Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Je suis chaque jour un peu plus ébahi par la créativité (somme toute très relative, rassurez-vous) de nos dirigeants. Aujourd’hui, une fois de plus, ils m’ont surpris ! J’adore ces surprises qui d’abord me donnent largement de quoi vous écrire et puis surtout on rigole bien. Mais alors qu’est-ce qu’on rigole ! Et la créativité des ministres est avant tout humoristique. Ils nous font quand même bien rire, en tout cas jusqu’à ce que nous soyons convoqués pour passer à la caisse, ce qui là encore, rassurez-vous, arrive avec une régularité de métronome.
Eux font leurs pitreries et nous, nous payons. Ainsi va la vie dans notre beau pays
Alors qu’un de nos fleurons est en passe d’être racheté par une entreprise américaine (General Electric) qui ne rêve que d’en acquérir la technologie et les savoir-faire pour mieux la démanteler ensuite sous le regard bienveillant de l’allemand Siemens qui, du coup, verra disparaître un concurrent de taille, nos ministres font les ânes à Roissy en vérifiant s’il y a assez de panneaux « Welcome in France » devant les escalators (en panne) pour les touristes.
Alstom, LE test de la crédibilité ou de la crédulité du gouvernement
Ne nous y trompons pas. Si le gouvernement et le président de la République poursuivent l’allégeance commencée lors de leur voyage de « carpette rampante » aux États-Unis, alors ce gouvernement acceptera sans sourciller ou presque le démantèlement de la France industrielle, le démantèlement de l’un de nos derniers fleurons qui passera sans coup férir sous pavillon américain sans que nous opposions la moindre résistance, si ce n’est de principe, du type : « Le gouvernement a travaillé pour vous et pendant 15 jours il n’y aura aucun plan de licenciement et l’essentiel est préservé, quel bel accord qui profitera à notre pays en renforçant les capacités de notre grand groupe Alstom… » J’imagine déjà le communiqué de presse de reddition.
Car si nous laissons faire, alors nous serons à mi-chemin entre la reddition et la capitulation, sans oublier une once de « haute trahison » mais c’est un autre sujet.
Derrière tout cela se profile également le traité de partenariat transatlantique dont vous voyez – alors qu’il n’est pas encore signé – les prémices.
Ce gouvernement et ce président n’ont jamais montré ni courage, ni volonté, ni grandeur et encore moins de réelle volonté de défendre les intérêts de notre nation et de son peuple dans toutes ses composantes. J’ai donc les plus grands doutes sur notre avenir aussi bien en tant que grande nation (mais de cela on s’en fiche si nous sommes tous collectivement heureux) qu’en terme d’indépendance. Ce gouvernement va vraisemblablement, enferré dans une situation financière calamiteuse, nous amener tranquillement vers une vassalisation américaine déjà bien amorcée.
Vous rigolerez donc beaucoup et avec cœur lorsque vous entendrez l’autre pignouf au ministère de l’Économie vous parler de « redressement productif » de la France tout en faisant l’inverse en laissant les Américains nous réduire à l’état de pays du tiers-monde sauvé uniquement par… « l’industrie » du tourisme, qui est à l’industrie ce que la Canada Dry est au whisky pur malt !
Le tourisme, la seule fausse « bonne » idée d’un gouvernement et de dirigeants aux abois
Un article du Parisien, qui m’a donc fait fichtrement rigoler, revient sur l’escapade de Fabius et Cazeneuve, deux de nos nodocéphales en chef, à Roissy qui sont allés aujourd’hui accueillir des touristes chinois à la descente de l’avion.
« «Bienvenue en France !» C’est par ces mots que les tous premiers touristes du jour, débarquant d’un vol en provenance de Pékin, ont été accueillis lundi matin par les ministres des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, et de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en visite à l’aéroport de Roissy. «Il y a actuellement un milliard de touristes chaque année dans le monde, il y en aura 2 milliards en 2030, il faut que la France en capte une partie». »
Bon, je vous passe les blablas totalement creux de nos mamamouchis qui non seulement n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire pour favoriser le tourisme mais qui en plus vont faire exactement l’inverse. Alors Fafa (Fabius) a eu cette idée géniale qui va faire que tout le monde va venir visiter Paris, il va créer un forfait pour les taxis en partance de Roissy !! Hahahahahahaha !
Mais quel crétin ! Pour favoriser le tourisme à Paris, il va encadrer les prix des tacots ! Hihihihihiiii ! C’est tout d’abord très mal connaître le fonctionnement de nos chauffeurs de taxis et le forfait à intérêt à être avantageux pour eux, sinon les touristes risquent plutôt de ne plus trouver du tout de taxi à Roissy mais surtout le problème de l’accueil à Roissy et ailleurs en France n’est pas le prix du tacot Roissy-périph, comme si le tourisme en France était uniquement parisien (ce qui doit être le cas dans l’esprit de ces imbéciles qui nous dirigent et ne s’aventurent jamais « outre-périph »).
Soyons sympas et restons juste sur les problèmes à Roissy. Je vous propose un petit mémo à l’attention de Laurent Fabius. Je compte sur quelques âmes charitables pour faire suivre ce document au ministre « himself » car accueillir les touristes passe aussi par la maîtrise de l’anglais… Mais c’est vrai qu’apprendre l’occitan à Montauban à nos petites têtes blondes c’est vachement plus utile, sans même parler de ce que ça coûte à nos collectivités surendettées…
Confidentiel Défense. « Eyes Only » La réalité de l’accueil à Roissy. Pour le ministre uniquement (Only) !
Monsieur le Sinistre voici la liste du parfait fonctionnement de Roissy.
