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Cours Or & Argent en

Piketty Dikitty Rikitty

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Publié le 09 mai 2014
962 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 8 votes, 4,8/5 ) , 8 commentaires
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Rubrique : Or et Argent

Le débat autour du nouveau livre de Thomas Riketty intitulé Capital in the Twenty-First Century est tout aussi ridicule que tous les autres débats qui alimentent aujourd’hui la sphère publique – le produit de modèles mentaux ratés, de l’ignorance de l’Histoire et de vœux pieux. L’idée centrale de l’ouvrage de Piketty est que le capital continuera de s’accumuler et de se concentrer entre les mains des plus riches famille, et que les états-nations devraient faire ce qui est en leur pouvoir pour empêcher cela de se produire.

La première erreur des fans de Piketty tels que Paul Krugman, est de penser que la dynamique surnommée « capitalisme » est, comme tous les autres termes en –isme, un système de pensée auquel il est possible de souscrire ou non, dépendamment de son exactitude politique. Ce n’est tout simplement pas vrai. Le capitalisme ressemble dans un sens à la gravité, à une série de lois qui s’appliquent et décrivent le comportement du surplus de capital, en particulier du capital généré par les sociétés industrielles, qui n’ont pas de précédent historique. La race humaine n’avait jamais vu une telle chose auparavant. Il est devenu à la fois une source d’embarras moral et un dérangement politique. Parmi les grandeurs intellectuelles des temps modernes, nous pouvons donc compter l’idée que le capital puisse être géré par la sphère politique afin de produire une société équitable et idéale – sans effets secondaires.

D’où l’expérience osée et malheureuse du XXe siècle avec le communisme étatiste, qui prétendait abolir la richesse et n’est principalement parvenu qu’à la convertir en déchets industriels et en pollution, tout en redirigeant le reste vers un gouvernement sans foi ni loi qui régnait sur sa population de paysans avec cruauté et injustice.

Dans les autres nations industrielles, que l’on appelle l’Occident, le prétendu de l’abolition de la richesse n’a jamais vraiment pris racine, bien qu’une grande partie du capital ait été socialisé dans l’objectif d’offrir aux populations des biens publics. Le système s’est plutôt bien développé en Europe d’après-guerre, mais un peu moins bien aux Etats-Unis, après la décennie Eisenhower, lors de laquelle la force de travail jouissait d’un pouvoir d’arbitrage des salaires. Ce système se délabre aujourd’hui, pour une raison que Piketty et Co. manquent bien souvent de relever : les économies industrielles déclinent en parallèle aux énergies fossiles peu chères.

Piketty et ses amis sont d’avis que l’orgie industrielle pourra se poursuivre d’une manière ou d’une autre, que quelqu’un inventera toujours une nouvelle technologie innovante pour contourner le besoin en énergies fossiles, et que le capital ne cessera jamais de croître. Cette notion est enfantine, idiote et erronée. L’énergie et la technologie ne sont pas interchangeables. Si vous n’avez plus d’énergie, vous ne pouvez pas la remplacer par la technologie. Les techno-narcissistes comme Jeremy Rifkins et Ray Kurzweils imaginent que nous pourrons toujours trouver des solutions miracles, mais ce ne sont que des paroles en l’air destinées à apaiser une ploutocratie trop crédule. Nous faisons face en réalité à une contraction sans précédent du capital, et à une impossibilité imminente d’en générer davantage. C’est ça qui viendra changer la donne, et non le mythe du gaz de schiste ou d’une renaissance industrielle.

