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LE PROCHAIN KRACH FINANCIER VIENDRA-T-IL DU MARCHE REPO ? Vincent Held
Choc inédit sur le marché du « repo », Les Echos Par Isabelle Couet |
La pénurie d’emprunts d’Etat sûrs due à la BCE et les contraintes pesant
sur les banques ont déstabilisé ce marché vital pour la finance.
Un marché de 5.656 milliards d’euros déstabilisé par une pénurie d’actifs
de bonne qualité. C’est le constat alarmant dressé par l’ICMA, l’Association
internationale des marchés de capitaux, dans sa dernière enquête sur le
marché européen du « repo « . Ce marché est vital pour les institutions
financières : il permet d’emprunter des liquidités de court terme (de un jour
à un an) en échange de titres, notamment les dettes d’Etat les plus sûres,
qui servent de garantie ou « collatéral ». Un grand nombre de transactions
financières sont adossées à des opérations de « repo ».
A la fin de l’année 2016, ce marché a fait face à des turbulences sans
précédent selon l’ICMA. « Cette fin d’année a représenté le premier gros
test depuis la chute de Lehman Brothers et la crise de la dette »,
indique la puissante association. Précisant que même durant ces deux
épisodes, le marché n’avait pas été aussi secoué. « Si l’extrême
volatilité et les perturbations observées en décembre sont un avant-goût de
la capacité de résistance du marché à l’avenir, alors nous avons des raisons
d’être inquiets. » Selon l’ICMA, le marché entre dans une nouvelle ère
dans laquelle « ces turbulences risquent, in fine, d’affecter les fonds
de pension, compagnies d’assurance et gestionnaires d’actifs à qui les
épargnants confient leur argent ».
L’origine du problème ? L’enquête montre que la fin de 2016 a été marquée
par « une explosion de la demande d’emprunts d’obligations émises
par les Etats les plus sûrs de la zone euro dans le but de garantir des
opérations de prêts avec la clientèle, de couvrir des positions de ventes à
découvert et pour des arbitrages de changes contre le dollar
« . Mais cette demande n’a pas pu être complètement satisfaite
étant donné la réticence des intervenants à prendre des risques, dans un
contexte de pénurie d’actifs liquides de bonne qualité (HQLA) entretenue par
le programme d’achats de dettes de la Banque centrale européenne (BCE).
Traitement particulier
De fait, l’association de marchés a relevé une hausse significative des
positions de ventes à découvert sur la dette des pays sûrs de la zone euro à
cette période. Les ventes à découvert consistent à vendre des titres qu’on a
empruntés, pour les racheter quand leur prix a baissé. Or, par son programme
d’achats massifs d’emprunts d’Etat de la zone euro -1.200 milliards d’euros
acquis fin 2016 dont 300 milliards d’euros d’obligations allemandes (27 % de
l’encours) et 240 milliards d’obligations françaises (15 % de l’encours) – la
BCE (ou les banques centrales nationales de la zone euro) a en quelque sorte
asséché le marché de la dette la plus sûre : elle a certes mis en place une
procédure pour re-prêter les titres achetés, mais ce guichet fonctionne mal.
Notamment à la Bundesbank, dont l’accès est compliqué et les conditions
parfois dissuasives. Quant aux fonds souverains non européens, qui se
révèlent être de gros prêteurs de titres sûrs et ont une très grande «
influence sur la liquidité et les taux du marché du « repo »
« , ils sont inactifs en fin d’année.
A ces difficultés s’ajoutent les contraintes réglementaires imposées aux
banques, en particulier avec le « ratio de levier ». «
Quand approche la date à laquelle les banques doivent produire leur
reporting, elles réduisent leur bilan et bouclent leur activité
», explique l’ICMA. Conséquence : elles ne jouent plus leur rôle sur le
marché. C’est particulièrement le cas en fin d’année.
Pour éviter une crise systémique, l’association préconise
d’améliorer les opérations de re-prêt de titres, de faciliter l’intervention
d’autres acteurs que les banques en tant que fournisseurs d’actifs et de
mieux anticiper les conséquences des nouvelles contraintes réglementaires.
L’ICMA s’inquiète notamment des freins à la réutilisation du collatéral et de
l’obligation de déposer une garantie (des titres) en amont de toute
transaction qui ne passe par une chambre de compensation. Selon elle, le «
repo » doit faire l’objet d’un traitement particulier de la part du
régulateur.
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/16/02/2017/LesEchos/2...—repo–.htm#8AFhHrx02Adyf8Gy.99
Qu’est-ce que le repo? fimarkets.com
Le terme REPO est la contraction de « Sale and Repurchase
Agreement ». Il désigne une transaction dans laquelle deux parties
s’entendent simultanément sur deux transactions : une vente de titres au
comptant suivie d’un rachat à terme à une date et un prix convenus d’avance.
Cette transaction est qualifiée de pension livrée (prise ou mise en pension)
en Français.
Cette opération représente une prise de pension des titres par le prêteur
de cash et une mise en pension des titres par le prêteur de titres.
Le titre adossé au repo est le collatéral de l’opération.
La cession temporaire de titres ou de créances s’accompagne d’un transfert
réel de propriété.
“ La pension est l’opération par laquelle une personne morale, un
fonds commun de placement ou un fonds commun de créances cède en pleine propriété
à une autre personne morale, à un fonds commun de placement ou à un fonds
commun de créances, moyennant un prix convenu, des valeurs, titres ou effets
(définis par la loi) et par laquelle le cédant et le cessionnaire s’engagent
respectivement et irrévocablement, le premier à reprendre les valeurs, titres
ou effets, le second à les rétrocéder pour un prix et à une date
convenus. ” – art. 12-1 de la loi n°93-1444 du 31 décembre 1993.
 
