L'Algérie est-elle menacée d'hyperinflation ? Pour « El Watan », la décision du gouvernement « de faire tourner la planche à billets » en ouvrant la voie à des financements non conventionnels suscite des inquiétudes. Certes, rappelle le journal, ce n'est pas la première fois que le Trésor recourt à une telle action : de 1965 à 1990, il s'était refinancé auprès de la Banque d'Algérie et avait obtenu « le droit à des découverts sans limites » auprès de la banque centrale, sans que cela engendre une inflation démesurée.
Mais le contexte économique est aujourd'hui différent : le dinar s'est déprécié en trois ans de crise, de plus de 30 %. Une dévaluation qui a déjà entraîné une forte hausse des prix. Le quantitative easing, qui a été réalisé pour faire face à la crise de 2008 dans d'autres zones monétaires avec des achats massifs de bons du Trésor, est une technique qui a tendance à gonfler la masse monétaire.
Tout repose sur les hydrocarbures
Pour justifier sa décision de recourir à des financements non conventionnels, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé ainsi que les banques centrales de ces pays, notamment du Japon, avaient réussi une telle opération. « Sauf que l'Algérie, lui répond "El Watan", n'est pas le Japon. » L 'économie algérienne ne dispose pas de potentiels de production et d'exportation en dehors des hydrocarbures. Pour faire face au risque d'hyperinflation, le journal recommande au gouvernement de faire preuve de prudence et de laisser à la banque centrale « toutes ses prérogatives en matière de politique monétaire ». Mais est-ce possible en Algérie ?
J. H.-R.