Lors de son apparition
devant le Comité judiciaire du Sénat la semaine dernière, l’avocate générale
Loretta Lynch a admis avoir demandé au FBI de déterminer si oui ou non le
gouvernement fédéral devrait entamer des procédures en justice contre ceux
qui continuent de nier le réchauffement climatique. L’avocate générale ne
répond d’aucun acte criminel commis par les sceptiques du réchauffement
climatique, mais des requêtes de ceux qui se disent frustrés par le succès
des tentatives des sceptiques à bloquer la création de nouveaux programmes
gouvernementaux destinés à combattre le réchauffement climatique.
Beaucoup pensent en
effet que la question du réchauffement climatique ait déjà été discutée, et
que le succès des dissidents à bloquer des actions congressionnelles porte
atteinte au public. Le gouvernement devrait donc ignorer le premier
amendement et faire taire tous ceux qui oseraient remettre en question le
dogme du réchauffement climatique. Cet argument ignore les scientifiques
réputés qui ont remis en cause la magnitude, les effets et le rôle des
actions humaines dans le réchauffement climatique.
S’ils parvenaient à
leurs fins, les censeurs pourraient établir une précédence qui permettrait de
faire taire toute opinion divergente. Par exemple, nombreux sont ceux qui
pensent que nous devrions auditer puis fermer la Réserve fédérale. Ainsi, les
opposants à l’économie autrichienne portent atteinte au public en rendant
plus difficile pour le Congrès de restaurer des politiques monétaires de
marché libre. Pourquoi le gouvernement ne fait-il donc pas taire Paul Krugman ?
Le mouvement de censure
sur le réchauffement climatique s’intègre dans des efforts de grande échelle
de faire taire les opinions politiques. D’autres exemples récents incluent le
harcèlement par l’IRS de groupes du Tea Party, ainsi que les tentatives de l’agence
d’imposer de nouvelles règles aux organisations de plaidoyer afin de limiter
leur capacité à critiquer un candidat présidentiel en période d’élections.
L’IRS et de nombreux
décideurs politiques et législateurs tentent également de forcer certains
groupes politiques à dévoiler les noms de leurs donateurs. Ce genre de
déclaration pourrait rendre nerveux ceux qui financent les groupes de défense
de la liberté, qui pourraient souffrir de représailles de la part du
gouvernement.
Les efforts de faire
taire les opposants au gouvernement se sont multipliés ces dernières années.
En revanche, le gouvernement américain a une longue et dérangeante histoire
de violation de la liberté d’expression. Il n’est pas surprenant que la guerre
et la sécurité nationale aient servi d’excuses pour limiter les discours
politiques. Les présidents soi-disant libéraux Woodrow Wilson et Franklin
Roosevelt ont tous deux soutenu les actions contre la liberté d’expression en
temps de guerre.
Aujourd’hui, un grand
nombre de néoconservateurs utilisent la guerre contre le terrorisme pour
justifier les attaques contre la liberté d’expression, la surveillance accrue
contre les groupes religieux impopulaires comme les Musulmans, et le contrôle
accru des médias sociaux tels que Facebook et Twitter. Certains détracteurs
des politiques étrangères des Etats-Unis n’ont même pas le droit d’entrer
dans le pays.
De nombreux opposants
aux restrictions appliquées par le gouvernement au premier amendement et aux
communautés religieuses défendent les actions gouvernementales contre les « extrémistes
de droite ». Ces défenseurs des droits civils des beaux jours sont le
reflet des conservateurs qui soutiennent la restriction de la liberté d’expression
des Musulmans en le nom de la sécurité nationale, et s’opposent à un
gouvernement autoritaire. Défendre les opinions auxquelles nous n’adhérons
pas revient à protéger celles que nous partageons.
Un gouvernement qui
pense pouvoir gérer nos vies, notre économie et le monde finira
inévitablement par s’en trouver capable et par tenter de faire taire ses
opposants. Eliminer l’Etat guerrier et providence est la clé de la protection
de notre liberté d’expression et de nos libertés face à un gouvernement
autoritaire.