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Le double défi de l'emploi français

Par Jean-Marc Vittori

Publié le 14 juin 2017 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Pour la première fois de son histoire, la France va compter plus de 25 millions de salariés. Près de 300.000 postes ont été créés en un an, marquant l'épanouissement de la floraison d'emplois amorcée fin 2014. L'Insee ayant eu la bonne idée d'élargir le champ de ses statistiques sur le domaine, il devient possible de constater que l'agriculture a embauché 5.000 salariés en un an, que l'industrie en a encore perdu 20.000, que la construction a enfin recommencé à recruter et que la fonction publique s'est enrichie de près de 30.000 collaborateurs (et même de 180.000 en cinq ans, bien loin de l'atroce politique de rigueur souvent dénoncée). Ca va mieux, aurait fanfaronné l'ancien président de la République. Et c'est vrai qu'on ne peut que se réjouir de ce dynamisme qui mord sur le chômage, dont le taux est repassé au-dessous des 10 % pour la première fois depuis l'automne 2012.

Sauf que l'adage fonctionne à l'envers : quand je me regarde, je me console, et quand je me compare je me désole. Le rapport sur l'emploi que vient de publier l'OCDE, un forum international de réflexion économique, rappelle que le taux de chômage est revenu à 7 % dans les pays avancés, son niveau d'avant-crise. Le tiers de ces pays est même au-dessous de 5 %, au plein-emploi. Et cette amélioration est loin de régler un malaise profond. Stefano Scarpetta, directeur du département de l'emploi à l'OCDE, estime que 2016 a été « une année paradoxale pour la politique de l'emploi ». Le retour du chômage à son étiage d'il y a une décennie s'accompagne d'une frustration grandissante de l'opinion publique. L'emploi se distend, avec des postes moyennement qualifiés qui disparaissent au profit d'emplois bien payés, mais aussi de postes peu qualifiés à petits salaires. La France est l'un des pays où cette polarisation de l'emploi est la plus forte. Sont en jeu ici non seulement les mutations du tissu productif induites par les changements technologiques et la mondialisation, mais aussi la formation, la qualité des relations sociales en entreprise, les modalités des assurances sociales, la protection des salariés en contrat à durée indéterminée. Comme la plupart des pays avancés, la France devra adapter ses règles à l'emploi de demain. Comme les seuls pays du sud de l'Europe, elle devra aussi améliorer sa compétitivité pour résorber un chômage trop élevé. Pour relever ces deux défis, tout reste à faire ou presque.

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