Nucléaire : « le Japon doit se retirer d'Astrid »
DANS LA PRESSE ETRANGERE. L'«Asahi Shimbun» appelle le Japon à se retirer du projet de réacteur rapide Astrid, après la décision de la France de réduire ce programme.
« Le Japon doit se retirer » du projet français de réacteur rapide refroidi au sodium Astrid. L'« Asahi Shimbun » lance un appel après la décision du CEA de revoir « fortement à la baisse » la taille du démonstrateur. « La décision de la France, affirme le journal du Soleil-Levant, souligne à nouveau les sombres perspectives pour la poursuite par le Japon du développement d'un réacteur rapide en s'appuyant sur un programme technologique étranger. » La rentabilité du projet, qui demandera d'énormes investissements, semble de plus en plus incertaine, poursuit l'« Asahi ». En effet, le gouvernement français (en fait, le CEA) a fait savoir qu'il compte développer un démonstrateur d'une puissance réduite générant de 100 à 200 mégawatts d'électricité , au lieu des 600 MW initialement prévus. De plus, Paris doit décider en 2024 si le réacteur sera réellement construit. « Le Japon, rappelle le journal, a cherché à établir un système de recyclage du combustible nucléaire qui permette le retraitement du combustible usé pour en extraire du plutonium, qui sera ensuite brûlé principalement dans des réacteurs rapides. » C'est en 2016 que Tokyo, en débranchant le projet en difficulté du prototype de surgénérateur rapide Monju, a décidé de faire d'Astrid la pièce maîtresse de son programme de recyclage du fuel nucléaire. Il s'était engagé à investir 45,2 millions de dollars par année dans le projet français. « Mais on peut douter que le projet Astrid, qui sera plus faible que Monju, offre des bénéfices suffisants pour le Japon. » Ce qui inquiète le journal c'est que, si le Japon s'engage dans le développement du projet, il devra ensuite en supporter les coûts de construction qui se monteront à des centaines de milliards de yens et envoyer de nombreux ingénieurs.Peut-être pour rien…
J. H.-R.