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Aisés, mais pas riches

La politique fiscale d’Emmanuel Macron donne du pouvoir d’achat à tous les actifs du secteur privé. Mais ceux qui ne sont concernés ni par la taxe d’habitation ni par la fiscalité du capital peuvent se sentir négligés depuis dix ans.

Par Dominique Seux

Publié le 16 oct. 2017 à 19:06

C’est un ressenti qui se répand rapidement dans certaines catégories de la population et que le gouvernement aurait tort de négliger. Un certain nombre de Français ont l’impression de passer à côté des cadeaux fiscaux du début du quinquennat Macron. A regarder leurs revenus, ils ne sont pas les plus à plaindre loin s’en faut, et ils ne sont pas non plus très nombreux. Mais ils constatent qu’ils ne sont pas nécessairement concernés par les réformes les plus emblématiques dont chacun parle. « Ils », ce sont des cadres moyens-supérieurs, certaines professions indépendantes, des dirigeants de PME etc, ceux que l’on appelait autrefois et péjorativement les « bourgeois ».

D’où vient ce sentiment ? Huit contribuables sur dix seront totalement dispensés de la taxe d’habitation tandis que l’ISF sera supprimé ou allégé pour plusieurs centaines de milliers d’autres. Mais entre les deux ? Quid de tous ceux qui ne bénéficieront ni d’une mesure ni de l’autre ? L’accent a beaucoup été mis sur les plus de deux millions de retraités qui verront leur pouvoir d’achat diminuer en raison de la hausse de la CSG non compensée, pour eux, par la suppression de la taxe locale. Pour les actifs du secteur privé, la situation est a priori plus favorable avec le gain de pouvoir d’achat (supérieur à 1%) lié à la bascule entre les cotisations sociales et la CSG. 

C’est factuellement exact et les simulations que nous publions le confirment. Pourtant, ce sont ces contribuables, propriétaires immobiliers mais sans gros portefeuille d’actions, qui seront les moins « gagnants » du quinquennat. Surtout, ce sont eux qui avaient pris de plein fouet les ponctions du précédent. Notamment des familles : entre la diminution du quotient familial et le plafonnement des allocations éponymes, deux millions parmi les 40% les plus aisées ont vu leur niveau de vie reculer, parfois sèchement sans que cela fasse grand bruit. Selon la Cour des comptes, 136.000 ont perdu plus de … 5.000 euros par an. 

Pour certains de ces Français « à l’aise » sans être « riches » ou fortunés, qui constituent l’encadrement économique des entreprises et de l’économie, le bilan de la décennie 2010-2020 a de bonnes chances d’être neutre, voire négatif, en termes de pouvoir d’achat. Dès lors, il est logique que l’idée lancée par des parlementaires et reprise par Bruno Le maire de poursuivre la réforme des prestations familiales pour en faire définitivement une politique sociale suscite des réactions. Depuis, Edouard Philippe a écarté toute mesure rapide et isolée, mais la piste reste sur la table. Emmanuel Macron, soutenu à la présidentielle par ces CSP +, doit prendre garde à ne pas les oublier.

Dominique Seux

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