Il est évident que même en cas de contraction de capital, du capital existera toujours. Et Piketty a certainement raison lorsqu’il dit que le capital tend à être concentré (s’il n’est pas emporté par le déluge de promesses de rembourser telle ou telle obligation). Il a toutefois tort lorsqu’il dit penser que les conditions générales dont nous jouissons aujourd’hui resteront encore avec nous pendant un certain temps – comme par exemple l’organisation des états-nations et leur capacité à contrôler les populations. Je suppose que cela puisse paraître contre-intuitif dans notre univers actuel de « Deep State » aux harmoniques de télésurveillance et d’omnipotence on ne peut plus Orwelliennes, mais je suis d’avis que le « Deep State » finira par s’étouffer sur l’essoufflement des retombées de la technologie, et que les états-nations en général finiront par devenir impuissants et se diviser en plusieurs unités plus restreintes. Le monde entier pourrait selon moi s’en retourner à l’ère médiévale à mesure qu’il fera face au déclin de l’énergie et à ses conséquences pour la génération de capital, le secteur bancaire et toutes les autres opérations liées au capital moderne. Pour ainsi dire, le capital deviendra bien moins moderne qu’il l’est aujourd’hui.

Certaines familles, certains individus s’accrocheront au capital, qui pourra dans un premier temps continuer de s’accumuler, bien qu’en des volumes inabordables pour les activités industrielles. La théorisation politique à la Marx ou à la Thomas Piketty ne les en privera pas, mais d’autres forces le feront. La meilleure manière de comprendre tout cela est d’observer la « circulation des élites », qui fait référence à la tendance historique de remplacement d’une classe d’élites par une autre, souvent par la force. Cette circulation des élites se produit d’une manière ou d’une autre, et même le cas des bolcheviks russes du XXe siècle peut être expliqué ainsi.

Dans tous les cas, le fait que les affaires humaines choisissent de suivre une voie plutôt qu’une autre ne signifie pas qu’elles ne devront jamais changer de cap. Je doute que les Warren Buffet et Jamie Dimon du monde voient un jour leur richesse confisquée par le service des impôts. Il y a bien plus de chances qu’on les retrouve pendus à des lampadaires ou traînés sur plusieurs centaines de mètres derrière leurs propres limousines. Après tout, le deuxième grand mythe de notre temps, après celui qu’est de penser que nous pourrons toujours créer quelque chose à partir de rien, est l’idée que nous pourrons organiser politiquement notre sortie de l’impasse dans laquelle la civilisation est aujourd’hui prise au piège. Piketty ne fait que nourrir cette illusion.


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
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RIKITTY ? NON, DITEKKY ? PIKETTY, AH !

Tout l'humour de ce canard est là !! ET pourtant il y avait forcément matière à ....

Le fondement du livre-parpaing est d'abord, d'être un tableur statistiques, avec une idéologie dans le commentaire certes !

Mais , c'est bien sûr, JHK n'a pas d'idéologie dans le commentaire, certes !

Et quand bien même c'est un anarcho-capitaliste qui commenterait ; Est-ce que les tableaux statistiques seraient faux, irréalistes et invraisemblables ?

Qu'est-ce que les cloportes sont petits vus de loin et combien leurs métamorphoses gâchent d'énergie et d'intérêts (= encre et lecture)


P S : aucun commentaire en particulier n'est visé, je le jure ; peut-être parce qu'indigne d'attention vu que jamais on ne justifiera :

"Un malin peut amener un fragile à se suicider ; c'est tout simplement ignoble !! (j'oubliais : et injustifiable )
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Je dirais même plus :
??????

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Serait-ce parce que j'ai mis (7x!) que vous avez mis (3x?) ?

En fait je trouve que c'est plutôt bien, mais pourquoi -1 sans un mot !
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Le socialisme est un des cancers les plus redoutables de l'humanité.
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Le plus redoutable c 'est l' utra-libéralisme ou néolibéralisme .
Qui est un socialisme inversé !
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@ lemousquetaire
Effectivement : socialisme + 1/socialisme = socialisme²/socialisme + 1/socialisme....... On en sort pas !
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@ merisier,
cancer ... surtout du fait de ses métastases et autres proliférations, quant au VIH induit, il est patent.
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Serait-ce parce que j'ai mis (7x!) que vous avez mis (3x?) ? En fait je trouve que c'est plutôt bien, mais pourquoi -1 sans un mot ! Lire la suite
9mbre2003 - 12/05/2014 à 15:39 GMT
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