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Comment est-on passé de la dévaluation des pièces de monnaie à la monnaie fiduciaire ?
Deux faits historiques distincts mais inextricablement liés ont mené au système actuel. Les orfèvres deviennent banquiers L’idée du système de réserve bancaire fractionnée a été introduite pour la première fois par les précurseurs de notre système bancaire actuel, les orfèvres.
Ci-dessus : l’un des premiers reçus d’orfèvre
Les orfèvres faisaient office de dépositaires pour l’or et l’argent, et les reçus qu’ils émettaient pour de tels dépôts commencèrent bientôt à circuler, endossant ainsi le rôle de premiers billets de banque, surtout lorsqu’ils eurent l’idée de les rédiger au « porteur » au lieu de les lier à un dépôt spécifique. Le caractère pratique de ces billets de banque, plus faciles à porter que des sacs d’or et d’argent, les rendit rapidement populaires, et il ne fallut pas longtemps aux orfèvres pour réaliser que les dépôts étaient rarement réclamés en grandes quantités. Il s’ensuivit qu’un orfèvre pouvait prêter temporairement ses dépôts de métaux précieux et toucher des intérêts sur ces prêts. Jusque-là tout va bien, c’est une pratique légitime des banques. Mais les orfèvres décidèrent d’aller un peu plus loin, en émettant des reçus supplémentaires d’or, même si ces reçus n’étaient en réalité pas garantis par un dépôt. C’est ce que l’on appela plus tard « la réserve bancaire fractionnée », pratique consistant à prêter bien plus d’ « argent » que ce que l’on possède réellement sous forme de dépôts. Ceci est clairement de l’escroquerie. Néanmoins, elle est parfaitement légale aujourd’hui, mais elle demeure essentiellement la même escroquerie que celle qu’elle a toujours été, à la différence principale qu’elle est aujourd’hui plus sophistiquée et officiellement approuvée. Lorsque les billets de banque étaient garantis (au moins partiellement) par des réserves d’or et d’argent, les escroqueries de cette nature étaient fréquemment contenues par des paniques bancaires (ou bien, d’une perspective de banquier, par la crainte de panique bancaire). Aujourd’hui, une telle crainte n’existe pas. Le « prêteur de dernier recours », la banque centrale, peut (au moins en théorie) prévenir de tels ruées sur les banques en faisant apparaître de l’ « argent » à partir de rien. Un système bancaire de facto insolvable est supporté essentiellement par cette astuce.
A suivre…
Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux d’intérêts et les politiques monétaires affectant les marchés mondiaux.