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Un coup de pouce bienvenu aux actifs

Le basculement entre les cotisations sociales et la CSG va procurer un gain de pouvoir d'achat, notamment aux cadres d'entreprise peu favorisés jusqu'à maintenant par Emmanuel Macron. 

Par Dominique Seux

Publié le 2 janv. 2018 à 17:14

« Quand vous vous levez chaque matin, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le pays ». Inspirée du fameux discours inaugural du président Kennedy en 1961, cette invitation aux Français lancée par Emmanuel Macron le 31 décembre a pu logiquement faire sursauter certains d'entre eux. Si l'appel à l'engagement citoyen et au réveil des énergies ne peut qu'être salué, il est un terrain sur lequel nos concitoyens, et notamment les actifs, « font » déjà beaucoup « chaque matin » pour « le pays » : ce sont leurs contributions au financement de l'Etat et des services publics ou sociaux.

C'est en France que les prélèvements obligatoires sont parmi les plus élevés de tous les pays développés et ils sont très concentrés, notamment via l'impôt sur le revenu, sur les classes moyennes supérieures. Et parmi elles, une catégorie de Français s'est sentie délaissée depuis huit mois : ceux qui sont aisés sans être fortunés, en clair concernés ni par la réforme de l'ISF ni par la suppression de la taxe d'habitation, qui ont monopolisé l'attention publique. 

Qu'ils se rassurent : 2018 leur sera plus favorable. Le basculement entre la hausse de la CSG et la diminution des cotisations chômage et maladie va donner dès la fin de ce mois - et encore plus en novembre - un coup de pouce salutaire au pouvoir d'achat des salariés et des indépendants. Dans la mesure où la ristourne est proportionnelle aux revenus, ce geste sera significatif pour les cadres d'entreprise et les libéraux, pouvant atteindre plusieurs centaines voire milliers d'euros par an. Cette réforme est lourde de sens aussi sur le plan économique général : c'est un basculement de plus de 20 milliards d'euros qui s'opère des cotisations sociales vers la CSG. Née en 1991 et devenue peu à peu le premier impôt direct de France, la CSG rapportera cette année plus de 120 milliards d'euros... 

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La grande erreur du gouvernement est d'avoir raté sa communication sur le sujet. Le débat politique et médiatique s'est d'abord porté sur les perdants, réels (les retraités), puis sur l'étalement en deux fois du basculement, tout aussi réel ; mais sans s'attarder sur la contrepartie. Du coup, une grande partie de l'opinion publique reste encore aujourd'hui persuadée que la réforme se traduira par la seule hausse de la CSG à hauteur de - excusez du peu - 20 % ! Pas de chance. Emmanuel Macron sera-t-il crédité de l'opération à la fin de ce mois, quand les feuilles de paie tomberont ? C'est possible, mais ce n'est même pas sûr parce que la hausse du prix des carburants (presque huit centimes sur le gazole) va être très présente et que le capital de popularité de l'exécutif va être testé sur un tout autre sujet en ce début d'année : la limitation de vitesse à 80 kilomètres/heure (légitime) sur le réseau secondaire. Conscient de son erreur, le président promet d'ores et déjà un cadeau fiscal à ces classes moyennes aisées, la disparition pour elles aussi de la taxe d'habitation. Mais il faudra attendre 2020.

Dominique Seux ( )

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