Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
« En tant que fonctionnaire, j’ai décidé de geler mon point d’implication jusqu’en 2017… » Je crois que c’est le commentaire le plus crétin que j’ai pu entendre depuis hier où notre Premier ministre Manuel Valls a annoncé son plan de 50 milliards d’euros d’économie.
Crétin car cela ne fonctionne pas comme ça, le monde ne fonctionne pas comme ça, et être fonctionnaire c’est d’abord choisir le service de l’État et du public. Être fonctionnaire n’ouvre pas un droit inaliénable à ce que tous les autres paient toutes vos augmentations jusqu’à la fin des temps !!
Faire son travail ce n’est pas le faire sous réserve d’être augmenté à la fin de l’année. On fait son travail parce que l’on doit faire son travail. Je rappelle à nos amis fonctionnaires qu’ils perçoivent déjà (ou encore) un salaire pour faire leur boulot ! C’est là encore du simple bon sens et derrière la boutade de ce fonctionnaire se cache un esprit mesquin. Il ne faut pas être mesquin et la dignité est quelque chose d’important… même sans augmentation. Je suis d’ailleurs persuadé que l’écrasante majorité de nos fonctionnaires en ont parfaitement conscience et qu’ils savent qu’eux aussi devront consentir comme tous les autres des efforts.
Je n’ai rien contre les fonctionnaires, je n’ai juste plus d’argent à leur donner !!
C’est ma situation et celle de tous les Français du privé qui ne sont pas automatiquement augmentés, qui ne sont pas mieux payés que dans le public, et qui n’ont en aucun cas la sécurité de l’emploi ! Alors il faut que les fonctionnaires évitent de tomber dans la provocation et l’indécence. Les fonctionnaires ne peuvent être payés comme les retraités que par l’argent qui est prélevé sur d’autres catégories de leurs concitoyens.
Encore une fois, il n’y a aucune animosité à entretenir à l’égard de fonctionnaires qui contribuent largement au bon fonctionnement de notre pays et de nos institutions. De la même façon, il ne faut pas que les fonctionnaires s’estiment plus lésés que les autres catégories. Soyons raisonnables, n’oublions pas que la sécurité de l’emploi en ce bas monde est désormais un véritable luxe dont ne peuvent bénéficier que les fonctionnaires sans que cela ne repose d’ailleurs sur aucune justification économique. J’en suis très heureux pour eux, mais objectivement rien ne le justifie. D’ailleurs, dans de très nombreux pays, les fonctionnaires n’ont pas cette « sécurité » de l’emploi. Enfin la Grèce a montré que la sécurité dont on pouvait bénéficier peut disparaître à tout moment malgré une longue tradition de protection !
Il n’y a tout simplement plus de pognon et c’est le déni pour la grande majorité !!
Que vous soyez fonctionnaire, retraité, chômeur ou allocataire du RSA, que vous soyez sympa ou pas, gentil ou pas, travailleur ou pas, que vous ayez travaillé beaucoup ou pas, mérité beaucoup ou pas, peu importe !
Que vous soyez pour ou contre, peu importe !
Il n’y a plus de pognon et quand il n’y a plus de pognon, ceux qui trinquent sont forcément ceux qui « dépendent » de l’argent des autres.
Fonctionnaires, retraités, chômeurs ou allocataires du RSA et tous les autres, vous dépendez pour vos revenus de l’argent des autres. C’est ainsi et lorsque les autres n’ont plus d’argent, nous compensons par de l’endettement. Et lorsque nous avons accumulé tout plein de dettes alors… on commence par arrêter de vous « indexer » votre salaire sur l’inflation. Vous hurlez déjà mais ce n’est que le début. Ce n’est que le début car nous n’avons plus de pognon.
Alors l’année prochaine, ce ne sont pas des hurlements pour un « gel » que vous pousserez mais des cris de douleur parce que votre revenu baissera. Il baissera car la croissance ne reviendra pas et qu’il n’y a plus de pognon !
Alors tous ceux qui bénéficient de l’argent des autres, il faut tenir comme le disait Manuel Valls le seul discours de vérité possible. IL N’Y A PLUS DE POGNON… donc il faut que chacun en prenne acte et se prépare.
Pour l’instant, et je vous renvoie au papier que j’avais écrit sur comment redresser la France en 100 jours, il ne s’agit pas d’hurler ou de rouler par terre en criant aux « droits opposables » ou encore à « l’injustice sociale ». Le monde est injuste. Profondément. La bonne question est comment peut-on adoucir ces injustices. Que doit-on payer et que doit-on ne plus payer tout en sachant que l’on n’a plus vraiment d’argent disponible.
Il faut donc collectivement choisir ce que l’on veut faire croître et ce qui qui doit décroître. Nous devons faire des choix car tout n’est pas possible.
La grande erreur de Valls et des socialistes en général
Leur grande erreur n’est pas de faire cette petite austérité, non, leur grande erreur est de ne pas expliquer clairement à tous les Français notre situation économique qui n’a jamais été aussi épouvantable depuis des décennies et de mettre chacun de nous face à ses responsabilités en choisissant un projet.
La grande erreur de nos dirigeants est de ne pas tout simplement demander l’avis du peuple et de le laisser choisir son austérité.
C’est une erreur politique fondamentale. Les socialistes en paieront le prix. Notre droite indigne n’en profitera pas et à l’arrivée, notre pays en paiera très cher le prix.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »