(Les pénuries peuvent rendre les gens
fous !)
Mes récents
rapports concernant les pénuries d’argent chez les
détaillants de pièces et les gros vendeurs ont touché un
grand nombre de lecteurs, et ont fait l’objet de beaucoup de
republications sur différents sites Web. Les questions et les
malentendus sont trop nombreux pour que je puisse répondre
individuellement à tous ; mais l’on apporter une
réponse à la plupart de ces questions si seulement les gens et
les propriétaires de boutiques de change comprenaient la structure de base du
marché de l’argent, réfléchissaient un petit peu
pendant quelques minutes et faisaient quelques calculs.
Commençons donc avec les chiffres
rapportés par le CPM
Group et le Silver Institute. En général, je fais
la moyenne des chiffres des deux groupes, puis j’arrondis encore le
chiffre obtenu aux 50 millions d’onces les plus proches, soit 5 %.
Ainsi, pour les données les plus
récentes :
Du côté de l’offre, nous avons
environ 900 millions
d’onces :
Environ 650 millions d’onces d’argent
sont extraites chaque année, et ce chiffre est en légère
augmentation.
Environ 200 millions d’onces d’argent
sont recyclées chaque année.
Environ 50 millions d’onces d’argent
sont vendues par les gouvernements chaque année, et ce chiffre est en
baisse.
Du côté de la demande, sur ces 900
millions d’onces :
Environ 45 % sont consommés par
l’industrie, y compris principalement dans le secteur de
l’électronique, et ce chiffre est en légère
augmentation.
Environ 35 % sont consommés pour la
fabrication de bijoux, de plats, de couverts et d’assiettes.
Environ 15 % sont consommés par la
photographie, et ce chiffre est en légère baisse.
Environ 5 % sont achetés par les
investisseurs sous forme de lingots et de pièces, avec une
légère augmentation.
Les achats réalisés par les
investisseurs sont la catégorie la plus difficile à suivre, et
l’on suppose généralement qu’ils
représentent « soit l’investissement net implicite ou
le désinvestissement net implicite », afin de faire
correspondre les chiffres totaux du côté à la fois de
l’offre et de la demande. Il y a deux ans, le changement majeur a
été un passage du « désinvestissement net
implicite » à l’ « investissement net
implicite ».
Au cours d’une année, il y a plus
d’argent négocié entre les investisseurs que le chiffre
« net », peut-être plusieurs centaines de millions
d’onces supplémentaires, cela est difficile à dire. Les
chiffres de l’investissement sont simplement « nets », ils
prennent en compte le fait qu’il doit y avoir davantage d’achats
ou de ventes réalisées par les investisseurs, et en quelle
quantité.
Ces chiffres proviennent d’études,
ce sont des estimations brutes, et personne n’est totalement
d’accord avec eux. Mais les chiffres de ces deux études sont
très proches, et je n’ai pas de connaissances ou de raisons
suffisantes pour les mettre en doute. Ils correspondent à ce que je
sais, à ce que je vois et à ce que j’entends dans la
réalité. Ils peuvent expliquer beaucoup de choses à
propos du marché de l’argent, et plus particulièrement
à propos de la grande opportunité d’investissement
qu’il représente.
Dans toute l’histoire du monde, environ 45
milliards d’onces d’argent ont été extraites. De
cela, presque tout, probablement entre 90 et 95 %, a été
consommé et a fini enfoui avec d’autres déchets, car le
métal a été transformé en des produits dont le
recyclage est moins rentable que ne le sont les nouvelles méthodes
d’extraction minière. Ainsi, de tout ce qui a été
extrait, il reste peut-être environ 5 milliards d’onces
d’argent, conservées par les gens sous forme de lingots et de
pièces, de bijoux, de couverts, de plats, d’assiettes et de
débris.
