Les révélations faites par WikiLeaks et le Financial Times au sujet de l’intérêt porté à l’or par le Moyen Orient – tout particulièrement par les banques centrales d’Iran et de Jordanie ainsi que la réserve souveraine du Qatar – ont quelque peu ravivé dans les esprits le souvenir du roi Ibn Saud et de ses ventes de concessions pétrolières à des compagnies pétrolières. Il en avait reçu pour paiement 35.000 souverains anglais – une pièce que nombre d’entre vous conservez dans votre propre coffre. Le bon roi avait compris toute la différence qui régnait entre la valeur de l’or et celle d’une promesse papier.
A cette époque, soit en 1933, la valeur de chacun de ces souverains s’élevait à 8,24 dollars, soit 288.365 dollars pour l’ensemble. Le prix du pétrole était d’environs 85 centimes le baril. Un souverain pouvait donc permettre l’achat de 10 barils de brut.
Aujourd’hui, ces mêmes souverains rapporteraient un peu moins de 12 millions de dollars une fois fondus, soit 338 dollars chacun, alors qu’un baril de pétrole se négocie autour de 115 dollars. Ainsi, un souverain ne permet plus que d’acheter 3 barils de brut. Cela permet de se rendre compte de l’actuelle sous-évaluation de la valeur de l’or.
Pour que ce même or permette d’acheter la même quantité de barils qu’en 1933, son prix devrait se trouver aux alentours de 5000 dollars par once – un calcul intéressant pour ceux qui s’imaginent que l’or est actuellement dans une bulle ou surévalué.
Sur le marché de l’or comme partout ailleurs, il n’y a pas de fumée sans feu. Si les membres d’une même classe d’investisseurs sont impliqués – comme par exemple les banques centrales, les fonds d’investissements… -, alors vous pouvez être sûr que d’autres membres de ce même groupe le sont également. Donc, si l’Iran, le Qatar et la Jordanie – eux aussi menacés par le soulèvement Pan-Arabique – se tournent vers l’or pour leur plus grand intérêt ; peut-on imaginer que l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Koweït n’en fassent pas de même ?
Si c’est le cas, alors de nombreuses autres nations les suivront. Le problème auquel ces pays finiront par faire face est bien connu : il n’y a simplement pas assez d’or physique disponible à la satisfaction des besoins de chacun de ces pays. Ce problème, bien sûr, se résoudra par la réévaluation du prix marché du métal jaune.