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Cours Or & Argent

Mais où part le pognon ?

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Publié le 11 octobre 2024
1379 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editoriaux

En France, le salarié ne le sait pas, mais il vaut beaucoup plus que ce qu’il est payé. Beaucoup, beaucoup plus. Mais voilà, il n’est pas seul sur son salaire…

En réalité, quand le salarié français gagne de l’argent, il en gagne un peu pour lui et surtout beaucoup pour les autres. C’est important, les autres, d’autant qu’ils sont tous les jours plus nombreux.

Et combien part pour les autres ? Sur 100 euros qu’un salarié moyen gagne par son travail, 54 euros (oui, oui, plus de la moitié) repartent dans les caisses de l’État et des administrations diverses. Et ce n’est qu’en première approximation.

En effet, une fois le salaire sur le compte bancaire, le Français doit s’acquitter d’autres taxes : il devra donc en retirer les taxes sur l’énergie, le carburant ou le carbone, les malus divers et variés, qui s’insinue un peu partout dans ses achats quotidiens. Bien sûr, il y a aussi les grosses ponctions occasionnelles : les taxes dodues sur l’immobilier, sur les plus-values boursières, les livrets ou l’assurance-vie, ainsi que les taxes sur l’héritage, …

Ceux qui voudront découvrir une liste (incomplète) des taxes et impôts actuellement en cours en France pourront se rendre ici.

Cependant, avec tout ce pognon (“de dingue”), l’État devrait péter la forme. Or, en réalité, c’est la déroute.

Ainsi, le régalien affiche des sous-performances alarmantes. L’armée montre des signes de fatigue assez consternants, la police est débordée, la justice est de plus en plus lente et ses échecs de plus en plus catastrophiques sont maintenant visibles de façon quasi-quotidienne dans la presse. Est-il besoin de revenir sur la hausse régulière de l’insécurité, avec des coups et blessures volontaires multipliés par 5 depuis 1996 ?

Et hors régalien, c’est pas franchement mieux…

Ainsi, l’école “♩ Laïque & ♪ Républicaine” forme de moins en moins bien. Le nombre d’élèves qui ne savent pas lire, écrire et compter lorsqu’ils arrivent en sixième grimpe tous les ans, ce qu’attestent des scores PISA de plus en plus médiocres. Les copies incompréhensibles au collège puis au lycée ne sont plus rares.

Si l’on regarde du côté des hôpitaux, ces derniers affichent un déficit croissant (1,3 milliards d’euros en 2022). Le temps moyen pour un rendez-vous chez un spécialiste est aussi passé de 4 jours en 2019 à 10 jours en 2024. Quant au nombre d’équipements d’imagerie médicale (scanners et autres) par habitant, la France se situe confortablement entre… le Chili et l’Estonie. Pour comparaison, la Suisse en a plus du double et le Japon plus du quadruple (chiffres OCDE).

On pourrait passer d’autres domaines où l’État intervient plus ou moins massivement, les résultats seraient aussi peu glorieux. Et pire que tout, chaque année, même s’il gagne 293 milliards, l’État en dépense 455 (chiffres 2023) et ajoute un gros paquet de dettes au plus de 3000 milliards d’euros déjà entassés.

Cependant, à un moment donné, il va bien falloir se poser cette question qui fâche : mais alors, où diable passe tout ce pognon de dingue ?

Eh bien, dans plein de joyeux ruisseaux qui irriguent des poches très bien réparties mais pas toujours bien identifiées sur tout le territoire.

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des milliers de petits salaires, ceux des fonctionnaires notamment (de la fonction publique d’État un peu, mais surtout hospitalière ou territoriale). Oh, bien sûr, il ne s’agit pas de dire ici qu’on les surpaye ! Ce n’est pas le cas : chacun n’est pas très cher, mais il y en a beaucoup. Et surtout, il y en a de plus en plus. Leur nombre croît beaucoup plus vite que la population. Près de deux fois plus vite, même.

Ainsi, en 1997, pour une population de 59.97 millions d’individus, on comptait 4,65 millions de fonctionnaires. Alors qu’en 2021, la population a cru de 13% à 67.76 millions, celle des fonctionnaires a explosé à 5,674 millions (soit 22% d’augmentation).

