L’or est aujourd’hui très
probablement immergé dans un marché haussier long de plusieurs décennies qui
contiendra des épisodes cycliques haussiers, mais aussi baissiers. Il est
évident qu’un marché baissier cyclique ait commencé en 2011. Mais se peut-il
qu’il se soit terminé en décembre 2015 ? En d’autres termes, un marché
haussier a-t-il commencé en décembre 2015 ? Je ne peux pas en être
certain, mais le point que je souhaite soulever aujourd’hui est que la
réponse à cette question n’est pas aussi importante qu’une majorité des
enthousiastes de l’or pourrait le penser.
Au cours de la première moitié
de 2016, j’étais d’avis que bien qu’un nouveau cycle haussier de l’or ait
probablement commencé, rien ne nous l’indiquait alors avec certitude. La
raison principale pour laquelle j’éprouvais encore des doutes est que les
bases fondamentales* de l’or n’étaient pas décisivement haussières. En
revanche, au mois de novembre de l’année dernière, j’en suis venu à la
conclusion qu’un nouveau cycle haussier n’avait certainement PAS commencé en
décembre 2015. La raison en étant notamment que les bases fondamentales de l’or
étaient alors devenues plus baissières que jamais. Mais aussi parce qu’il est
alors devenu évident que le marché haussier des actions américaines n’avait
pas pris fin en 2015.
La tendance cyclique du marché
boursier américain est très importante pour l’or. Au cours de n’importe
quelle année, le prix de l’or et le marché boursier américain (représenté par
l’indice du S&P 500) ont autant de chances de se déplacer dans la même direction
que de se déplacer dans des directions opposées. Sur de longues périodes en
revanche, ils sont diamétralement opposés. Pour autant que je puisse dire, il
serait sans précédent pour un marché cyclique haussier de l’or de commencer
alors qu’une hausse cyclique du marché boursier américain semble loin d’être
terminée.
Quoi qu’il en soit, pour des
raisons de spéculation pure et simple, il n’est jamais nécessaire de savoir
si nous traversons un marché haussier ou un marché baissier. La question que
nous devrions nous poser est plutôt de savoir si, au vu des éléments
disponibles, nous devrions acheter ou bien vendre.
Par exemple, au vu de l’extrême
négativité qui prévalait à l’époque, de la durée et de la magnitude du déclin
de prix précédent et de bien d’autres facteurs, nous pouvons dire que le mois
de janvier 2016 a marqué une excellente opportunité d’achat d’actions aurifères.
Cette conclusion ne nécessite pas de savoir si, oui ou non, l’or était entré
dans un nouveau marché haussier. Autre exemple, au cours de la période
mai-août de l’année dernière, un examen objectif de l’action des prix et des
indicateurs de sentiment aurait révélé de nombreuses raisons de réduire une
exposition au secteur minier aurifère, marché haussier ou non. Nous pouvons
aussi dire qu’une analyse en temps réel des informations qui nous étaient
disponibles en décembre de l’année dernière aurait suggéré une opportunité d’achat
d’actions minières. Ici aussi, cette opportunité n’était pas affectée par l’existence
ou la non-existence d’un cycle haussier de l’or depuis décembre 2015.
Nous pouvons donc en dire que
les opinions quant aux effets d’un marché cyclique haussier ou baissier sur
un investissement servent, au mieux, à composer de jolis commentaires. Mais
dans le monde du négoce et de l’investissement, mieux vaut ne pas s’accrocher
aux étiquettes. En plus de ne pas être nécessaires, ces étiquettes peuvent
poser problème. Quelqu’un qui se trouve être persuadé qu’un marché haussier
est en chemin tend par exemple à ignorer d’excellentes opportunités de vente,
alors que quelqu’un qui s’attend à voir se développer un cycle baissier tend
à ignorer toutes les opportunités d’achat qui se présentent à lui.
*Sans aucun ordre de
priorité particulier, les bases fondamentales du prix de l’or en dollars sont
les taux d’intérêt réels américains (rendements à dix ans des placements
protégés contre l’inflation), les écarts de crédit américains, la force
relative du secteur bancaire américain (indiqué par le ratio BKX/SPX), la
courbe des rendements américains, la tendance générale des prix des
marchandises et les performances du dollar sur le marché des devises
étrangères (indiquée par l’indice du dollar).