Les Repos ont généralement une maturité courte variant entre un jour et un
an. La flexibilité des maturités est l’un des principaux attraits du Repo,
elle donne une grande variété de possibilités d’investissements de liquidités
à des échéances différentes. Son autre avantage est bien sûr le très faible
risque associé aux prêts collatéralisés, ce qui le rend attractif pour les
investisseurs.
Si le vendeur fait défaut et ne rembourse pas la liquidité, l’acheteur
(investisseur) peut garder les titres. Pour l’emprunteur de liquidité,
l’avantage est d’utiliser un investissement dans son portefeuille afin
d’obtenir des fonds à taux moindre, ou tout simplement d’être en mesure
d’emprunter.
Si la propriété du collatéral est transférée à l’acheteur, on parle de
delivery Repo (pension livrée). L’acheteur a le droit d’utiliser les titres
durant la période Repo, mais est obligé de les retourner au vendeur à
maturité. Si les obligations sont nanties au bénéfice de l’acheteur mais que
la propriété reste celle du vendeur, on parle de repo hold-in-custody. Si le
vendeur fait défaut et ne rembourse pas à la fin du contrat, la propriété des
titres est automatiquement transférée à l’acheteur.
Du point de vue du vendeur, on parle de Repo : vente suivie de rachat, du
point de vue de l’acheteur, on parle de reverse Repo : achat suivi de
revente.
Il existe trois principales constructions de Repo : le Repo classique, le
buy and sell-back et le prêt de titres, le modèle est semblable dans les
trois cas.
Classic Repo
Buy and Sell Back
Delivery Versus Payment (ou paiement contre livraison)
Le Tripartite REPO
Hold in Custody (ou maintenu en garde pour le compte du client)
Cross Currency REPO

Cette opération de pension consiste en l’échange de n’importe quel type de
titres contre cash. Les pensions en vrac sont considérées par les
investisseurs institutionnels comme un instrument monétaire dont le taux sera
comparé à ceux d’autres instruments monétaires (CDN, BTF, ou Billets de
Trésorerie).
Les titres font l’objet d’une demande précise en termes de catégorie (OAT,
Secteur Public…) de durée, et / ou d’émetteur. Les émetteurs étant plus sûrs,
les rendements pour les investisseurs sont théoriquement plus élevés pour les
mises en pension en spécifique que pour les prises en pension en vrac.

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