Economie et tendances des marchés, par
Richard Benson

‘La force la plus puissante dans
l’univers est celle de l’intérêt
composé’.
- Albert Einstein
‘Plus maintenant’.
- Ben Bernanke
Einstein était un
génie connu pour exprimer élégamment les lois naturelles
les plus complexes. Quoi de plus simple en effet qu’E=MC² ?
Qu’Albert Einstein ait décrété que les intérêts
composés sont ‘la huitième merveille du monde et la force
la plus puissante dans l’univers’ pourrait bien
n’être rien de plus qu’une légende urbaine, mais
qu’importe.
‘Les
intérêts composés sont la huitième merveille du
monde.
Celui qui les comprend les
gagne… Et celui qui ne les comprend pas les paie’.
- Albert Einstein
Les observations
d’Einstein collaient tout à fait avec le contexte de
l’époque, alors qu’il découvrait que
l’univers est en constante expansion. Parce que la croissance est un
phénomène naturel, la race Humaine en général et
chaque homme en particulier peut tirer avantage des lois naturelles en
diminuant sa consommation dans le présent pour investir dans le futur.
C’est là toute la force qui se cache derrière les
intérêts composés. Un grain de maïs qui se trouve
planté plutôt que mangé donnera des milliers
d’autres grains ; un gland dont on prend soin peut devenir un
solide chêne ; un champ d’olivier qui prend 40 ans à
arriver à maturité prendra soin des générations
futures. La morale est toujours la même : épargnez
aujourd’hui pour investir dans le futur. Si vous pouvez investir
à 7,2% sur 10 ans, alors votre capital doublera !
Les mathématiques de la
finance devraient être élégantes à observer, mais
grâce aux efforts de la Réserve Fédérale, elles ne
le sont pas.
Einstein est arrivé aux
Etats-Unis alors que l’Allemagne et l’Europe étaient
emportées dans une grande tourmente. L’Allemagne devenait un
Etat national-socialiste entre les mains d’un dictateur et se tournait vers
une économie planifiée. Dans une économie
planifiée, les taux d’intérêts peuvent être
fixés par le gouvernement à taux zéro ou à taux
négatif, et les comptes épargne peuvent être saisis et
utilisés pour financer l’Etat. La rivière
d’investissements qui permet de créer du capital peut être
forcée par le gouvernement de couler en sens inverse et de
détruire la création de capital. En d’autres termes, les
grains de maïs pourrissent s’ils ne sont pas semés, et
l’investissement s’assèche puisque plus personne
n’épargne.
Bienvenue en 2012, dans mes
chers Etats-Unis. Voilà quatre ans que la Fed fixe les taux
d’intérêts à zéro, et elle promet de
continuer de le faire pour encore au moins deux ans. La Fed continue
d’imprimer de la monnaie à partir de rien et d’acheter des
obligations à long terme. Les rendements des bons du Trésor
à 1,6% sur 10 ans sont bien inférieurs à
l’augmentation de prix de la nourriture, de l’énergie, des
transports et de l’éducation sur la même période.
Aujourd’hui, il
semblerait que l’inflation réelle soit bien supérieure
aux taux d’intérêts. Les épargnants, plutôt
que d’être récompensés, se voient taxés,
rackettés, et systématiquement détruits par des taux
d’intérêts qui ne leur permettent aucun retour sur capital
à mesure que la Fed tente de pousser les gens à dépenser
pour stimuler l’économie. Alors que le capitalisme tel que le
connaissait Einstein nous permettait de prospérer, nous ne sommes
aujourd’hui plus qu’une terre condamnée à manger
ses graines de maïs plutôt qu’encouragée à les
planter en prévision du futur.
Le fait que les fonds de
pension qui s’imaginent pouvoir gagner un retour de 8% soient tous
insolvables devrait-il nous surprendre ? L’encouragement des
dépenses au détriment de l’épargne engendre des
retours négatifs, c’est un simple fait mathématique.
Seuls les plus riches peuvent placer assez de capital de côté
pour s’assurer un avenir. L’Américain moyen est
destiné à devenir un pupille de l’Etat.
Einstein comprenait la physique
et les lois naturelles. Il savait que si les taux
d’intérêts étaient fixés à
zéro ou en dessous du taux d’inflation, le capitalisme mourrait.
Tenter de gérer une économie sans taux
d’intérêts réels est un peu comme tenter de faire
tenir l’univers sans gravité. Cela ne fonctionne pas.
A chaque fois que je prends
l’avion ou utilise les transports en commun et que j’entends
quelqu’un me dire ‘Si vous voyez quelque chose de suspect,
prévenez-en immédiatement quelqu’un’, je pense
à Einstein, qui est venu aux Etats-Unis pour honorer et supporter
notre système capitaliste, et qui se serait certainement
révolté contre Bernanke et lui aurait
demandé d’éteindre sa planche à billets avant que
le train du capitalisme ne déraille.
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