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BHP Billiton veut régner sur les mines

L'anglo-australien révise son offre à la hausse mais ne séduit pas Rio Tinto.

Tout cela finira-t-il par un mariage ? Hier à minuit, heure de Paris, BHP Billiton a franchi le pas en confirmant, et en réévaluant, son offre de rachat de son concurrent Rio Tinto. Une opération de géant. L'offre valorise sa cible 147 milliards de dollars environ, avec la promesse de procéder à un rachat d'actions pour 30 milliards de dollars en cas de succès de l'OPA.

La réponse de Rio Tinto ne s'est pas fait attendre. Quelques heures plus tard, le groupe minier a rejeté la proposition. «L'offre de BHP Billiton, bien qu'améliorée, ne reflète toujours pas la valeur des actifs et des perspectives de Rio Tinto», a déclaré Paul Skinner, le président du groupe, sans toutefois fermer la porte à son concurrent : «Nos plans resteront inchangés, à moins qu'une offre reflétant la valeur de Rio Tinto ne soit formulée.»

BHP est patient et affirme ne pas vouloir surenchérir. Il dispose pourtant des moyens de ses ambitions. Au cours des six premiers mois de son exercice, présentés hier, il a dégagé près de 8 milliards de dollars de trésorerie, pour 25 milliards de chiffre d'affaires et 6 milliards de bénéfice ! Une force de frappe considérable qui ne semble pas dissuader les velléités de contre-attaque. À commencer par les deux alliés de circonstance, le chinois Chinalco et l'américain Alcoa, deux géants de l'aluminium, qui se sont associés pour prendre 9 % de Rio Tinto.

Menace sur les prix mondiaux

La fusion des deux anglo-australiens donnerait naissance à un géant qui effraye les groupes métallurgiques et pourrait susciter une levée de boucliers de la part des différentes autorités de la concurrence concernées. Premier producteur mondial de bauxite (aluminium), de minerai de fer (acier), il aurait aussi des positions dominantes dans le cuivre, le charbon, le nickel… Et serait donc plus à même d'imposer ses conditions commerciales dans un marché déjà inflationniste. «Les miniers dépensent plus pour se racheter mutuellement que pour découvrir de nouveaux gisements, analyse Patrick Buffet, le patron d'Eramet. Cela contribue à entretenir le déséquilibre entre l'offre de minerai et la demande.»

Au grand dam des consommateurs. Nous sommes tous indirectement clients de Rio Tinto ou de BHP, qui fournissent ces matières premières nécessaires à l'élaboration des voitures, canettes de boisson, électroménager, avions, trains… La liste est très longue.

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