Dans la presse étrangère : la City redoute le retour politique de Marine Le Pen
Pour le « Financial Times », il n'est pas possible d'écarter, en dépit de ses difficultés actuelles, Marine Le Pen et surtout le mouvement qu'elle représente.
« Pour tout mouvement populiste qui se respecte, la marque est essentielle », affirme le « Financial Times ». Pour exister, il faut ainsi trouver un nom qui interpelle comme les Vrais Finlandais, Podemos, le Mouvement 5 étoiles, Ano (Oui) du milliardaire tchèque Andrej Babiš. Pour les mouvements au passé sordide, il faut trouver un nom plus anodin comme les Démocrates de Suède ou le Parti de la liberté, en Autriche.
Marine Le Pen, après son amère défaite à l'élection présidentielle, tente de convaincre les adhérents du Front national de changer de nom de marque afin de prouver que le mouvement se transforme pour gagner les prochaines élections. Mais le nom choisi, Rassemblement national, qui ressemble à s'y méprendre au Rassemblement national populaire de Marcel Déat sous l'Occupation, se heurte à de nombreux obstacles politiques et légaux.
Reste que pour le « Financial Times », ce changement de marque ne préfigure en rien une transformation fondamentale de la nature du FN. La preuve : la présence, lors du meeting de dimanche à Lille, de Steve Bannon, prônant le port de badge avec « racistes » écrit dessus. Mais en dépit des difficultés du mouvement d'extrême droite, le journal de la City estime que cela serait une erreur de négliger la capacité à rebondir de Marine Le Pen ou du mouvement aux racines profondes en France qu'elle représente. Face au phénomène de La République En marche d'Emmanuel Macron, les partis traditionnels français essayent de se réinventer. Et la chose dont on ne peut pas douter, c'est de la persévérance de Marine Le Pen. Sans oublier qu'en quelques années, l'Italie est passée du pays le plus pro-européen à l'un des plus europhobes. De quoi nourrir la dialectique lepéniste.
J.H.-R.