Il m’a fallu un moment pour compiler les chiffres de la
Banque d’Angleterre relatifs à la période 1844-1913. Ma source principale a
été la London Gazette, qui est disponible en ligne ici :
http://www.london-gazette.co.uk
3 mars
2013: la Banque d'Angleterre 1720-1844
J’aimerais
remercier Zeeshan Akhtar, du département de la
recherche et des statistiques de la Banque d’Angleterre, pour m’avoir orienté
vers cette source, qui m’a fourni des informations que la Banque d’Angleterre
elle-même ne possède pas.
Ces informations
se sont avérées suffisantes pour m’offrir un aperçu de l’histoire de la
Banque d’Angleterre de 1720 à 1913. Voici donc un compte rendu de près de
deux siècles de gestion de ce qui était à l’époque la toute première devise
internationale.
En 1844, la
Banque d’Angleterre fut soumise à une nouvelle régulation, qui sépara la
banque en un Département Bancaire et un Département d’Emission. Le
Département d’Emission était uniquement responsable de l’émission et de la
gestion des billets de banque, ou de la ‘devise en circulation’. Le
Département Bancaire était disponible du prêt et des dépôts. Nous
reconnaissons aujourd’hui que les dépôts auprès de l’émetteur de devise (la
banque centrale) sont une forme de base monétaire, un peu comme les billets
de banque, parce qu’ils sont acceptés en tant que forme ultime de paiement.
Ainsi, ce que nous reconnaissons comme étant la monnaie de base a été divisé en deux départements, ce qui a posé des problèmes
inattendus sur lesquels nous reviendrons plus tard.
Nous nous
pencherons pour l’instant sur la seule devise en circulation, à laquelle
s’ajoutent les réserves de métal physique (d’abord l’or et l’argent, puis
uniquement l’or après 1850). Après 1844, je ne présente que les réserves de
métal détenues par le département d’Emission. Le Département Bancaire avait
lui-aussi un peu d’or, mais dans des quantités négligeables.
 
La flèche bleue présente la période de flottement des devises lors des
Guerres Napoléoniens, entre 1797 et 1821. Vous pourrez observer que les
quantités de devise en circulation augmentent fortement sur la période. La
Banque d’Angleterre ‘aidait’ le gouvernement à financer la guerre afin de
conserver le taux de rabais à 5%, soit en-dessous du taux du marché. C’était
une manière de plafonner les taux d’intérêts, ce qui devrait vous sembler quelque
peu familier.
Les données relatives à 1844-1913 sont annuelles et
commencent à partir de fin-février. Cela peut vous paraître étrange, mais
cela me permet d’éviter les curiosités qui surviennent lors de la saison des
récoltes et en période de fin d’année.
En 1821, la quantité de devises en circulation chute dans
le cadre d’un retour à un étalon or à la parité d’avant-guerre. Cela
correspond exactement à ce qu’a fait la Réserve Fédérale cent ans plus tard,
en 1921.
25 mars
2012: Le dollar durant la première guerre mondiale et la récession des années
1920
Que pouvons-nous voir ici ?
S’il est une chose que nous pouvons relever, c’est le
ratio entre les réserves d’or et la devise en circulation, qui est sans queue
ni tête. Il n’a jamais été de 100%, mais n’a jamais été stable. Il se
stabilise après la réforme de 1844, ce qui est l’une des raisons pour
lesquelles elle a été mise en place.
Les quantités de devise en circulation augmentent
fortement sur la période, depuis 2.480.000 livres en 1720 à 55.094.085 en
1913, soit une multiplication par 22. C’est bien plus important que la multiplication
par 6,9 des quantités d’or disponibles sur la période, depuis 112 tonnes en
1720 à 776 tonnes en 1913. C’est également moins que la multiplication par
163 des quantités de devise en circulation aux Etats-Unis entre 1775 et 1900.
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janvier 2011: La masse monétaire et l'étalon or 2: 1880-1970
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janvier 2011: La masse monétaire et l'étalon or
Bien que la courbe soit à la hausse, les variations sur un
an sont très importantes. La courbe n’est en rien lisse. Nous notons
notamment des périodes de déclins, entre 1880 et 1890 par exemple.
Bienvenue dans le monde réel, hors de la fantaisie des
Keynésiens qui, malgré leur bonne volonté, ne comprennent pas de quoi ils
parlent.
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