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Quel genre de personne désire se faire élire ?

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Extrait des Archives : publié le 24 octobre 2011
2693 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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‘Ceux désireux d’être élus et de le rester doivent être préparés à briser chaque règle morale qu’ils aient jamais connue’


H.L. Mencken décrivait les politiciens comme ‘des hommes qui, à un moment où à un autre, ont compromis leur honneur, soit en abandonnant leurs convictions, soit en faisant l’apologie de ce en quoi ils n’ont pas foi’.

‘L’homme politique est un homme de vanité’, écrit-il, ‘mais pas un homme de fierté’.

Le sage de Baltimore voyait juste quand il disait que gagner une élection aux Etats-Unis nécessitait la suspension de toute règle éthique et de toute forme de bon sens qu’une personne puisse posséder. Même ceux qui embrassent une carrière politique avec les meilleures intentions et qui ont les capacités d’exceller réalisent bien vite que les qualités requises en politique n’ont rien à voir avec ce qu’ils pouvaient penser.

Lew Rockwell explique que, bien que la compétition sur les marchés améliore généralement la qualité des produits, il n’en va pas de même pour la compétition politique.

Les seuls domaines d’excellence des hommes politiques sont le mensonge, la tricherie, la manipulation, le vol et l’assassinat. Le prix des services politiques augmente constamment, qu’il consiste en des impositions ou en des pots-de-vin payés contre protection (également connus sont le nom de contributions de campagne).

F.A. Hayek expliquait dans son livre The Road to Serfdom, qu’en politique, les pires créatures sont les premières à grimper en haut de l’échelle. Comme il l’écrit, ‘il nous faut observer des standards moraux des moins élevés, dans lesquels les instincts les plus primitifs prévalent, afin de comprendre des hommes politiques’. En premier lieu, Hayek indique que les personnes d’intelligence supérieure ont des goûts et points de vue différents de ceux des autres.

En deuxième lieu, ceux se trouvant au sommet de la chaine politique ‘gagnent le soutient du docile et du crédule’, qui accepte déjà les valeurs et idéologies qui lui sont imposées. Les totalitarismes dépendent de ceux qui sont guidés par leurs passions et leurs émotions plutôt que par quelque forme de pensée critique.

Enfin, les dirigeants politiques font preuve d’un sentiment négatif de haine de l’ennemi et d’envie de la personne aisée. Afin d’appeler les masses à les soutenir, les politiciens prêchent un discours du type ‘nous contre eux’.

‘L’état d’avancement d’un parti ou groupe totalitaire dépend largement de la volonté de ce dernier à accomplir des tâches immorales’, explique Hayek. ‘La fin justifie les moyens, et c’est là une éthique individualiste déniant toute morale. La règle fondamentale du collectivisme est l’éthique’.

‘Ceux qui espèrent se voir élus et le demeurer doivent se préparer à briser toute règle morale qu’ils aient jamais connue’. L’économiste Frank Knight note que les personnes possédant quelque autorité ‘auront à accomplir de mauvaises choses qu’elles le veuillent ou non : la probabilité que ces dernières n’apprécient pas la possession et l’exercice du pouvoir est la même que de voir un homme au cœur tendre s’engager comme bourreau sur une plantation cultivée par des esclaves’.

Bien que des individus des plus pathologiques gagnent de telles positions au gouvernement, ils utilisent à leur guise le mot liberté afin de décrire leur programme. La ‘liberté collective’ est promise, ne signifiant pas liberté pour chaque membre individuel de la société, mais plutôt la liberté pour le gouvernement de faire ce qu’il désire de la société qu’il dirige.

Il n’existe aucune comptabilité: plus important est le pouvoir, plus il est possible pour celui qui le possède de commettre de crimes.

Il devient ainsi une ‘impossibilité psychologique pour un homme honnête d’entrer dans les rangs du pouvoir sous l’Union Fédérale’, écrit Mencken. La démocratie rend possible pour le démagogue d’enflammer la mentalité enfantine des masses par la simple vertu qu’est son talent pour le non-sens. Le roi peut en faire de même sous une monarchie, mais uniquement par la vertu de sa naissance.

