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Pièce dor romaine - Aureus dAuguste. Source Sacra-moneta.com - Photo Numismatica Ars Classica
Pièce d'or romaine - Aureus d'Auguste. Source Sacra-moneta.com - Photo Numismatica Ars Classica

L’Empire romain était obsédé par l’or. Le métal précieux fut la base de son économie. Comme elle n’avait pas d’excédent de récoltes et ne fabriquait pas de biens, Rome transforma l’or en monnaie et l’utilisa pour le commerce. Pour garantir un approvisionnement constant, les légions romaines, qui étaient payées en or, prirent la direction des pays les plus riches du monde antique.

Dans un empire aussi puissant que l’Empire romain, le plus important était la course au pouvoir, l’étalement des richesses, l’achat de biens, le financement des armées. C’est très différent des Egyptiens qui n’avaient sans doute pas de grande armée, les Romains devaient financier un empire très étendu.

En l’an 25 av-J.C. l’empereur Auguste et quelque soixante-dix mille hommes quittèrent Rome déterminés à trouver une nouvelle source de richesse. Les mines les plus rentables se trouvaient dans les Asturies au nord-ouest de l’Espagne, un des derniers territoires tombés sous le joug de l’empire romain.

Trois mois plus tard, la bataille finale se déroula dans les brumes d’une montagne appelée Las Médulas. Ce qui se passa ensuite constitue l’un des exploits techniques les plus colossaux et les plus ingénieux de l’Histoire. L’historien romain Pline le qualifia de ruina montium, la destruction d’une montagne.

Dix mille prisonniers asturiens furent contraints de creuser un labyrinthe complexe avec des galeries entrecroisées, le travail était épuisant et particulièrement dangereux. Quand un rocher barrait le passage, on allumait un feu pour le briser, ensuite on le baignait dans un bain acide de vinaigre pour l’éroder. Dans une chaleur étouffante et une fumée suffocante, les mineurs brisaient alors la roche et l’emportaient.

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Derrière cette cruauté, il y avait un plan bien préparé. Les galeries dont certaines étaient longues de plusieurs centaines de mètres étaient en fait destinées à affaiblir la montagne, mais le secret de l’opération, c’était l’eau.

Les Romains construisirent et élaborèrent un système de canaux et d’aqueducs sur plus de trois cents kilomètres. L’eau se déversait ensuite dans un réservoir à 280 mètres sous le sommet de Las Médulas. Quand le bassin fut rempli, un signal fut transmis et les portes du réservoir s’ouvrirent. Le déluge emporta tout sur son passage.

Démontrant la grande connaissance des Romains en hydrodynamique qui était en avance de plusieurs siècles sur leur temps, l’eau se répandit dans les galeries conçues pour accélérer sa vitesse et les murs s’écroulèrent. Bientôt, la terre trembla. Une à une, les galeries et les souterrains s’affaissèrent selon un scénario prémédité qui allait ensevelir nombre d’esclaves incapables de s’échapper. Les débris se déversèrent alors à travers des canaux couverts de brindilles tressées qui séparaient l’or de l’eau.

Rome dévasta les montagnes du nord-ouest de l’Espagne avec une ampleur sans comparaison jusqu’aux temps modernes. Chaque sommet est un monument à sa cupidité. Les canaux comme celui-ci sont voûtés de manière à résister à la violente pression de l’eau. A l’époque de leur fonctionnement, ils pouvaient charrier plus de 200 millions de litres d’eau par jour. Pendant plus de deux cents ans, ils ont transporté des billions de tonnes de terre et extrait plus de 30 millions d’onces d’or pour une valeur estimée à 12 billions de dollars actuels.

La prospérité de Rome dura quelque temps, mais au IIIe siècle ap.-J.C. Las Médulas fut mystérieusement laissé à l’abandon. A Rome, les temps avaient changé, l’Empire s’écroulait. Mais depuis l’Eglise qu’avait fondée Saint-Pierre à Rome, une nouvelle influence, la Chrétienté, allait bientôt s’étendre sur toute l’Europe. Une religion riche en signes et en symboles, en saints et en miracles. Ses reliques les plus sacrées sont couvertes d’or.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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