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Emploi ensoleillé, comme à la fin de l'été

Le marché du travail s'assainit enfin en France. C'est le reflet d'une reprise qui s'épanouit, dans tous les pays avancés. Jusqu'à présager l'inévitable retournement ?

Par Jean-Marc Vittori

Publié le 13 mars 2018 à 19:40

La France crée des emplois. Par centaines de milliers. Après une crise profonde, les entreprises embauchent comme jamais elles ne l'avaient fait au cours de la dernière décennie. Tous les clignotants du marché du travail sont désormais au vert. L'industrie recrute pour la première fois depuis seize ans. L'accroissement d'un millier de salariés est certes minime, mais la tendance est franchement positive en intégrant les intérimaires affectés dans les usines. Le chômage recule chez les jeunes comme chez les seniors. Le chômage de longue durée aussi. Et les entreprises accroissent davantage leurs embauches en CDI qu'en CDD, signe le plus sûr d'une situation vraiment raffermie. L'ancien président François Hollande avait raison : l'emploi allait s'améliorer, la courbe allait se retourner. Il s'est juste trompé de quatre ans.

Cette embellie n'est pas propre à la France. Elle s'inscrit dans le grand ciel bleu de l'économie planétaire. Dans le dernier ajustement de leurs prévisions, les économistes de l'OCDE ont rehaussé leur estimation de croissance mondiale en 2018, proche désormais de 4 %. Ils soulignent que cette croissance plus forte s'accompagne de nombreuses créations d'emploi. Le taux de chômage dans le club des pays avancés est revenu au-dessous de son niveau d'avant la crise financière, à moins de 6 %. Mieux, bien mieux que le taux proche de 9 % relevé en France fin 2017.

Producteur d'appoint

Quand le ciel est bleu, il est difficile d'imaginer le mauvais temps. Les points de repère de l'emploi coïncident pourtant avec des retournements de l'activité. Des embauches comme jamais depuis une décennie… c'est-à-dire en 2007, juste avant le retournement de l'activité de 2008 et la récession de 2009. L'industrie qui recrute pour la première fois depuis seize ans… c'est-à-dire depuis 2001, avant le retournement en 2002 et le creux de 2003. Les prévisionnistes évoquent un printemps économique qui sera évidemment suivi par l'été. Mais c'est peut-être déjà l'automne qui arrive. Les saisons conjoncturelles ne sont plus ce qu'elles étaient.

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L'accélération vigoureuse de l'économie française pourrait être le signe le plus sûr de l'inversion à venir. Car avec son industrie trop peu compétitive, la France est depuis longtemps déjà un producteur d'appoint. Quand la demande repart, les fabricants allemands, espagnols ou coréens sont les premiers à en profiter. Beaucoup d'industriels français, eux, commencent à prendre vraiment de nouveaux marchés quand les usines de leurs voisins tournent à fond. Quand l'activité va bientôt patiner. C'est peut-être cette histoire qui se répète. A moins que les efforts privés et publics de ces dernières années commencent à porter leurs fruits.

Jean-Marc Vittori

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