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans les centaines d’aides instaurées pour compenser (un peu) les taxes et impôts délirants : les chèques bidules (énergie, réparation, chaudière, …), les allocations machin, les primes trucs s’entassent pour des montants toujours plus élevés.

Le pire est que les Français sous-utilisent ces aides car il y en a trop et qu’elles sont trop compliquées à obtenir. Ainsi, 10 milliards ne sont donc pas attribués tous les ans, et heureusement ! Si ces sommes étaient effectivement réclamées, le déficit serait encore plus profond.

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans le choix de certaines protections sociales, comme les retraites du public dont une partie est abondée directement par le budget de l’État afin d’éviter une faillite gênante. Comme l’indique le COR, “dans le régime de la fonction publique de l’État, les ressources du système dépendent, en plus des cotisations des salariés, de subventions d’équilibre.”

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des énormes subventions aux associations lucratives sans but. On parle ici de 23 milliards qui sont distribués tous les ans… quasiment sans contrôle. Ces associations devraient vivre des dons de mécènes et des versements des adhérents. En pratique, certaines associations sont devenues de véritables entreprises (comme par exemple le groupe SOS, très lié – hasard commode – à la Macronie et qui emploie plus de 20.000 personnes).

Ici, comme avec les chèques énergie qui essayent de compenser les impôts vexatoires, ces subventions d’associations essayent de compenser le faible dynamisme entrepreneurial français : comme on tabasse les entreprises et qu’on arrose les associations, les premières périclitent et les secondes se multiplient.

Celles qui ont une utilité sociale n’ont pas besoin de subventions : des Français moins perclus d’impôts pourront donner. Les autres sont juste un habillage sur du détournement de fonds publics.

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans toutes ces dépenses qu’on n’a pas les moyens de payer mais que les accointances, les copains et les coquins parviennent toujours à faire financer. Cela va de l’art subventionné (l’explosion des giratoires en France n’y est pas étrangère) jusqu’aux “recherches” sur les sujets les plus farfelus…

Par exemple, l’argent de dingue, il part dans des dépenses diverses en petits fours et représentation alors qu’on n’en a plus les moyens non plus. On pourrait prendre exemple (parmi des douzaines) de l’explosion des aides internationales : on est passé de 10.3 milliards d’euros en 2018 à 15.1 milliards en 2022 (soit une augmentation de 46% en 4 ans) alors que les recettes de l’État passaient de 242 milliards à 244 milliards dans le même temps (0.8%)

En 2013, Agnès Verdier-Molinié montrait qu’on pouvait faire 60 milliards d’économie tous les ans. Maintenant, on pourrait sans problème grimper à 90 milliards.

En fait, à la question “où part le pognon”, il faut répondre un peu tout ce qui précède : des milliers de petits et de gros ruisseaux qui font d’énormes fleuves de gaspillages et de détournements.

Sous l’Ancien-Régime, le peuple était aussi perclus d’impôts et de taxes, mais ces dernières ne se montaient pas à 70 ou 80% des salaires perçu, loin s’en faut. En réalité, il faut comprendre que le capitalisme et la liberté d’entreprendre ont permis des gains de productivités si extraordinaires que l’État a pu faire grossir toujours plus sa part, au point d’être maintenant de très loin le principal bénéficiaire de ces gains.

Dans les pays occidentaux, et en France en particulier, le citoyen n’a que les miettes de sa productivité.

Et contrairement à ce que les gauchistes – incultes en économie – braillent sans cesse, le plus gros bénéficiaire n’est pas le patron, mais l’État, de loin.

C’est ce qui explique que le PIB/habitant en Suisse (93.000 USD) est 23% supérieur à l’américain (76.000 USD) qui est presque le double du français (40.000 USD). Pour rappel, en 1980, le PIB/habitant suisse était de 19.300 USD, le français de 12.700 et supérieur à l’américain (12.600 USD alors).

La France a choisi le socialisme et de faire grossir son État. Elle est maintenant endettée, pauvre et en faillite.

Ce pays est foutu.

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Source : h16free.com
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H Seize écrit sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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