Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en

Un brouillard de fraudes

IMG Auteur
Publié le 20 février 2014
803 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 20 votes, 4,9/5 ) , 1 commentaire
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
1
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Editoriaux

L’équipe Obama a fait une belle bourde la semaine dernière en nommantt Blythe Masters, responsable des ressources chez JP Morgan, au comité de la CFTC chargé de réguler les activités sur les marchés papier du maïs, des côtes de porc, du café, du cacao – et de l’or aussi, au passage, marché que JP Morgan est soupçonnée d’avoir manipulé. Une affaire parmi celles qui ont surgi récemment, comme le fiasco de MF Global de 2011 suite auquel des milliards de dollars de comptes clients se sont comme par magie retrouvés chez JP Morgan en conséquences de mauvais paris placés sur les obligations européennes. MF Global, maison de courtage spécialisée dans le négoce de marchandises, a été liquidée en 2011. La CFTC n’a jamais émis d’ordre de poursuite au Département de la justice et, bien entendu, le PDG de la société, Jon Corzine, savoure encore à ce jour des lattés au caramel dans les Hamptons. Voici à quoi ressemblent les transactions Téflon des années Obama : rien ne colle aux basques des fraudeurs.

La nomination de Blythe Masters a causé un tel vent de scandale et  tant de réactions sur Twitter qu’elle a dû se retirer des membres potentiels du comité avant la fin de la journée.

JP Morgan est l’une des banques « privilégiées » dîtes indispensables à la finance mondiale. Si l’une d’entre elles faisait faillite, la matrice d’obligations globale – et donc de la monnaie globale – se réduirait à un nuage de fumée de promesses brisées. Elles travaillent main dans la main avec leur partenaire des ténèbres, la Fed, et leur mission première est d’acheter des bons du trésor et des billets de banque au gouvernement pour les « vendre » à la Fed (sans oublier d’obtenir des commissions en cours de route). La Fed prête à son tour des milliards de dollars à ces banques à taux d’intérêt zéro pour qu’elles placent ensuite cette monnaie « empruntée » auprès de la Fed avec intérêts. Il est ici question d’obtenir de l’argent en échange de rien du tout, et même de faibles taux d’intérêts permettent des profits importants compte tenu des volumes impliqués.

Ce « carry trade » a été mis en place parce que les banques privilégiées sont devenues insolvables après 2008 et avaient besoin de « réserves » pour devenir saines à nouveau. Mais ce concept était sommaire, puisque les standards comptables avaient été abandonnés officiellement en 2009 suite à la déclaration par le Financial Accounting Standards Board (FASB)que les banques pouvaient reporter leurs actifs sur leurs bilans aux prix qui leur plaisaient. En clair, la stabilité des plus grosses banques des Etats-Unis ne pouvait plus être déterminée, point final. Les banques sont passées au-delà de la comptabilité et de la loi. C’est à ce moment-là qu’elles ont commencé à déplacer les instruments de prêts immobiliers et de produits dérivés à valeur inconnue depuis leurs coffres vers ceux de la Réserve fédérale, où ils se trouvent encore à ce jour et moisissent tels un paquet de steaks hachés dans les sous-sols d’une chaine de hamburgers en banqueroute.

Toutes ces magouilles incompréhensibles ont été imaginées parce que la dette du monde ne peut être remboursée. L’économie du monde, construite dans l’urgence au fil des décennies, ne peut fonctionner sans remboursements de dettes, qui est l’essence du crédit – la confiance implicite fondamentale au système bancaire. Vous obtenez du crédit parce que d’autres ont confiance en votre capacité à rembourser. Après un moment, il n’est plus question que d’une convention au milieu de millions de transactions. Ce qui s’est passé, c’est que cette convention est restée en place et que la confiance à disparu. Elle a notamment disparu pour ce qui concerne les too-big-to-fail.

Tout le monde est maintenant parfaitement au courant de ce petit jeu et essaie désespérément de s’en sortir, avec l’aide de la Réserve Fédérale. Plus personne n’a confiance dans le système et la dette est coincée entre Charybde et Scylla, priant pour se faire oublier, pardonner et en tout état de cause  laissée tranquille pour un petit moment encore.  A propos, la raison pour laquelle le crédit et la confiance se sont évaporés est parce que le pétrole n’est plus bon marché et qu’en conséquence les économies mondiales ne peuvent plus croître. Elles ne peuvent même plus assurer les opérations de maintenance courantes de notre société techno-industrielle. Elles ne peuvent plus que prétendre le faire.

Les marchés d’actions ne sont plus que les carnets de score de joueurs qui ne peuvent plus que mentir et tricher pour faire durer un peu plus le jeu.  Quelque part, toutefois, au-delà de la fraude et du maquillage des comptes, il reste le vrai monde qui n’est pas prêt de disparaître.  Nous n’avons juste pas la moindre idée de ce à quoi il ressemblera lorsque le brouillard de fraude s’éclaircira.



Données et statistiques pour les pays mentionnés : Etats-unis | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Etats-unis | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :4,9 (20 votes)
>> Article suivant
James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé et une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde reviendra à un modèle décentralisé et local.
Voir son site webS'abonner à ses offres
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
Les renards nommés à la direction du poulailler... On dira ce qu'on voudra, mais Obama laisse un arrière gout d'escroquerie permanente et de complicité avec la ploutocratie qui est en train de mettre la main sur les Etats Unis.

Comme le disent les anglais, une fois c'est un hasard, deux fois c'est une coincidence, trois fois c'est un complot.
Evaluer :   7  0Note :   7
EmailPermalink
Dernier commentaire publié pour cet article
Les renards nommés à la direction du poulailler... On dira ce qu'on voudra, mais Obama laisse un arrière gout d'escroquerie permanente et de complicité avec la ploutocratie qui est en train de mettre la main sur les Etats Unis. Comme le disent les ang  Lire la suite
ELS - 20/02/2014 à 05:26 GMT
Note :  7  0
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX