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>La Guerre de Monsieur Hollande - Sylvain Charat - Jean de Selzac
Syrie : 5 bonnes raisons de ne pas faire la guerre, par Pierre Beylau
Pierre Beylau
La France a tout à perdre à se lancer dans une aventure hasardeuse à la remorque des États-Unis.

Mardi 27 aout, devant les ambassadeurs réunis à Paris à l’occasion de leur grand-messe annuelle, François Hollande a choisi le registre de la morale pour évoquer la tragédie syrienne. Un ton et un vocabulaire qui rappelaient curieusement celui de George Bush et des néoconservateurs américains tentant de justifier la calamiteuse expédition d’Irak. Quelques excellences ont discrètement haussé un sourcil interrogateur devant cette rupture avec l’approche cyniquement réaliste dont se réclame traditionnellement la diplomatie française. L’indignation, la compassion et les bons sentiments ne sont pas des vertus en matière de politique étrangère.

L’usage des gaz est-il un motif suffisant pour se lancer dans une aventure hasardeuse aux objectifs flous ?

Première raison : il s’agit d’une guerre civile. La société syrienne est une mosaïque religieuse et ethnique : sunnites, alaouites, chrétiens, Druzes, Kurdes. Elle est profondément divisée. Les alaouites (environ 12 % de la population) constituent le coeur du pouvoir et le fer de lance de l’appareil répressif. Mais beaucoup de Syriens qui ne portent pas nécessairement Assad dans leur coeur redoutent une prise de pouvoir des islamistes radicaux. Les chrétiens ont peur. La grande majorité d’entre eux sont orthodoxes et considèrent la Sainte Russie comme leur protecteur historique. La bourgeoisie sunnite s’inquiète devant la multiplication des exactions dans les zones “libérées”. Résultat : Assad a sans doute encore 30 ou 40 % des Syriens qui le soutiennent ou s’accommodent de sa présence.

Deuxième raison : c’est une confrontation régionale sunnites-chiites. Même si les alaouites sont de curieux chiites (ils croient à la réincarnation, vénèrent Aristote et Alexandre le Grand), ils appartiennent cependant à la grande famille de ceux qui se réclament de la descendance de Mahomet. Par opposition aux sunnites qui voient dans l’oumma, la communauté des croyants, la seule légitimité. La fracture entre frères ennemis de l’islam remonte à la nuit des temps. Au VIIe siècle (680) plus exactement, quand Hussein, petit-fils du prophète, périt à la bataille de Kerbala face aux troupes de Yazid, calife de Damas. Depuis, les chiites ont pris leur revanche. Ils gouvernent la Syrie par alaouites interposés, ont un poids politique crucial au Liban avec le Hezbollah. Grâce aux Américains, ils ont pris le pouvoir à Bagdad, où l’Iran exerce désormais une influence déterminante. Une montée en puissance mal supportée par le monde sunnite. Si l’Arabie saoudite et le Qatar apportent une aide active aux insurgés syriens, ce n’est pas pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme, mais pour renverser un gouvernement chiite allié de l’Iran

Troisième raison : la France n’a pas la maîtrise du jeu. Les rodomontades de François Hollande ne peuvent occulter une triste réalité : ce sont les États-Unis qui sont maîtres de la manoeuvre. Au Mali, la France pouvait conduire les opérations militaires et veiller à la mise en place d’une solution politique. En Syrie, elle est, pour des raisons militaires et politiques, à la remorque de Washington. Dans le sillage du général de Gaulle, Paris a longtemps cultivé une singularité dans l’Orient compliqué. Ce qui lui permettait de jouer un rôle non négligeable entre Nil et Euphrate. L’alignement sur les États-Unis prive la France de tout espace politique et expose dangereusement le bataillon français déployé au Liban dans le cadre de la Finul.

Quatrième raison : un séisme régional n’est pas à exclure. Si les frappes programmées sont très limitées, l’incendie sera peut-être vite circonscrit. Mais si l’on entre dans un cycle de bombardements-représailles, le pire est à redouter. La Syrie est sur la ligne de fracture d’une sorte de tectonique des plaques géopolitiques. L’ébranlement peut s’étendre au Liban, à Israël, à l’Irak, au détroit d’Ormouz où transite une partie importante du pétrole mondial. Si les frappes surviennent dans les tout prochains jours, le G20, samedi 5 septembre à Saint-Pétersbourg, risque d’être mouvementé, une majorité de participants étant hostiles à une action militaire en Syrie. Les Russes pourraient bien être poussés à aider encore davantage Assad et à se dissocier des Occidentaux sur le dossier nucléaire iranien.

Cinquième raison : l’hostilité des opinions publiques. Le bon peuple ne voit pas très bien pourquoi et pour quel objectif il est urgent d’aller guerroyer en Syrie même par le truchement de simples tirs de missiles. Les sondages confirment que les Français, les Britanniques, les Américains sont tous à peu près sur la même longueur d’onde. Échaudées par le précédent irakien, les opinions publiques sont très sceptiques.


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il y a 3891 jours
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Début de l'article :S’il y a bien un domaine où l’État agit de manière légitime, c’est dans l’usage de la force pour protéger ses citoyens. Frédéric Bastiat l’avait souligné dans son texte sur la Loi en rappelant que l’Etat n’est rien d’autre que « l’organisation collective du droit individuel de légitime défense... Lire la suite
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