé entre les différentes versions, les listes publiées en
décembre 2014, décembre 2015 et décembre 2016 devraient en théorie être
identiques.
Si elles ne le sont pas, nous
pouvons en déduire certaines choses, comme par exemple :
- Les barres de
certains lots de coulée (18 à 22 barres par lot) ont été pesées
individuellement et détaillées sur les listes plus récentes. Cela
pourrait être applicable aux barres transférées vers Francfort, mais
aussi aux barres qui se trouvent encore à l’étranger.
- D’autres
barres ont été fondues après avoir été transférées depuis New York ou
Paris vers Francfort, sans que la Bundesbank n’en dise mot.
- Des barres qui
se trouvent encore à Paris ou New York (ou Londres) ont été refondues
sans être déplacées.
- Des barres d’or
ont été vendues pour « financer » le programme officiel de
pièces d’or de l’Allemagne.
- Des
prêts/swaps/transactions ont eu lieu.
Parce que les listes contiennent
des numéros de lots de coulée, s’il y en a moins sur une liste plus récente,
alors la Bundesbank et ses agents ont certainement pesé et détaillé les
barres individuelles de certains lots. Par exemple, si les données relatives
à 20 lots de coulée ont disparu dans une version plus récente de la liste,
alors nous devrions avoir environ 400 numéros de barre individuels
supplémentaires sur la nouvelle liste.
A vue d’œil, le fichier daté du
31 décembre 2014 comporte 2.307 pages, et inclut une introduction. Le fichier
daté du 31 décembre 2015 comporte 2.401 pages en comptant l’introduction, c’est-à-dire
94 pages supplémentaires. Il y a approximativement 44 pages de numéros de
coulée dans le document de 2014 – de la page 2.263 à la page 2.307. Il y a
approximativement 40 pages de numéros de coulée dans le document de 2015, de
la page 2.361 à la page 2.401. Avec environ 85 lignes par page, cela signifie
que 340 lots ont été pesés et convertis en éléments individuels en 2015. Tous
les numéros de coulée ne correspondent pas à des lots de barres complets,
mais si c’était le cas, alors nous aurions environ 20 barres par lot, soit
20*340 = 6.800 barres individuelles supplémentaires dans la liste de 2015, ce
qui représente environ 80 pages. Voilà qui peut expliquer les 94 pages
supplémentaires dans le document de 2015.
Au vu des numéros de barres
listés dans les communiqués de presse, il y avait un total de 270.376 barres
d’or à la fin 2014, et 270.058 barres à la fin 2015 – soit 258 barres de
moins.
Il y avait 34.808 barres à
Londres à la fin 2015, contre 35.066 à la fin 2014, soit 258 barres de moins
(environ 3 tonnes). Ce qui explique le déclin total. Cet or a peut-être été
utilisé dans le cadre du programme de frappe de pièces d’or de la Bundesbank.
Ce n’est là qu’une estimation
rapide. Ce qu’il faudrait faire, c’est comparer les trois listes les unes
avec les autres afin de déterminer, au vu des détails de poids brut, de
finesse et de poids fin, quelles barres ont été changées sur la période de
deux ans. Cet exercice sera peut-être effectué par un expert en bases de données
dans un avenir proche, auquel cas je vous transmettrai ses commentaires.
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