Bien que les réserves d’argent
connues dans le sol soient d’environ 14 ans, on en découvrira et
on en extraira davantage au cours des cinq prochains millénaires ou
plus, comme toujours (cela prouve d’ailleurs que la théorie du
pic pétrolier est absurde. Toutes les mines, comme les gisements de
pétrole, sont des ressources qui diminuent, mais la Terre est
très grande).
Très peu d’argent se trouve chez les
quatre revendeurs approuvés du NYMEX, environ 140 millions
d’onces.
Très peu d’argent garantit
l’ETF argent, SLV, environ 179 millions d’onces.
Très peu d’argent est acheté
par les investisseurs chaque année, environ 50 millions d’onces.
La Monnaie américaine fabrique pour
environ 10 millions d’onces de Silver Eagles chaque année.
Ainsi, les Silver Eagles représentent environ 1/100è du
marché annuel de l’argent. La pénurie actuelle de Silver Eagles, techniquement,
n’est pas une pénurie d’argent. Ted Butler, qui écrit
pour Investment Rarities,
pense que ses recommandations d’acheter des Silver
Eagles ont contribué à provoquer une
ruée sur ces dernières, et je le crois.
Personnellement, j’estimerais
qu’environ la moitié de l’argent recyclé, environ
100 millions d’onces, passe par les boutiques de pièces et doit
être vendue à de plus gros vendeurs et à des fondeurs.
Cependant, une plus grande quantité d’argent que cela est revendue
au public par les boutiques américaines de pièces, en plus des
flux « nets », mais les flux nets expliquent beaucoup.
1. Ils expliquent pourquoi la plupart des
propriétaires de boutiques de pièces pensent qu’il
n’existe pas de pénurie d’argent, et ne ressentent pas le
besoin de dresser un inventaire des stocks d’argent.
2. Ils expliquent comment et pourquoi les
boutiques de pièces peuvent se retrouver à court d’argent
si rapidement.
3. Ils expliquent pourquoi les boutiques de
pièces ne peuvent prédire quand elles seront
réapprovisionnées en argent, car leur source de métal
est le public (elles ne commandent pas beaucoup aux fondeurs, elles leur
vendent).
Supposons que les boutiques américaines de
pièces représentent 50 % du marché mondial de
l’argent. Ainsi, elles achètent environ 50 millions
d’onces d’argent de plus qu’elles ne peuvent en vendre au
public. Il existe environ 4000 boutiques de pièces recensées
par http://coininfo.com, site que je vous
recommande afin de vous aider à trouver la boutique la plus proche de
chez vous.
Si nous divisons 50 millions d’onces
d’argent par ces 4000 revendeurs, cela donne en moyenne 12 500
onces qu’ils doivent acheter, ce qui représente plus que ce
qu’ils ne peuvent vendre en une année. Multiplié par 20 $
l’once, cela fait, par boutique et par an, 250 000 $ de
métal de plus que ce qu’ils ne peuvent vendre au public
(habituellement, mais pas cette semaine !).
Comme dans toute industrie, il y en a une
certaine partie qui diffère de la moyenne, et certaines boutiques font
plus d’affaires que d’autres.
La structure du marché explique les propos
relativement déments des propriétaires de boutiques de
pièces que me rapportent mes lecteurs. Ces conversations les
troublent, et ressemblent souvent à ceci :
Client : « - Je voudrais un devis
pour de l’argent.
Vendeur : - Si vous vendez, le prix est de
...
Client : - Non, je veux acheter, car il
y a une pénurie.
Vendeur : - Une pénurie
d’argent ? Mais il y a plein d’argent.
Client : - Combien possédez-vous de
lingots de 100 onces ?
Vendeur : - Nous n’en avons plus pour
le moment, mais si vous voulez revenir plus tard, je serais heureux de vous
vendre de l’argent.
Client : - Des Silver
Eagles ?
Vendeur : - Tout est parti.
Client : - Avez-vous de l’argent sous
une forme quelconque ?
Vendeur : - Pas pour le moment, je dois y
aller, le téléphone sonne. « Bonjour, est-ce que
vous vendez de l’argent ? Non ? »
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