– La nouvelle pièce
d’une livre serait la « pièce la plus sécurisée au monde »
– Elle serait bien plus
difficile à contrefaire que la version précédente
– Elle est frappée grâce
une technologie « secrète » de pointe
– Ces pièces sont fabriquées
grâce à la technologie iSIS, qui implique possiblement l’utilisation
d’étiquettes RFID
– Les banques centrales et
les gouvernements sont peut-être en mesure de les traquer
– Les libertaires et les
défenseurs de la liberté devraient s’en inquiéter
– Sécurisée, oui, mais
l’épargne ne l’est plus en raison du risque de dévaluation
– Un autre risque encouru
par les dépôts bancaires est que les capitaux digitaux sont exposés à la
fraude et aux pirates informatiques
– Les souverains et les
Britannia sont les seules pièces britanniques véritablement sécurisées
Le Royaume-Uni a lancé hier – la
veille de Brexit - ce qu’il qualifie être la « pièce la plus sécurisée
au monde ».
Les gens ont réagi avec des
sentiments partagés à l’introduction de cette nouvelle pièce d’une livre, qui
est entrée en circulation hier. Ces nouvelles pièces ont été créées à l’aide
d’une technologie de pointe par l’atelier monétaire royal du pays.
La nouvelle pièce, en forme de
polygone à douze côtés, remplacera la pièce actuelle, qui est utilisée depuis
trois décennies. La pièce actuelle demeurera légale et pourra circuler en
parallèle aux nouvelles pièces pendant six mois, jusqu’au 15 octobre de cette
année, date après laquelle les commerçants ne seront plus dans l’obligation
de l’accepter.
La nouvelle pièce sera plus
difficile à contrefaire. En mai 2015, un sondage mené par l’atelier monétaire
royal a déterminé que 2,5% des anciennes pièces d’une livre sont
contrefaites.
Comme nous l’avons expliqué hier
au correspondant de Fox
News, James Rogers :
« Les caractéristiques
anti-contrefaçon de la nouvelle pièce sont intéressantes, et il semblerait
qu’elles puissent être efficaces. Des contrefaçons de grande qualité peuvent
aujourd’hui être produites, mais il reviendrait très cher à des
contrefacteurs de tenter de produire de ces pièces d’une livre dans une
qualité suffisante pour tromper les autorités.
Quelques pièces pourraient
passer entre les mailles du filet et duper le public, mais elles seront
certainement très peu nombreuses et, au vu du travail et du coût impliqués
par leur fabrication, l’enjeu n’en vaudra certainement pas la
chandelle. »
Les éléments de haute-sécurité
intégrés dans ces pièces sont gardés secrets. Selon les spéculations, il
s’agirait d’un élément physique à l’intérieur même de chaque pièce, qui leur
permettrait d’être scannées et vérifiées.
Ce processus de vérification
pourrait impliquer une technologie RFID, ou d’identification par
radiofréquence, qui a recours à des champs électromagnétiques pout identifier
les pièces étiquetées. Chaque étiquette RFID contient des informations
électroniques.
Il a également été rapporté que
les pièces sont équipées de la technologie iSIS (Integrated Secure
Identification Systems) qui n’était jusqu’à présent disponible qu’aux billets
de papier.
Il existe différentes opinions
concernant Integrated Secure Identification Systems (iSIS), certains pensant
cette technologie développée par l’atelier monétaire royal, et d’autres la
pensant créée par une société tierce de technologie de sécurité.
The Independent a rapporté hier que :
Le gouvernement a eu recours
à une société de technologie de sécurité du nom d’Integrated Secure
Identification System (iSIS) afin d’équiper ces nouvelles pièces de
signatures électromagnétiques, qui sont dîtes particulièrement difficiles à
extraire.
