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Donald Trump et le déni de réalité

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 17 août 2017 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

« Sous le leadership du président, l'optimisme est au plus haut, les emplois reviennent et l'économie se reprend. » Aux yeux de Donald Trump, tout va très bien. Malgré une Amérique plus divisée que jamais alors que le 45e président des Etats-Unis est dans l'incapacité de condamner avec clarté la responsabilité des néonazis et des suprémacistes blancs dans les graves incidents de samedi dernier à Charlottesville, en Virginie. Son objectif, celui de se concentrer sur sa base électorale la plus étriquée, lui vaut la défiance de plus en plus visible de ses soutiens. C'est vrai des grands patrons qui conseillaient le président. Les uns après les autres, de Merck à Under Armour, d'Intel à Disney ou Uber, ils quittent le navire. C'est vrai aussi de certains républicains au Congrès qui ont fait défection, joignant leurs voix à celles des démocrates au Sénat pour empêcher l'abrogation de l'Obamacare, qui vise à assurer une assurance médicale minimum au plus grand nombre. C'est vrai enfin des Américains eux-même. D'après le dernier sondage de l'Institut Gallup, la cote de popularité de Trump continue sa descente avec un taux d'approbation de 34 %. Et le plus dur reste à faire. L'automne s'annonce encore plus compliqué que l'été qu'est en train de traverser la présidence Trump. Il y aura d'abord la poursuite de l'enquête sur les liens de son entourage avec la Russie lors de la dernière campagne présidentielle. La Maison-Blanche devra aussi obtenir l'aval du Congrès pour relever le plafond de la dette, pour la loi de finances 2018, pour le lancement d'une réforme fiscale d'ampleur, pour autoriser de gigantesques dépenses d'infrastructure, pour augmenter le budget de la défense tout en réduisant le déficit. Sans oublier de nouvelles discussions sur un projet de loi visant à se substituer à l'Obamacare ou encore sur la construction du mur de séparation d'avec le Mexique. Or l'impatient Donald Trump voudrait que tout soit fait en même temps. Certes, il peut continuer de chantonner, en plagiant la célèbre chanson française de 1935 : « Tout va très bien, Monsieur le président. » Mais le déni de réalité de Donald Trump pourrait tourner au cauchemar. Certes, le président américain a mis en sourdine ses menaces militaires contre la Corée du Nord et Kim Jong-un vient d'effectuer un pas en arrière sur son projet de lancer des missiles contre l'île de Guam. Et la Chine de Xi Jinping a, elle, fait preuve de réalisme en commençant à appliquer les sanctions commerciales prises à l'encontre de Pyongyang par le Conseil de sécurité des Nations unies. Trump n'a pas mis encore à exécution sa menace de suspendre l'accord nucléaire avec l'Iran. Mais alors que les vieux démons menacent à nouveau de venir hanter l'Amérique, il est temps que Donald Trump sorte de son dangereux somnambulisme.

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