Afin de rester avant tout positif (être négatif est interdit de nos jours), voici la réalité de ce que vivent les vrais gens lorsqu’ils arrivent à Roissy en France où qu’ils souhaitent en partir :
1/ Les escalators fonctionnent toujours ce qui est vraiment génial car évidemment dans un aéroport en général on est vachement chargé… heureusement, ils fonctionnent… hahahahaha beuh non voyons, ils sont tous en carafe, et lorsque vous êtes en visite on ne vous fait voir que celui qui marche sombre crétin.
2/ Lorsque 50 gros porteurs déchargent 10 000 personnes, en général 2 500 guichets sont ouverts par la PAF (la police aux frontières) pour faire face à l’afflux afin de maîtriser le temps d’attente. Hahahahaha beuh non voyons, ils sont tous fermés et en général, en fait, il n’y a que deux pandores ostensiblement démotivés et tirant des gueules d’enterrement avec une queue de 800 mètres… Vous, lorsque vous sortez de l’avion, vous n’avez pas ces contrôles et vous passez par l’accueil VIP… donc vous ne pouvez pas le savoir. Résultat ? Une à deux heures de queue au mauvais moment de la journée (en général tard et tôt le matin, quand les policiers dorment et sont en effectifs réduit).
3/ Ce qui surprend immédiatement le touriste, c’est la sécurité. Il se sent tout de suite allégé. Pickpockets, agressions, rapines, vol de portables ou de papier, etc., je précise que le touriste n’a, à ce stade, toujours pas atteint les fameux taxis « forfaités » que vous nous annoncez. Personne pour porter les valises, pas de chariot et quand il y en a, ils ne roulent pas (ou alors je tombe toujours sur celui qui a une roue bloquée), signalétique de merde, incapacité à vous y retrouver dans ce dédale de merde, mauvais affichage et aucun personnel pour vous dire où aller. Quand vous trouvez une baderne de garde, il faut faire une queue d’au moins une demi-heure. Une fois votre tour, vous avez droit à une question, pas plus. L’autre répond à une telle vitesse que même moi je ne les comprends pas… imaginez un étranger !
Ne vous aventurez pas dans les sous-sols ou les parkings Monsieur le Ministre. Vos chaussures ne survivraient pas, l’urine tapissant les sols, et votre espérance de vie sans votre cohorte de gardes du corps ne dépasserait guère celle d’un GI sur les plages du débarquement à l’aube du 6 juin. Il y rode en effet quelques menus gredins tendance brigands de grands chemins. Mais des fois, tout de même, votre voiture peut survivre.
4/ Pour ceux qui réussiront à prendre les transports en commun (décrépis sur la ligne B), ils auront tout de suite une image positive des banlieues de notre capitale si tant est qu’ils arrivent entiers et non-détroussés jusqu’à Châtelet les Halles où ils devraient se perdre une bonne heure dans le labyrinthe. Pour ceux qui sont en voyage organisé, un bus les attend et les conduira au pied de la Tour Eiffel, où en général quelques hordes de gentils gamins (mais comme le dit si bien notre garde des sottes, il faut « attendre que jeunesse se passe ») attaqueront que le bus comme d’autres jadis une diligence en pillant les soutes à bagages, ce qui vous en conviendrez est du meilleur effet et de nature à pousser le touriste à consommer puisqu’il va bien falloir qu’il rachète quelques habits pour pouvoir continuer son séjour sans ses valises. Ce que je raconte-là fait le tour du monde comme les images de vidéo-surveillance où l’on voit nos « gentils » touristes se faire dépouiller aux distributeurs par de gentils enfants rhum (pas d’amalgame s’il vous plaît), images qui elles aussi font le tour du monde et nous font passer pour des crétins.
Alors améliorer l’attractivité de la France pour le tourisme c’est assez simple en fait. D’abord, il faut que le touriste se sente en sécurité. Un touriste stressé c’est comme une vache stressée, la viande est moins tendre et pas détendu, un touriste dépense moins. Accueillir convenablement les touristes c’est aussi avoir des infrastructures propres, qui marchent et qui sont en bon état. Nos infrastructures sont vieilles, en panne et, disons-le, pourries !! Allez voir l’aéroport de Kuala Lumpur, après on reparlera de Roissy en France…
Ensuite, c’est vendre des produits dérivés du type fromages qui puent et pinards… mais soulevons le vrai problème. Si nos ministres en sont réduits à vouloir nous faire vendre plus de camemberts et plus de nuits d’hôtel en Formule 1 à Saint-Ouen avec vue sur le périph, non seulement ce n’est pas une bonne stratégie pour attirer le chaland touriste mondial, mais en plus cela révèle bien une reddition avec armes et bagages sur tout ce qui est industriel.
Nos ministres et nos hommes politiques ne croient plus en la France et dans son peuple, encore plus grave, en réalité ils s’en méfient et en ont peur. Alors ils font que ce qu’ils savent faire. Brasser du vent autour d’idées creuses et paradoxales. D’un côté, on veut que nous soyons accueillants avec les touristes qui parlent anglais et de l’autre, on veut que nous apprendre des langues régionales qui ne servent à rien (si ce n’est au plan de l’Europe des Régions pour casser définitivement l’appartenance aux nations). On veut plus de touristes, mais on ne règle surtout aucun des problèmes qui freinent notre expansion touristique comme par exemple la sécurité… et on conclut le tout en s’occupant DU seul faux problème qui est le prix de la course en taxi de l’aéroport au centre de la capitale, ce qui est en soi un non-problème…
Monsieur le Ministre, comme tous les autres, vous avez sur toute la ligne tout simplement tout faux.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes »