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>Dernière tendance gastronomique : la cuisine de disette  - Pierre Desrochers - 
La recette de la confiture de Nouilles, par Pierre Dac :

Fabrication de la confiture de nouilles

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

La confiture de nouilles, qui est une des gloires de la confiserie française, remonte à une époque fort lointaine ; d’après les rensei­gnements qui nous ont été communiqués par le conservateur du Musée de la Tonnellerie, c’est le cuisinier de Vercingétorix qui, le premier, eut l’idée de composer ce chef-d’œuvre de gourmandise.

Il faut reconnaître d’ailleurs que la nouille n’existant pas à cette époque, ladite confiture de nouilles était faite du gui ; mais alors, me diront les ignorants : « Ce n’était pas de la confiture de nouilles, c’était de la confiture de gui ! » « Erreur », que je leur répondrai, « c’était de la confiture de nouilles fabriquée avec du gui. »

Avant d’utiliser la nouille pour la confection de la confiture, il faut évidemment la récolter ; avant de la récolter, il faut qu’elle pousse, et pour qu’elle pousse, il va de soi qu’il faut d’abord la semer. Les semailles de la graine de nouille, c’est-à-dire les senouilles, repré­sentent une opération extrêmement délicate.

Tout d’abord, le choix d’un terrain propice à la fécondation de la nouille demande une étude judicieusement approfondie. Le terrain nouillifère type doit être, autant que possible, situé en bord de route départementale et à proximité de la gendarmerie nationale.

Les senouilles sont effectuées à l’aide d’un poêle mobile dans lequel est versée la graine, laquelle est projetée dans la terre par un dispositif spécial dont il ne nous est pas permis de révéler le secret pour des raisons de défense nationale que l’on comprendra aisément. Après cela, on arrose entièrement le champ avec de l’eau de seltz dans la proportion d’un verre à bordeaux par hectare de superficie, on sèche avec du papier buvard, et on n’a plus qu’à s’en remettre au travail de la terre nourricière généreuse et démocratique.

Lorsque les senouilles sont terminées, les nouilliculteurs, qui sont encore entachés de superstition, consultent les présages ; ils prennent une petite taupe et la font courir dans l’herbe. Si elle fait : « ouh ! », c’est que la récolte sera bonne ; si elle ne fait pas « ouh ! » c’est que la récolte sera bonne tout de même, mais comme cela les croyances sont respectées, et tout le monde sera content.

Au mois d’août vient alors le temps de la moisson. Celui qui n’a pas vu moissonner les nouilles n’a rien vu. Les paysans mettent les nouilles joyeusement en gerbes, les gerbes en bottes, et les bottes en meule.

La nouille, encore à l’état brut, est alors expédiée à l’usine et passée immé­dia­tement au laminouille qui lui donne l’aspect définitif que nous lui connaissons. Le laminouille est une machine extrê­mement perfec­tionnée, qui marche au guignolet-cassis et qui peut débiter jusqu’à 80 kilomètres de nouilles à l’heure.

À la sortie du laminouille, la nouille est automatiquement passée au vernis cellulosique qui la rend imperméable et souple ; elle est ensuite hachée menue à la hache d’abordage et râpée.

On verse alors la nouille dans un grand réci­pient placé sur un réchaud à alcool à haute tension. Puis on verse dans le fût du récipient : du sel, du thym, du sucre, de la magnésie bismurée, du riz, du vin blanc et des piments rouges. On mélange lentement ces ingré­dients avec la nouille à l’aide d’une cuiller à pot et on laisse mitonner à petit feu pendant 21 jours.

La confiture de nouilles est alors virtuellement terminée. Lorsque les 21 jours sont écoulés, on saisit le récipient très délicatement, avec d’infinies précautions et le maximum de prudence, et on balance le tout par la fenêtre parce que c’est pas bon !

Voilà, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, en résumé l’histoire de la confiture de nouilles, c’est une industrie dont la prospérité s’accroît d’année en année, elle fait vivre des milliers d’artisans, des ingé­nieurs, des chimistes, des huissiers et des fabricants de lunettes. Sa réputation est universelle et en bonne ambassadrice, elle va porter dans les plus lointaines contrées de l’univers, et par-delà les mers océanes, la bonne parole et le renom de notre industrie républicaine, une, indé­fec­tible et démocratique.


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il y a 3433 jours
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Début de l'article :Quand les gourmets de classes moyennes sont prêts à dépenser des fortunes pour manger comme les paysans d'autrefois. Dans un article consacré aux derniers ouvrages culinaires de chefs multi-étoilés tels que René Redzepi du Noma (Copenhague) et Daniel Patterson du Coi (San Francisco), la journaliste scientifique Emma Marris estime que ce petit cercle de jet-setters de l'alimentation locale – locale, durable, biologique et éthique – est en train d'inventer une cuisine « de plus en plus sauvage, étrange et technologiquement pointue »... Lire la suite
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