La Suisse s'inquiète d'un dérapage de l'aide aux familles
Rien ne va plus en Suisse. « Le Temps » s'inquiète du dérapage constaté d'une nouvelle aide aux familles créée en 2012 : les « prestations complémentaires », connues sous l'acronyme PCFam. Versées par les cantons, elles doivent permettre aux Suisses de sortir d'autres aides sociales en compensant la différence entre « rentes et autres revenus » et les « besoins vitaux ».
Selon une enquête du journal, cette aide est mise sous perfusion de l'Etat fédéral. Car les PCFam « ont explosé depuis » 2012. L'année dernière l'Etat fédéral a versé 19,5 millions de francs suisses (18 millions d'euros) à ce titre (11,7 millions FS en 2013). Ce qui semble bien modeste pour un pays où le revenu par habitant est proche de 81.000 dollars. Mais le journal s'écrie : « C'est beaucoup et les pronostics sont à la hausse. » Le reste est pris en charge par les cantons. D'ici à 2030, souligne « Le Temps », l'augmentation des PCFam devrait être de 2,4 % pour les cantons et 1,7 % pour la Confédération. « Pour l'heure, note le quotidien, les PCFam sont une goutte d'eau dans cet océan, et seuls les cantons de Genève, Vaud, Soleure et le Tessin les connaissent. »
Cette aide concerne les familles nombreuses. A Genève il s'agit de 99 familles avec quatre enfants et plus. Certes il s'agit d'exceptions mais « la prise en charge heurte parfois le contribuable ».« La classe moyenne supérieure n'a droit à rien mais paie tout sans jamais être exonérée », affirme Mauro Poggia. Le conseiller d'Etat du canton de Genève et membre du MCG (Mouvement citoyens genevois - droite radicale) estime qu'il serait nécessaire de modifier ce système. Il faudrait, dit-il, donner plus « au plus précaires » et moins aux autres. La réforme n'est cependant pas pour demain. De nouvelles élections se profilent.
J. H.-R.