– L’ « apocalypse
de zombies » du secteur minier a forcé les sociétés aurifères à réduire
leurs budgets d’exploitation
– Déclin de la production d’or
des dix plus grosses sociétés minières du monde – Byron King
– « Aucune grosse
mine n’est aujourd’hui en développement de par le monde » – Glasenberg, directeur de Glencore
– La production des
mines primaires a décliné en 2016 – Thomson Reuters, via Mining.com
– 2016 a été la
première année de déclin de production depuis 2008
– La hausse de la demande
liée à la Trumpflation et aux tensions géopolitiques, associée au déclin de
la production des mines, devrait entraîner « un prix de l’or bien plus
élevé ».
– Que se passera-t-il
quand les forces de la demande globale se heurteront à une offre d’or finie,
limitée et en déclin ?
Production d’or
sud-africaine
Je mentionne déjà depuis 2008 le
sujet du « pic de l’or » et des ramifications hautement
sous-estimées de ce phénomène pour le marché de l’or. Le risque d’un déclin
de la production d’or et d’une réduction conséquente de l’offre commence
lentement à être compris, et certains analystes se demandent désormais si
2015 ou 2016 a pu marquer l’année du pic de la production d’or.
Byron King a abordé le sujet de
plus en plus important de l’offre sur le marché de l’or, et a recueilli les
opinions et recherches du directeur de Glencore, Ivan Glasenberg, de Thomson
Reuters et de bien d’autres.
Goldman Sachs
L’effondrement de la production
d’or sud-africaine pourrait être qualifié de « canari dans la mine de
charbon », et présage certainement un déclin imminent de la production
d’or globale.
La production sud-africaine
s’affichait à plus de 1.000 tonnes en 1970, et est passée en-dessous de 250
tonnes ces dernières années. Il s’agit bel et bien d’un effondrement, puisque
de tels niveaux n’avaient plus été vus depuis 1922, et ont été enregistrés
malgré les développements technologiques de ces dernières années et des
activités minières toujours plus intensives.
Pour ce qui concerne la
production d’or globale, le plus gros producteur mais aussi plus gros
acheteur d’or au monde, la Chine, est le seul producteur mondial à avoir
enregistré une hausse de sa production ces quelques dernières années.
La production d’or chinoise a
beaucoup augmenté ces dernières années, ce qui me pose à m’interroger quant à
la véracité de ces données et à leur possible exagération par les sociétés
minières et les bureaucrates chinois. Il arrive que les sociétés minières
gonflent l’échelle de leurs actifs dans le sol et de leur production, comme
nous l’avons vu avec Bre-X, récemment popularisé par le film Gold.
Beaucoup s’inquiètent du fait
que la production d’or chinoise soit en fait en déclin aujourd’hui, à mesure
que vieillissent les mines du pays.
Voici ce qu’en dit le Daily
Reckoning :
L’or s’est très bien comporté
depuis la très attendue hausse de ses taux d’intérêt par la Fed de mercredi
dernier. Il a gagné 25 dollars dans la seule journée de mercredi. Et
aujourd’hui, il a de nouveau gagné 3 dollars pour atteindre 1.233 dollars
l’once.
L’argument le plus commun en
faveur de l’or est relativement bien connu. Les propositions de dépense de
Trump vont faire gonfler l’inflation, ce qui signifie aussi une hausse du
prix de l’or.
Mais bien qu’une majorité
des investisseurs se concentrent sur le potentiel d’une hausse de la demande,
très peu se demandent si l’offre sera en mesure de la satisfaire. Et si
l’offre ne parvenait pas à tenir la cadence de la demande, le prix de l’or
devrait grimper significativement.
Après trois années de
déclin, le prix de l’or a recommencé à grimper tout au long de l’année 2016.
Il n’en est pas moins que malgré sa hausse de l’année dernière, les dix plus
grosses sociétés minières aurifères du monde se soient majoritairement
concentrées sur une réduction de leurs coûts. La conséquence en a été un
déclin de la production d’or des mines gérées par les sociétés minières
majeures.
Selon Ivan Glasenberg,
directeur du géant minier Glencore, « aucune grosse mine n’est
aujourd’hui en développement de par le monde ». La raison en est le
retournement de l’industrie entre 2012 et 2015 – l’ « apocalypse de
zombies » du secteur minier, comme j’aime l’appeler – qui a forcé les
minières à réduire leurs budgets d’exploration et à se préparer à des
troubles futurs.
Il est essentiel de
considérer ici le récent article de Frik Els – avec qui j’ai passé une
semaine dans le Yukon l’été dernier -, publié sur Mining.com.
Frik y dissecte un récent
rapport publié par Thomson Reuters qui concerne le déclin de la production
d’or globale enregistré en 2016. Plus spécifiquement, Mining.com résume ce rapport
ainsi : « L’offre des mines d’or du monde a baissé de 22 tonnes, ou
de 3%, sur un an, selon le GFMS Gold Survey, pour atteindre 827 tonnes au
troisième trimestre de 2016 ».
Tout indique que l’offre se
soit également contractée au dernier trimestre de 2016.
Ce qui signifie que 2016 a
été la première année de déclin de la production minière depuis 2008.
Selon le rapport de Thomson
Reuters, il n’existe que « très peu de nouveaux projets et expansions
qui entreront en développement cette année, et ceux qui sont déjà prévus sont
d’une échelle relativement modeste, d’où nos attentes d’une continuité du
déclin de la production minière globale en 2017 ».
Nous vivons sur une petite
planète dont les ressources sont finies, et qui est aujourd’hui confrontée à
une très importante croissance démographique, et à une croissance infinie de
la masse monétaire globale et des instruments financiers et des produits
dérivés. Nous consommons toutes nos ressources naturelles dans leur
intégralité, et ce d’une manière qui ne peut être durable.
Le temps est donc venu de nous
poser une question importante :
Que se passera-t-il
quand les forces de la demande globale se heurteront à une offre d’or finie,
limitée et en déclin ?