 J'apprécie toujours les papiers de mon ami contrarien Charles, même quand il n'est pas objectif; c'est dans ces moments là qu'il ressemble le plus à la France profononononde, qui est manipulée.
Les 68 arts ont cotisé pour financer les retraites de leurs parents (c'est le principe du régime per répartition qui, on l'a compris, n'est pas un régime pour faire grossir). Leurs parents ont cotisé pour payer les retraites de leurs propres parents, c'est à dire la génération qui a profité du système mais qui n'avaient pas cotisé toute leur vie de labeur (eh oui, le système n'existait pas lorsqu'ils se sont mis au boulot, c'est à dire à un âge généralement plus jeune que la génération actuelle post 68 arts). Les parents des 68 arts n'ont pas vu leurs cotisations augmenter de manière exponentielle, ce que les 68 arts ont subi. Ils commencent tout juste à constater que leurs retraites diminuent quelque peu et insidieusement.
Les 68 arts ont vu leurs cotisations retraite plus que doubler, leur nombre d'années de cotisation augmenter, le rendement des cotisations diminuer (cotiser 125 comptabilisé 100), le nombre d'années pour le calcul du salaire moyen multiplier par 2 et demi (pendant que celui des fonctionnaires restait inchangé).
Après les chocs pétroliers des années 70, l'économie mondiale se redressait et la France allait mieux. Mais, en 1981, on est parti sur des grands emprunts (emprunt Mauroy entre autre à 16% d'intérêts...) pour financer les dépenses publiques et non productives de richesse, et aucune décision concernant les retraites. Les gouvernements suivants n'ont pas eu plus de courage ... jusqu'en 2003.
Ne nous trompons pas de cible, ne dressons pas les Français les uns contre les autres; nos gouvernants actuels s'y emploient, avec une certaine réussite. Telle ou telle génération n'y est pour rien; le système est à la main de nos politiques courageux et, s'il paraissait au plus pressé lors de sa mise en place, il est pervers à long terme. Il aurait fallu réfléchir et prévoir la sortie du système par répartition (ou son aménagement profond) dès sa création. Maintenant, il faut trouver des solutions; il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé. Le problème, c'est que ceux des 68 arts qui avaient la lucidité et le courage de ne plus croire à l'Etat providence se sont pris en main en se privant d'une partie de leur pouvoir d'achat pendant leur vie active pour le retrouver à la retraite: ils sont maintenant montré du doigt comme de sales rentiers capitalistes et on cherche à leur siphonner leur épargne (taxation, impôts ...). Alors, bien sûr, on peut dire maintenant que le 68 art a volé sa retraite par répartition (en ne voulant pas payer davantage, mais il n'avait aucun pouvoir sur la gestion des régimes par répartition) et qu'il doit rembourser avec son épargne à long terme ... C'est comme cela qu'on ramasse des voix, mais que l'on favorise la fainéantise et l'irresponsabilité, ce qui va à l'encontre de la recherche d'une solution pérenne.
Mais, me direz-vous, tout le monde ne pouvait pas forcément épargner. Alors il faut faire payer les zaisés qui ont eu le culot d'avoir les moyens d'épargner... On n'est plus très loin du système communiste... dont on a pu apprécier les résultats. Mais c'était un système qui permettait au apparatchiks (soit une petite minorité) d'avoir les moyens de bien vivre et d'épargner! Être juste, c'est favoriser et reconnaître l'effort; prendre (systématiquement) aux uns pour donner aux autres (qui sont de plus en plus nombreux), c'est favoriser l'oisiveté et la débrouille (la nature humaine a un penchant naturel à la facilité). Réformer la société, d'accord, encore faut-il savoir dans quel sens! Les plus riches partent à l'étranger, les retraités partent au Maroc, les cerveaux partent au Canada et aux Etats Unis, les chômeurs restent en France ... Commenté il y a 3970 jours |
