Bachar Al Assad : le dilemme des voisins de la Syrie
Grâce au soutien de Moscou, de l'Iran, du Hezbollah libanais, des milices chiites irakiennes, Bachar Al Assad devrait rester au pouvoir, du moins pour le moment. Ce qui pose un dilemme pour les pays de la région : la Turquie, l'Arabie saoudite, le Liban et la Jordanie. Faut-il restaurer des relations avec un régime accusé de crimes contre l'humanité pour avoir notamment utilisé des armes chimiques ? « La question n'est pas que tactique. », écrit le « Christian Science Monitor ». Car la guerre civile déclenchée par la répression brutale de manifestations en mars 2011 par Bachar Al Assad a déstabilisé la région. Elle a fait plus d'un demi-million de morts. 117.000 Syriens ont été arrêtés ou ont disparu. Six millions sont des déplacés internes, 4,8 millions se sont en outre réfugiés dans les pays voisins, en Europe et ailleurs dans le monde.
La guerre n'est pas finie et Bachar Al Assad ne contrôlera au maximum que 60 % du territoire alors que les forces de l'opposition se maintiennent à Idlib, et que les Kurdes et les autres forces rebelles détiennent presque tout le Nord-Est. Au Liban, dont le Premier ministre, Saad Hariri, a traité Bachar de « monstre », la question du rétablissement de relations est néanmoins au centre de l'agenda. La Jordanie a donnE quelques signes positifs vis-à-vis de Damas. Enfin, la Turquie a quelque peu adouci sa position, son principal souci Etant la question kurde. Quant à l'Arabie saoudite, elle est enlisEe dans sa guerre au YEmen et reste fermement opposEe à TEhEran. Elle risque de rester en dehors ou de passer par l'intermEdiaire de la Russie. DEcidEment, le Moyen-Orient est encore plus compliquE que ne le pensait de Gaulle.
J. H-R