C’est un article d’El Watan, le quotidien algérien, qui nous
apprend que l’Arabie saoudite, qui reste “le” mastodonte” de la production
pétrolière dans le monde, vient de décider de baisser sa production
quotidienne de 100 000 barils par jour.
Si cela est faible, c’est tout de même surprenant. En effet, si l’on
baisse la production à un moment où l’on vous explique que la croissance
économique est bonne, on va augmenter les prix considérablement. Or un
pétrole cher, évidemment, vient ralentir la croissance mondiale comme cela
s’est exactement passé en 2007, époque où le baril de pétrole était monté à
150 dollars avant de s’effondrer.
Donc le pétrole va monter… et les taux d’intérêts aussi, ce qui fait deux
moyens actionnés simultanément pour étouffer la croissance économique
mondiale.
On peut en déduire que certains veulent a minima créer une belle
récession.
Dans une conjoncture marquée, ces derniers jours, par le recul des prix du
pétrole sur les marchés internationaux, l’Arabie saoudite, premier
exportateur mondial de pétrole, vient d’annoncer son intention de réduire la
production et les exportations de pétrole dès le mois prochain, afin de
diminuer les stocks excédentaires qui ont pesé sur les prix du brut.
Hier, un porte-parole du ministère de l’Énergie a indiqué que « l’Arabie
saoudite reste concentrée sur la réduction des stocks excédentaires de
pétrole », précisant que la volatilité des marchés « est une préoccupation
commune des producteurs et des consommateurs, et le royaume s’est engagé à
atténuer cette volatilité et à en réduire les effets négatifs ».
C’est la raison pour laquelle le royaume a décidé de réduire la production
de la Saudi Aramco de 100 000 barils par jour (bj), par rapport à son niveau
de février, tandis que les exportations resteront inférieures à sept millions
de barils par jour (mbj). S’agissant de la coopération entre les membres de
l’Opep et non-Opep, le ministre saoudien de l’Énergie, Khalid Al Falih, a
estimé que cette coopération devrait pouvoir stabiliser les marchés
pétroliers. « Notre degré élevé de coopération et de coordination continuera
d’apporter les résultats escomptés », a affirmé le ministre.
À ce propos, l’Opep a relevé, dans son rapport mensuel lundi dernier, sa
prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2018 en raison
de la bonne conjoncture économique à travers le monde, ce qui devrait
favoriser les efforts de rééquilibrage du marché entrepris par l’organisation
à travers la réduction de son offre. « Le développement sain et constant de
l’activité économique dans de grands centres de demande mondiale de pétrole a
été le principal moteur de la solide croissance de la demande de pétrole »,
estime l’Opep.
Toutefois, celle-ci s’attend à ce que le marché ne revienne à l’équilibre
que vers la fin de l’année, le redressement des cours incitant d’autres
producteurs, en particulier les États-Unis, à augmenter leurs pompages. Pour
sa part, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est montrée moins
optimiste quant à un retour rapide à un rééquilibrage du marché, en raison
d’une progression plus importante de l’offre par rapport à la demande,
mettant en cause, principalement, la production pétrolière américaine.
Selon l’AIE, la production des États-Unis pourrait à elle seule égaler la
hausse de la demande mondiale cette année. Le rapport souligne qu’« après
avoir considérablement réduit les coûts de production », les producteurs
américains sont parvenus à enclencher une dynamique de production «
extraordinaire » de sorte qu’en 2018, leur produit « pourrait égaler la
hausse de la demande mondiale ».
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les entreprises pétrolières
américaines ont bien profité de la remontée des prix enregistrée ces deux
dernières années. Mais en même temps, ces dernières ont intensifié leur
production pour atteindre des niveaux colossaux. L’AIE l’a d’ailleurs mis en
exergue dans son rapport. Dans le document, il est écrit que les marchés
commencent à émettre des inquiétudes.
Lyes Mechti