Ceci contraste avec l’ordre naturel comme le décrit Hans-Hermann Hoppe dans son ouvrage Democracy: The God that Failed: ‘les sources ultimes de la civilisation humaine sont la propriété privée, la production et l’échange volontaire’. Cet ordre naturel doit selon Hoppe être maintenu par une élite naturelle ayant une ‘autorité naturelle’, non pas par élection comme c’est le cas dans une démocratie, ni par naissance comme dans une monarchie, mais par son ‘achèvement, sa richesse, sa sagesse, sa bravoure, ou encore une combinaison de plusieurs éléments précités’. C’est tout simplement l’inverse de tout ce qu’ont utilisé Mencken et Rockwell pour décrire le fonctionnement de la démocratie.

Dans son livre "Natural Elites, Intellectuals, and the State", Hoppe écrit que dans chaque société, seul peu d’individus sont capables de briller par leur talent :

Du fait de leur richesse supérieure,  de leur sagesse, et de leur bravoure,  ces individus possèdent une autorité naturelle, et leurs opinions et jugements imposent le respect. De plus, du fait des mariages sélectifs et des lois civiques et d’héritage génétique, cette autorité naturelle a la possibilité d’être transmise entre plusieurs familles nobles. C’est alors auprès des chefs de cette famille, possédant les achèvements les plus poussés et une conduite personnelle implacable, que les citoyens pourront se plaindre du comportement d’un autre. Ces chefs de l’élite naturelle agissent en tant que juges et faiseurs de paix, souvent conscients de l’importance de leur sens du devoir et concernés par la justice civile.

D’une part, la démocratie permet à tous d’embrasser une carrière politique. Il n’y a aucun besoin pour les masses de reconnaitre une personne comme étant ‘sage’ ou ‘couronnée de succès’, comme l’ordre naturel tel qu’il est décrit par Hoppe le requiert. Il n’est pas non plus nécessaire pour un individu d’être né dans une famille noble pour accéder au pouvoir, comme c’est le cas sous une monarchie. Comme le disait le comédien Américain Bob Hope, qui est en réalité né en Angleterre, ‘J’ai quitté l’Angleterre à l’âge de quatre ans, lorsque j'ai découvert que je ne pourrai jamais être roi’. C’est peut-être parce qu’il savait qu’il ne pourrait jamais prendre la place du prince Charles que sir Richard Branson – anobli pour son entreprenariat – est demeuré où il est et possède à ce jour 360 compagnies.

Mais, comme l’explique Hoppe, les démocraties se sont étendues, et ont depuis la fin de la première guerre mondiale été aperçues comme la forme ultime de gouvernement. De plus en plus de personnes ayant connu le succès dans quelque domaine que ce soit se lancent en politique. Par exemple, de plus en plus de millionnaires entrent dans la sphère politique. Alors que les riches magnats d’anciennes générations tendaient à rester solitaires, les capitaines modernes de l’industrie tels que Ross Perot, Michael Bloomberg, Carly Fiorina, Meg Whitman et Jon Corzine se présentent à des élections. Alors que Warren Buffet, Bill Gates et George Soros n’ont jamais cherché à se faire élire, ils ont dépensé des millions de dollars afin de défendre certains groupes politiques et d’avoir de l’emprise sur les débats. Il est important de noter qu’un quart des membres de la chambre des députés et un tiers des membres du Sénat sont millionnaires.

Certains politiciens ne se présentent aux élections que par appât du gain, mais bien nombreux sont ceux qui soient préalablement jugés aisés par rapport au reste des citoyens. Que peut bien pousser un homme fortuné de se présenter aux élections? Selon ce qu'écrit Charles Derber dans son livre The Pursuit of Attention: Power and Ego in Everyday Life, les politiciens ont, depuis César et Napoléon, été poussés par leur égo surdimensionné et leur avidité pour l’adulation du public.

Le travail du psychologue Abraham Maslow nous procure des outils de compréhension quant au désir des entrepreneurs à se lancer dans une campagne à la présidence. Malsow est célèbre pour sa théorie de la 'hiérarchie des besoins', qui est enseignée dans les plus grandes écoles de management Américaines. Cette théorie est généralement présentée sous la forme d’une pyramide dont la base représente les besoins humains les plus basiques – les besoins psychologiques.


