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Macron et le « rêve » chinois

Le président français effectue une visite en Chine à un moment clef des relations internationales et où l'Amérique n'est plus l'hyperpuissance.

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 7 janv. 2018 à 18:01

Xi Jinping a popularisé le slogan : « le rêve chinois ». Pour la France, la Chine reste aussi un rêve, la promesse d'un marché gigantesque pour les entreprises tricolores et celle de partenariats majeurs. C'est pour décrocher à son tour ce rêve qu'Emmanuel Macron effectue, de lundi à mercredi, une visite d'Etat dans l'Empire du Milieu, afin de « nouer une relation personnelle » avec le président Xi Jinping et de conclure des accords économiques, culturels ainsi qu'un « partenariat stratégique » sur le terrorisme et le climat.

Occuper le vide géopolitique

En vérité, rien de très nouveau. Ce n'est pas la première visite au cours de laquelle des annonces de contrats faramineux et d'accords stratégiques seront faites. Donald Trump s'est même vanté d'avoir conclu pour 250 milliards de dollars de contrats lors de son déplacement en Chine ! Mais ces annonces recouvrent souvent des accords passés ou des lettres d'intention jamais réalisées. Combien de centrales nucléaires la France aurait ainsi vendu à la Chine si toutes les annonces faites dans le passé avaient été concrétisées ? En Chine, en passe peut-être, demain, de devenir la première puissance économique, du moins par la taille de son PIB, la France reste un nain commercial, avec 1,5 % de part de marché, juste devant ou à égalité (cela dépend des années) avec l'Angleterre et l'Italie mais derrière l'Allemagne. Et la visite d'Emmanuel Macron sera loin de parvenir à rééquilibrer des échanges commerciaux largement déficitaires pour notre pays. Il n'existe pas de baguette magique.

C'est sur un autre terrain que la France à une carte à jouer : celle d'une France qui occuperait le vide géopolitique laissé par l'image ternie des Etats-Unis sur la scène internationale et une Allemagne qui peine à se hisser au rang d'une puissance politique dans le monde. Après le Brexit, la France sera le seul pays de l'Union européenne membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce qui lui donne un rôle plus important à jouer face à la Chine, aux Etats-Unis et à la Russie. Emmanuel Macron se veut audacieux. Reste à savoir si cette audace intéresse les dirigeants chinois.

Jacques Hubert-Rodier (Editorialiste de politique internationale)

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