Il est très intéressant de mettre ces deux informations côte à coe car
elles illustrent parfaitement la réalité économique actuelle.
Lorsque Amazon indique et annonce à grand renfort de communication reprise
dans toute la médiasphère sans que cela ne fasse l’objet ne serait-ce que
d’un ou deux commentaires critiques, Amazon annonce un chiffre
« national ». Ce chiffre national de « créations » ne
tient pas compte des départs naturels, des démissions, des licenciements pour
« temps par tâche » non atteint, les problèmes d’inaptitude au
travail, ou de façon générale tout ce qui est turnover classique.
Avec 9 000 emplois créés en France, Amazon est un très petit créateur
d’emplois par rapport aux emplois qui sont détruits et ce qui se passe chez Conforama
d’ailleurs au même moment est très explicite.
Les actionnaires l’ont décidé : Conforama supprime 1 900 postes en
France !
Selon les organisations syndicales qui ont été reçues tour à tour ce jour,
1er juillet 2019, par M. Cédric Dugardin (DG), à la demande de celui‐ci:
« La direction générale a révélé un plan de restructuration
consistant à supprimer 1 900 emplois au sein de Conforama France :
– 32 magasins seront fermés (8 en Ile-de-France, dont 2 à Paris intra‐muros), soit 1 050 postes
supprimés.
– 600 postes seront supprimés au sein des 164 magasins restants pour «
optimiser » le fonctionnement, à grands coups de polyvalence forcée.
– Les 10 magasins Maison Dépôt seront fermés, soit 100 emplois.
– 26 postes seront supprimés au Service Après‐Vente.
– 124 postes seront supprimés au Siège social, toutes les directions étant
concernées ».
Les 1 800 postes d’Amazon viennent d’être annulés comptablement par les 1
900 postes du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) qui vont être supprimés.
Oui mes amis, lorsque nous faisons un plan de sauvegarde pour l’emploi
nous supprimons l’emploi. Sauvegarder en novlangue actuelle signifie
supprimer… Merveilleux. Exquis.
En cause le e-commerce notamment et Amazon, mais pas que bien évidemment,
Conforama est aussi victime de Conforama, à savoir de mauvais meubles qui se
montent mal et de piètre qualité depuis bien trop longtemps alors que partout
ailleurs l’offre est pléthorique et de bien meilleure qualité. Montée en
gamme ratée, pression de la concurrence et du e-commerce expliquent l’échec
de l’enseigne.
Amazon n’est donc pas responsable de tous les maux, mais la similarité des
chiffres de recrutement d’un côté et de licenciements de l’autre doit
interpeller et inciter à une réflexion globale sur la place du e-commerce
dans notre économie, car le e-commerce est en train de laminer le petit
commerce et nécessite des coûts logistiques et environnementaux colossaux.
Le e-commerce est très peu vertueux.
Source Site Force-Ouvrière ici