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Pareto, un libéral à la pensée dévoyée

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Publié le 30 août 2013
649 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Il est de ces libéraux dont la pensée a été malheureusement trop souvent dévoyée. Pareto fait partie de ceux-là. Aujourd’hui encore, dans toutes les facultés d’économie, l’« optimum de Pareto » est un concept enseigné mais dénaturé. Pareto, de son vivant, semblait en être conscient et s’étonna même de voir Irving Fisher, considéré, à l’époque, comme un des plus grands économistes de son temps, passer complètement à côté de la thèse de son ouvrage, Cours d’économie politique.


Cette relative méconnaissance de son œuvre semble malheureusement se perpétuer dans la nuit des temps, en témoigne cet article, au titre diffamant, écrit par James Alexander.


Il est vrai que Vilfredo Pareto avait accueilli avec sympathie l’avènement de Mussolini au pouvoir. Mais l’auteur fait l’erreur de porter un jugement sans le recul historique qui s’impose en l’espèce. Et c’est également oublier que Pareto alertera le régime fasciste sur la nécessité de ne pas restreindre la liberté de la presse, de ne pas surimposer les riches et les paysans et de ne pas limiter la liberté d’enseignement. Mussolini et ses sbires passeront outre cet avertissement, ce qui nous amène à penser que, s’il était mort 25 ans plus tard, Pareto aurait désapprouvé la politique générale des fascistes.


Le simple fait qu’il ait eu des correspondances avec Mussolini ne signifie pas qu’il lui était inféodé. Au contraire, ces échanges portèrent quelques fruits au départ, le dirigeant italien de l’époque ayant commencé son « mandat » en libéralisant l’économie, ce qui incite à croire que, s’il avait vécu plus longtemps, Pareto aurait pu convaincre Mussolini de perdurer dans cette politique de libéralisation économique.


De même, il sombre dans la plus grande des confusions idéologiques : « Toute sa vie adversaire du marxisme et de l’égalitarisme libéral, Pareto publia une bordée foudroyante contre la vision-du-monde marxiste-libérale en 1902 ». Il est rare de voir ces deux idéologiques antinomiques accolées et rangées dans un même rayon.


James Alexander avait, cela dit, raison sur un point : Pareto était un adversaire forcené du marxisme au point d’avoir causé de réelles migraines à Lénine. Il ridiculisa la théorie marxienne de la lutte des classes, montrant, à juste titre, que la lutte entre les prolétaires et les capitalistes n’était qu’un type de conflit parmi tant d’autres. Pareto appuyait principalement sur la lutte des élites pour le pouvoir. En clair, le sociologue italien considérait que la thérapie marxiste ne permettrait pas d’endiguer les conflits entre les hommes mais se contenterait, au mieux, de les déplacer.


Après tout, toutes les grandes révolutions visaient à remplacer l’ordre ancien par un ordre nouveau dont les promoteurs promettaient qu’il ouvrirait une ère de paix et de prospérité. Promesses non tenues, évidemment…


Un autre aspect, méconnu, de l’œuvre de Pareto, réside dans sa théorie des dérivations. Pareto va ainsi analyser les justifications « logiques » que les gens vont employer pour rationaliser leurs actions, souvent non-logiques, car conduites par le sentiment. Il donnera l’exemple des crimes : en effet, le criminel, devant une cour de justice, va tenter de rejeter sa faute sur son ascendance, elle-même coupable de crimes, ou sur la « société » qui a été incapable de lui procurer du bonheur. Et force est de constater que ces excuses peuvent avoir un effet et permettre d’adoucir sa peine.


L’état de nécessité est un autre cas fourni par l’auteur et Pareto qui n’en est pas convaincu : en effet, pourquoi la faim d’un clochard devrait-elle être calmée par le biais d’un vol aux dépens d’un boulanger innocent ? En France, la fameuse jurisprudence « Louise Ménard » blanchit la mère ayant volé du pain pour éviter que son fils ne meure de faim. En résumé, Pareto semble regretter que les tribunaux modernes se soucient plus des criminels et des délinquants que des victimes.


La pensée de Pareto demeure d’actualité et, une fois encore, nous ne pouvons qu’inciter les passionnés de sociologie à la (re)découvrir.

 

 

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Un vol reste un vol. Et le pain est un symbole fort dans nos sociétés. Exceptionnellement le boulanger n'aurait-il pas pu s'écraser voire proposer un petit boulot de compensation ??? Il y a toujours moyen de s'arranger entre gens de bonne volonté. Doit-on tout lier à l'argent et traîner tout un chacun devant la justice des hommes ???
les méthodes de pareto utilisées dans l'actuariat, la finance et le marketing ont toujours fonctionné.

c'est quoi le problème ?
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En résumé, Pareto semble regretter que les tribunaux modernes se soucient plus des criminels et des délinquants que des victimes.
Depuis quand la faim justifie les moyens ?
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MI - 30/08/2013 à 13:59 GMT
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