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Lutte de pouvoir à Téhéran

DANS LA PRESSE ETRANGERE. Conséquence du durcissement des sanctions américaines, la confrontation entre les durs du régime et les diplomates s'intensifie en Iran.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, photographié le 30 octobre dernier à Istanbul lors d'une conférence de presse avec ses homologues turc et azéri, est désormais la cible des conservateurs du régime.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, photographié le 30 octobre dernier à Istanbul lors d'une conférence de presse avec ses homologues turc et azéri, est désormais la cible des conservateurs du régime. (OZAN KOSE/AFP)

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 23 nov. 2018 à 16:38

Modernes contre conservateurs : la lutte au sommet du pouvoir s'intensifie en Iran alors que les sanctions américaines se font de plus en plus lourdement sentir. Le ministre iranien des Affaires étrangères est dans le collimateur des conservateurs. Sa faute, pour eux, est d'avoir déclaré lors d'un entretien télévisé que « le blanchiment d'argent est une réalité dans le pays, et beaucoup de personnes en tirent profit ». D'après Mohammad Javad Zarif, qui fut le négociateur pour l'Iran de l'accord international limitant les capacités iraniennes d'enrichissement de l'uranium, « des milliers de milliards » de rials ont été blanchis par des sociétés iraniennes qui souhaitent contourner les lois. Un comportement, selon le ministre, qui empêche l'Iran de se conformer aux règles internationales. Selon lui, le risque est de voir l'Union européenne se détourner de l'Iran.

Pour le « Financial Times », ce nouveau bras de fer souligne les difficultés du gouvernement iranien face à la montée des tensions entre factions rivales à Téhéran. Car, note encore le quotidien, les partisans de la ligne la plus dure ne souhaitent pas que Zarif et le président Hassan Rouhani tirent profit d'avancées sur la scène internationale. Ce qui, selon eux, pourrait contribuer à rehausser leur stature auprès de l'opinion publique iranienne. Après le retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire et la réimposition de sanctions par les Etats-Unis le 5 novembre , l'Union européenne avait souhaité que l'Iran ratifie les conventions des Nations unies sur le blanchiment et le financement du terrorisme. Une demande qui agace les conservateurs. Pour le moment l'ayatollah Khameinei a empêché cette faction de renverser le gouvernement Rouhani. Mais jusqu'à quand pourra-t-il tenir ?

J.H.-R.

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