Xi Jinping

Dans le folklore chinois, ses épais sourcils et ses larges lobes d'oreilles sont signe de bonne fortune. Le fait est que le sixième homme à avoir dirigé la Chine populaire depuis la révolution de 1949 ouvre ce mercredi en position de force le 19e Congrès du Parti communiste. Lequel compte plus de militants que l'Allemagne d'habitants !

Depuis qu'il en a pris le contrôle, en 2012, « Big Daddy Xi », comme on l'appelle à Pékin, n'a eu de cesse de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, au nom de la lutte contre la corruption. On estime qu'aucun autre dirigeant chinois n'a été aussi puissant que lui, hors Mao, le Grand Timonier dont la réputation est tombée bien bas, et Deng Xiaoping, le maître réformateur, à qui l'empire du Milieu doit sans doute d'être devenu le principal rival de l'Amérique pour la suprématie économique mondiale.

Quand on lit son CV officiel, bourré d'exploits de gestionnaire et de développeur dans les provinces où il est passé, ce qui frappe le plus c'est que ce politique extrêmement brillant, d'une stabilité d'humeur impressionnante, sait surtout bien cacher son jeu. Son apparence de bureaucrate bonhomme et ses yeux toujours à moitié fermés donnent l'impression qu'il écoute les interminables discours de congrès en rêvant à un prochain bon dîner. D'ailleurs, sa piquante épouse, la chanteuse de variété Peng Liyuan l'a un jour décrit comme un « péquenaud ».

Mieux vaut ne pas s'y laisser prendre, car cet enfant de l'après-guerre (il a 64 ans) ne cille jamais lorsqu'il s'agit d'éliminer un baron du régime trop encombrant. Ce n'est pas pour rien que son film préféré est « Le Parrain ».