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L’idée de Maslow est que les besoins humains les plus basiques – la soif, la faim, la respiration – soient satisfaits avant qu’il ne soit possible d’accomplir quelque tâche que ce soit. La tranche se trouvant au-dessus représente les besoins de sécurité. Après avoir trouvé moyen à satisfaire sa faim et sa soif, l’homme doit s’assurer de sa survie. Si un homme se trouve constamment inquiété par des prédateurs, il n’est pas en mesure d’accomplir de grandes choses.

L’échelon du dessus représente le besoin d’appartenance. Après avoir satisfait ses besoins les plus primitifs, une personne ressent le besoin d’amour, d’amitié, de compagnonnage et de communauté. Une fois que ces besoins sont satisfaits, nous voyons apparaitre le besoin d’estime. Ces quatre premiers échelons sont surnommés les besoins déficitaires. Si une personne manque de l’une de ces choses, elle ressent la motivation de combler ce vide. Une fois que ce besoin particulier est satisfait, la motivation diminue. Ces besoins sont différents de ceux présentés au sommet de la pyramide de Maslow, qui sont les besoins d’actualisation personnelle. Ce besoin n’est jamais satisfait, et Maslow le décrit comme étant un besoin d’être.

‘Alors qu’un électorat reconnait qu’il ne fait qu’élire le moins incompétent des charlatans qui se présentent à lui, le désir commun demeure l’élection ‘de la personne qui semble la plus juste’.

Ainsi, les hommes recherchent continuellement à satisfaire leurs besoins, et lorsque les plus basiques de ces besoins viennent à être satisfaits, les individus se déplacent vers le sommet de la pyramide afin de satisfaire des besoins de plus en plus sophistiqués. Il est clair que les hommes achèvent chacun des niveaux différents de satisfaction de besoins, et selon Maslow, seuls 2% des individus parviennent à atteindre le sommet de la pyramide. Maslow a mené une étude, utilisant une douzaine de célébrités ainsi qu’une douzaine d’individus moins connus, et a développé une liste de traits de personnalité consistants aux personnes qu’il jugeait être ‘auto-actualisantes’. En plus d’être créatives et inventives, ces personnes possèdent une éthique forte et un sens de l’humour auto-dérisoire, une certaine dose d’humilité et du respect pour leur prochain, une résistance à l’acculturation, une autonomie certaine et une préférence pour la solitude plutôt que pour une multitude de relations humaines insignifiantes. Ils pensent que la fin ne justifie pas nécessairement les moyens, mais que les moyens peuvent être à eux seuls une fin.

Il est assez aisé de se rendre compte que ces individus n’ont rien à voir avec les politiciens de nos démocraties, mais plutôt avec l’élite naturelle décrite par Hoppe. Cependant, juste en dessous du sommet de la pyramide des nécessités se trouve ce qui est appelé par Marlow le besoin d’estime. Selon l’expert Dr. C. George Boeree, Maslow reconnait deux différents besoin d’estime : un assez faible, et un très fort. Alors que la forme d’estime la plus forte relève d’attributs sains tels que la liberté, l’indépendance, la confiance et l’achèvement personnel, la forme d'estime la plus faible représente le besoin du respect des autres, la nécessité de statut, le désir de gloire, de reconnaissance, d’attention, de réputation,  d’appréciation, de dignité, voire de dominance.

écrit Dr. Boeree. ‘Maslow pensait qu’Adler avait des idées derrière la tête lorsqu’il annonçait que ces derniers étaient la source de la plus grande majorité de nos problèmes psychologiques'.

Le besoin constant de statut et de reconnaissance est aujourd’hui éprouvé par tous nos hommes politiques. La fin – la compensation d’un complexe d’infériorité – justifie les moyens, aussi machiavéliques qu’ils soient.

Puisque la démocratie est ouverte à toute personne désireuse d’être élue, qu’importe sa personnalité ou sa richesse, c’est un système social dans lequel les positions de leadership sont convoitées par les sociopathes. L’individu ayant atteint le sommet de la pyramide de Maslow ne ressentira aucun attrait pour la politique, contrairement à l’individu à la recherche d’estime, qui lui, la convoitera.

Même les philosophes religieux reconnaissent les effets négatifs de ces pouvoirs.

Saint Augustin écrivait sur la théorie de la guerre et avait une vision très différente de celle de ses prédécesseurs, omettant l’optimisme habituel de l’homme à la recherche de vérité ultime et de Dieu.