Mais le sujet semble faire l’objet
de désaccords. Il y a exactement un an, The
Mirror a rapporté que l’atelier monétaire royal lui-même s’est
trouvé forcé de changer le nom du dispositif de sécurité iSIS dont sont
équipées les nouvelles pièces. Le partage de son acronyme par Integrated Secure
Identification Systems avec le groupe terroriste a alors été qualifié de
« coïncidence malheureuse ».
Il est dit que la technologie
iSIS sera intégrée à chacune des nouvelles pièces d’une livre, ce qui
signifie que l’authenticité de chacune de ces nouvelles pièces pourra être
vérifiée en seulement quelques secondes.
Mais aussi que les banques centrales
et les gouvernements pourront disposer de précieux renseignements qui leur
permettront de traquer ces pièces et de suivre les flux de capitaux en temps
réel. Les libertaires et défenseurs de la vie privée devraient s’inquiéter de
la présence d’une telle technologie entre les mains du gouvernement,
puisqu’elle pourrait facilement être abusée.
Les dispositifs de sécurité
employés laissent sous-entendre que les contrefacteurs auront plus de chances
de tenter de contrefaire les billets de papier de grande valeur, comme les
billets de 100 livres, de 100 dollars et de 500 euros, qui disparaitront à
compter de la fin 2018.
Dans notre monde digital, où les
devises sont de plus en plus électronisées et où nous avançons peu à peu vers
une société sans espèces, la plus grande menace qui se présente à nous est
l’existence de criminels spécialistes de la technologie, qui cherchent à
pirater nos ordinateurs, nos téléphones et nos iPads pour piller comptes en
banque, comptes de courtage et autres formes de capital, comme les
plateformes d’achat de métaux précieux en ligne.
Dans un monde où la Réserve
fédérale de New York peut être victime de pirates informatiques et perdre
plus de 100 millions de dollars suite à une seule attaque, comme c’est arrivé
aux réserves de devises étrangères de la banque centrale du Bengladesh… très
peu de comptes en ligne sont en sécurité.
Individus, sociétés et nations
doivent prendre conscience de ces risques et s’en protéger. La
cybercriminalité est un risque bien réel pour le capital des individus et des
nations.
Elle représente un risque bien
plus important qu’une poignée de fausses pièces d’une livre, d’un dollar ou
d’un euro, ou même de faux billets.
Il se peut que la nouvelle pièce
d’une livre soit la « pièce la plus sécurisée au monde ». En
revanche, compte tenu du Brexit, la livre sterling est loin d’être la devise
la plus sûre du monde.
Le prix de l’or en termes de
livres a gagné plus de 30% en 2016, et la livre a de grandes chances de
plonger davantage en 2017 en raison des inquiétudes autour du Brexit.
Dans un monde où les devises
continuent d’être dévaluées à un rythme accéléré, une « pièce
sécurisée » susceptible d’être frappée ou imprimée à volonté est un
oxymoron.
Les pièces et les billets de
cours légal sont aujourd’hui très difficiles à contrefaire, mais les banques
centrales peuvent les créer à leur bon vouloir, dévaluant ainsi leurs
billets, pièces et devises électroniques, mais aussi notre pouvoir d’achat et
notre épargne.
Il est intéressant de voir que
la nouvelle pièce d’une livre ait conservé les couleurs dorée et argentée
traditionnelles. Elles sont bimétalliques, et composées de métaux de base. La
partie dorée est faite d’un alliage nickel-laiton, et la partie argentée d’un
alliage de nickel plaqué.
Les êtres humains réalisent
instinctivement la rareté et la valeur de l’or et de l’argent, et donc des
pièces d’or et d’argent et, par extension, des pièces dévaluées qui leur
ressemblent.
La dévaluation des devises se
poursuit, et souligne l’importance d’une diversification de capital et d’une
allocation à l’or et à l’argent physiques.
Au Royaume-Uni, les pièces les
plus sécurisées demeurent les souverains
d'or et les Britannia
d’or et d’argent.