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Cours Or & Argent

Pourquoi le système bancaire centralisé ne disparaît pas

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Publié le 14 mars 2017
962 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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SUIVRE : Inflation
Rubrique : Fondamental

Seule une poignée de gens s’inquiète de la subsistance des banques centrales, et ces gens sont ceux qui en tirent profit. Certains d’entre eux en tirent très gros. Le citoyen ordinaire ne sait quant à lui rien des banques centrales, et ne cherche pas à en apprendre plus. Et c’est exactement ainsi que le veulent ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide économique et politique.

Une banque centrale naît de faveurs politiques – des faveurs accordées à de gros banquiers et à des politiciens désireux d’acheter des votes et de partir à la guerre. Partout où il existe une banque centrale, il existe des lois qui permettent son existence. Pour les faire appliquer, une certaine force politique est nécessaire. Une banque centrale ne naît pas d’un accord entre banquiers. Elle naît d’un accord entre banquiers et politiciens, garanti par la force de monopole du gouvernement. Une banque centrale n’est pas une entité de marché libre, bien qu’elle se présente souvent comme telle.

Les banques centrales sont souvent qualifiées de chasseuses d’inflation. Mais parce qu’elles ont le monopole de la production de monnaie, elles sont en conséquence la seule source possible d’inflation.

Les banques centrales sont dîtes responsables du fonctionnement du capitalisme. En rendant impossible la découverte des prix et en menant une guerre incessante contre les épargnants, elles sont en revanche anticapitalistes. Pour étouffer le capitalisme et le remplacer par un système de copinage et d’instabilité, il suffit de placer le marché entre les mains de banquiers centraux.

Tous les manuels qui discutent de l’histoire de la banque centrale des Etats-Unis, la Réserve fédérale, expliquent qu’elle est apparue en tant que solution aux diverses paniques du XIXe siècle et de la panique de 1907. Ce qu’ils n’expliquent pas en revanche, c’est comment ces paniques sont apparues : par le biais du système bancaire de réserve fractionnaire. Pour dire les choses simplement, le système bancaire de réserve fractionnaire consiste en la possibilité pour une banque de livrer à deux individus la même unité monétaire en même temps. C’est une procédure standard pour les banques, qui n’est jamais contestée, si ce n’est par les économistes autrichiens.

 

A mesure que les banques centrales se sont vues demander de jouer un rôle majeur dans le financement de la première guerre mondiale, les belligérants européens ont suspendu les paiements en or – en d’autres termes, ils ont rendu illégale la monnaie résistante à l’inflation. Ils ont ainsi pu prolonger la guerre et générer des records historiques de pertes humaines. Aux Etats-Unis, le public américain a été fortement découragé d’échanger sa monnaie papier pour l’or qu’elle représentait. Comme l’a écrit l’historien Ralph Raico dans Great Wars and Great Leaders: A Libertarian Rebuttal,

 

Si la guerre ne s’était pas produite, les Hohenzollern de Prusse seraient probablement restés les chefs de l’Allemagne, et leur panoplie de rois et de nobles subordonnés les responsables des régions de moindre importance. Qu’importe les votes qu’Hitler aurait pu obtenir aux élections, aurait-il pu ériger sa dictature totalitaire et exterminatoire face à une telle superstructure aristocrate ? Peu de chances. En Russie, les quelques milliers de révolutionnaires communistes de Lénine faisaient face à l’immense armée impériale de Russie, alors la plus grande armée du monde. Pour que Lénine ait des chances de parvenir à ses fins, il lui fallait d’abord pulvériser cette armée. Et c’est ce que les Allemands ont fait. Un vingtième siècle sans Grande guerre aurait pu être un vingtième siècle sans Nazis ou Communistes. Imaginez un peu ça. [pp. 1-2]

 

Pas de Grande guerre. Pas de Nazis ou de Communistes. Pas de banques centrales, pas de Grande guerre.

Le financement des guerres par les banques centrales en décuple l’ampleur – les rend plus longues et plus meurtrières – parce qu’il permet aux gouvernements belligérants de dépenser plus d’argent. Le système bancaire centralisé est très profitable pour ceux qui reçoivent cet argent. Et ces derniers font tout leur possible pour que les banques centrales subsistent.

La monnaie des banques centrales n’est restreinte par rien de tangible. Les individus peuvent acheter de l’or ou de l’argent, mais les pièces d’or et d’argent ne sont plus considérées comme étant des monnaies. Seul le papier des banques centrales est une monnaie dans le sens de moyen d’échange largement accepté. Le gouvernement en a décidé ainsi, pas le marché libre. Partout où il y a une monnaie fiduciaire – qu’elle soit de l’or, de l’argent, du papier ou des chiffres sur un écran – il n’existe pas de marché libre.

Les gens se moquent des questions monétaires tant que la monnaie leur permet de s’acheter ce qu’ils désirent. Ils s’y intéressent lorsqu’elle ne le leur permet plus, bien qu’ils ne les comprennent que rarement. Ils savent qu’on les trompe, mais ils ne savent pas comment. Ils ne savent rien du système bancaire de réserve fractionnaire, et s’ils en savaient plus, les économistes leur diraient qu’il s’agit de quelque chose de parfaitement normal. Même le grand maestro amoureux de l'or a qualifié cette fraude de pratique légitime, comme il a lui-même qualifié l’expansion de crédit sous l’étalon or contrôlé par le gouvernement.

 

Les propriétaires d’or individuels sont incités, au travers de versements d’intérêts, à déposer leur or en banque (et à retirer des billets en échange de cet or). Et parce qu’il est rare que tous les déposants cherchent à retirer leur or en même temps, un banquier ne doit à tout moment conserver qu’une fraction de ces dépôts sous forme d’or. Ce qui lui permet de prêter plus que les sommes représentées par ces dépôts d’or (il détient donc des titres sur de l’or plutôt que de l’or physique en tant que garantie pour ses dépôts).

 

Comprenez-vous le problème ?

 

Le système bancaire centralisé subsistera tant que le système bancaire de réserve fractionnaire restera incontesté.

 

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