Augustin ne croyait pas en la nature humaine, et discernait en la race humaine un attrait pour le mal: ‘Comme résultat de la chute d’Adam, de la vanité, et de la libido domini – le besoin de domination-, les hommes s’engagent dans toutes formes de guerres et d’actes de violence’, explique John Mark Mattox dans son livre Saint Augustine and the Theory of the Just War.

Le juge Adrew Napolitano, lors d’un discours tenu à l’université Mises, déclarait la libido domini comme étant la cause même de l’attrait humain pour la politique, dans le sens où cette dernière leur permet une forme de domination sur leurs semblables – et que les mêmes hommes qui ont fondé le gouvernement des Etats-Unis ont rédigé des lois aussi répugnantes que les Alien and Sedition Acts.

Hoppe reconnaissait les responsabilités des élites naturelles comme s’étendant bien au-delà de leur propre personne et de leur famille.

Plus les individus sont reconnus par leurs pairs comme étant couronnés de succès, plus ils sont aptes à donner l’exemple : ils se doivent de vivre selon les règles éthiques les plus strictes. Cela signifie qu’ils doivent accepter comme étant leur devoir de supporter ouvertement, fièrement et aussi généreusement qu’ils le peuvent les valeurs qu’ils ont reconnu comme étant justes.

Ils reçoivent en contrepartie une inspiration intellectuelle, et le savoir que leur nom survivra à travers les âges comme celui d’un individu ayant su briller et apporter sa contribution au genre humain.

Les politiciens, quant à eux, recherchent l’attention, et demandent à être acclamés pour chaque action qu’ils entreprennent, se portant continuellement crédit pour les politiques qu’ils ont instaurées et qu’ils jugent avoir rendu nos vies meilleures. Il n’est pas nécessaire de citer les politiciens qui ont violé les règles d’éthique et commis des crimes – cela nous prendrait la journée ! Voici qui est dit.


Avec le pouvoir placé entre de telles mains, il n’est plus nécessaire de se poser de questions quant aux dysfonctionnements de notre société. ‘Si l’on compare notre époque avec le XIXe siècle, il est clair que les pouvoirs de l’homme politique et de l’élite intellectuelle ont décliné’, écrit Hoppe. ‘Le taux de criminalité, le chômage, la dépendance sociale, la négligence, la psychopathie et l’hédonisme ont quant à eux augmenté’.

Alors que l’électorat reconnait qu’il élit la personne la moins incompétente parmi la liste de charlatans qui se présentent aux élections, l’idée constante demeure le désir d’élire ‘la personne qui semble la plus juste’. Mais la personne ‘juste’ n’est pas celle qui se présente aux élections. L’homme politique, comme l’écrit Mencken, ‘n’est pas uniquement un trou du cul, mais également un bien sinistre et dépravé personnage’.

La situation est-elle désespérée ? Non, il se pourrait très bien que notre système démocratique s’effondre, et que des hommes de réel savoir prennent les rennes de nos sociétés.

Les élites naturelles ont donc l’obligation de s’assurer que la vérité se répande. Mises et Rothbard n’étaient uniquement entendus que par le support que leur portaient d’autres. Lawrence Fertig et d’autres supportaient Mises. Les donateurs du Mises Institute supportaient le travail de Rothbard.

Comme l’écrit Hoppe, ‘Il était une fois, avant que la démocratie ne naisse, l’égalitarisme n’avait pas encore détruit les hommes d’esprit, et le sort des intellectuels impopulaires était entre les mains des individus’. Hoppe explique qu’une telle situation est désormais impossible.

Il indique que l’obligation première d’une personne est de devenir aussi riche qu’elle le peut, ‘parce que plus elle gagne de sous, plus elle peut bénéficier à son prochain’. L’élite naturelle va encore bien plus loin que cela. Elle se doit de supporter et de répandre la vérité.

Les membres du Pikes Peak Economics Club sont l’élite naturelle qui pourrait aujourd’hui changer notre société. Ils ont accepté leur devoir en tant que combattants du mal, bien qu’il soit probable qu’ils n’en récoltent jamais les fruits. Je les remercie donc de permettre aux vérités que sont la propriété privée, le marché libre et la responsabilité personnelle d’être préservées.

Nous sommes non-seulement endettés, les générations qui nous suivront le seront également.


 


Doug French

Mises.org


 

[Discours prononcé au  Mises Circle in Colorado Springs, le 18 Septembre, 2010]




 

 

 



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