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La Chinamerica et le reste du monde

Une trêve, mais pas la paix. Xi Jinping et Donald Trump ont mis en sourdine leur différend commercial mais les deux premières puissances mondiales n'ont pas mis un terme à leur rivalité.

Fabien Clairefond pour Les Echos
Fabien Clairefond pour Les Echos

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 2 déc. 2018 à 18:00

La Chinamerica s'est-elle mise en marche en Argentine ? Donald Trump et Xi Jinping ont conclu une trêve de 90 jours dans leur guerre commerciale en annonçant le premier une suspension de l'application de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis et le second une ouverture plus grande du marché chinois aux produits américains. Mais une cessation des hostilités n'est ni la paix ni le retour au multilatéralisme pour régler les différends commerciaux.

Elle n'autorise qu'une courte période de négociations.

Trump a mis de l'eau dans son vin pour des raisons intérieures

Certes Donald Trump a signé, cette fois-ci, une déclaration commune du G20 qui prévoit une réforme du système multilatéral de commerce. Mais il ne s'agit que d'un principe général d'adapter l'Organisation mondiale du commerce. Une OMC qui, in fine, a servi de cheval de Troie à la Chine sans qu'elle modifie ses pratiques commerciales déloyales. Et le « diable se cache dans les détails ». On est loin de l'avenir radieux rêvé par les Européens pour les relations commerciales.

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Il ne faut pas, non plus, se faire trop d'illusions. Donald Trump a mis de l'eau dans son vin pour des raisons intérieures et non pas parce que brutalement il a découvert les vertus du multilatéralisme. Le revers essuyé lors des élections de novembre par les Républicains à la Chambre des représentants est un mauvais présage.

Ralentissement de la croissance chinoise

La Chine n'a pas non plus renoncé à ses pratiques déloyales ni à son objectif du « Made in China ». Mais Xi est également confronté à un risque : celui du ralentissement de la croissance que pourrait aggraver une escalade d'un conflit commercial avec les Etats-Unis.

Reste que même si l'on peut se féliciter d'une trêve entre les deux grands, les deux premières puissances mondiales n'ont pas, non plus, mis un terme à leur rivalité géostratégique comme en mer de Chine ni à leur compétition pour le leadership mondial.

Avant tout, Buenos Aires est un signal non pas que l'Amérique et la Chine s'apprêtent à régler les problèmes du monde, mais qu'il existe d'une part une Chinamerica et de l'autre le reste du monde.

Un cessez-le-feu dans la guerre commerciale

Jacques Hubert-Rodier

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